Armani brille à Milan entre mode et Renaissance italienne
Une photo montre un ensemble rouge datant de la Fashion Week 1993, lors de la présentation à la presse de l'exposition Giorgio Armani marquant le 50e anniversaire de la maison de couture, à la Pinacothèque de Brera à Milan, le 23 septembre 2025. ©Stefano RELLANDINI / AFP

Une exposition exceptionnelle célèbre les 50 ans de la maison Giorgio Armani au cœur de Milan. Les créations du couturier dialoguent avec des chefs-d'œuvre de la Renaissance dans la Pinacothèque de Brera.

À Milan, les classiques d'Armani côtoient des chefs-d'œuvre de la Renaissance
Plus de 120 créations de Giorgio Armani, le légendaire styliste italien décédé début septembre, ont été dévoilées mercredi dans un prestigieux musée milanais, aux côtés de chefs-d'œuvre de la Renaissance, pour célébrer les 50 ans de la marque.
Robes de star et costumes du plus pur classicisme, marque de fabrique du couturier, ont été exposés aux côtés des œuvres d'art de la Renaissance italienne abritées dans la Pinacothèque de Brera.

Cette exposition, à laquelle le styliste décédé le 4 septembre à l'âge de 91 ans aura collaboré « jusqu'à la dernière minute », selon son groupe, est l'un des événements phares de la Fashion Week de Milan, qui s'est ouverte mardi.
Les deux dernières collections d'Armani doivent aussi être présentées pendant la Fashion Week.

Dans une des salles, une jupe et un haut Armani bleu touareg, portés par l'actrice française Juliette Binoche au Festival de Cannes en 2016, font face à une Madone et enfant du peintre Giovanni Bellini. Le voile bleu de la Vierge fait écho à l'ensemble du couturier.
Ailleurs, le costume grège porté par Richard Gere dans American Gigolo (1980), le film qui fit exploser la notoriété de l'acteur et du couturier, répond à des fresques de soldats de Bramante.

Les vêtements ne sont pas disposés dans un ordre particulier, mais plutôt choisis pour refléter leur environnement.
La palette de couleurs sobres des vestes, chemises et pantalons brodés renvoie aux piliers de marbre du musée.
D'autres tenues sont plus affirmées, comme le bustier en soie rouge coquelicot et la jupe évasée portés par Katie Holmes au gala du Met 2008, faisant ressortir les couleurs roses des scènes de la jeunesse de la Vierge peintes par Bernardino Luini.

« La mode en tant qu'art décoratif est la bienvenue à Brera », écrit Chiara Rostagno, vice-directrice du musée, dans la note de présentation, en décrivant l'exposition comme « un dialogue entre Giorgio Armani, le musée et son patrimoine artistique, à travers une sélection de ses créations ».

« Participer à la beauté »
« Il a cherché une grammaire visuelle pour entrer en symbiose avec nos œuvres », a-t-elle déclaré à la presse. Il s'agissait plus pour le créateur de « participer à la beauté » des salles du musée, a-t-elle ajouté.

Une autre pièce maîtresse est un ensemble veste et pantalon en velours de soie noir datant de 1989, avec un empiècement dans le dos orné de croix de Malte, disposées comme si elles contemplaient les fresques de l'oratoire de Mocchirolo.

Baptisée Giorgio Armani: Milan, par amour, l'exposition rend aussi hommage à un styliste qui a contribué à faire de la ville « la capitale du style » et qui était aussi lié au musée, dont il était membre honoraire.
Les fenêtres de l'appartement du styliste donnaient sur la Pinacothèque de Brera.

Armani était réticent à l'idée d'exposer ses créations dans un lieu aussi chargé d'histoire, selon les commissaires de l'exposition.
Il avait insisté pour que ses pièces ne cachent pas les peintures, et tenu à ce qu'elles soient tenues à l'écart des plus célèbres d'entre elles, comme la Lamentation sur le Christ mort d'Andrea Mantegna.

Par Alice RITCHIE / AFP

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