Le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie reconnaissent l'Etat de Palestine
Le siège des Nations unies (ONU) se trouve à Manhattan, à New York, le 9 septembre 2025. ©SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

     

Le Royaume-Uni, l’Australie et le Canada ont officiellement reconnu dimanche l'État de Palestine, à la veille d'annonces similaires d'autres pays et avant l'Assemblée générale de l'ONU, une décision historique mais surtout symbolique fustigée par Israël.

Cette reconnaissance, de la part d'alliés historiques d'Israël, intervient alors que l'armée israélienne a intensifié son offensive à Gaza, déclenchée par une attaque meurtrière du mouvement islamiste palestinien Hamas en 2023.

Israël voit la pression internationale s'accentuer face à la situation humanitaire désastreuse dans le territoire palestinien assiégé.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a justifié cette décision par la volonté de «raviver l'espoir de paix et d'une solution à deux États », dans un message vidéo diffusé sur les réseaux sociaux.

Le Premier ministre canadien Mark Carney a avancé le même argument, affirmant dans un communiqué l'inscrire «dans le cadre d'un effort international concerté visant à préserver la possibilité d’une solution à deux États ».

En Australie, le chef du gouvernement, Anthony Albanese, a fait valoir «les aspirations légitimes et de longue date du peuple de Palestine à un État qui lui soit propre».

«Danger»

Un nombre croissant d'autres États, longtemps proches d'Israël, ont déjà franchi ce pas symbolique ces derniers mois, et ce malgré les fortes pressions des États-Unis et d'Israël.

Lors d'un sommet lundi coprésidé par la France et l'Arabie saoudite - qui doit se pencher sur l'avenir de la solution à deux États à la veille de l'Assemblée générale de l'ONU, une dizaine de pays doivent confirmer leur reconnaissance formelle de l'État palestinien.

En réaction, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit vouloir étendre la colonisation en Cisjordanie occupée et affirmé qu'il n'y aura pas d'État palestinien. «Cela n'arrivera pas. Aucun État palestinien ne verra le jour à l'ouest du Jourdain», a-t-il dit dans une vidéo diffusée par son bureau.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a fustigé dans un communiqué une décision «qui ne favorise pas la paix, mais au contraire déstabilise davantage la région et compromet les chances de parvenir à une solution pacifique dans l'avenir».

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a proposé de répondre par l'annexion «immédiate» de la Cisjordanie.

«Victoire»

A l'inverse, le président palestinien Mahmoud Abbas a estimé que la décision britannique est «un pas important et nécessaire vers la concrétisation d'une paix juste et durable».

Un haut responsable du Hamas, Mahmoud Mardawi, a jugé auprès de l'AFP qu'elle était une «victoire pour les droits du peuple palestinien».

Face aux accusations du gouvernement israélien Keir Starmer a répété que sa décision «n'était pas une récompense envers le Hamas» qui «ne peut avoir aucun avenir, aucun rôle» à l'avenir en Palestine.

Londres prendra de nouvelles sanctions contre le mouvement islamiste «dans les prochaines semaines», a-t-il dit, réitérant son appel pour la libération des otages israéliens détenus par le Hamas et pour un cessez-le-feu.

Selon un sondage publié vendredi, 44% des Britanniques soutiennent la reconnaissance d'un État palestinien par le Royaume-Uni, où des milliers de personnes manifestent régulièrement pour la Palestine.

Le Portugal doit également annoncer dimanche sa reconnaissance de l'État palestinien.

Divergences avec les États-Unis

Avec cette annonce, ces pays accentuent encore un peu plus leurs divergences avec l'administration américaine sur le conflit au Moyen-Orient.

Les États-Unis, alliés indéfectibles d'Israël, ont critiqué l'initiative franco-saoudienne.

En visite d'État cette semaine au Royaume-Uni, le président américain Donald Trump a affirmé son désaccord avec le choix britannique.

Les trois quarts environ des 193 États membres de l'ONU reconnaissent l'État palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988.

Cette vaste offensive diplomatique intervient alors qu'Israël a lancé cette semaine une vaste campagne militaire terrestre et aérienne à Gaza-ville, dans le nord du territoire palestinien, pour y anéantir le Hamas.

Mardi, une commission d'enquête indépendante mandatée par l'ONU a établi qu'Israël commettait un génocide contre les Palestiniens à Gaza, ce que les autorités israéliennes ont nié.

L'attaque du 7-Octobre 2023 contre Israël par le Hamas a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon des données officielles.

Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, les représailles israéliennes ont coûté la vie à 65.062 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007.

AFP

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