
En 2025, Le Liban a intensifié sa lutte contre la fabrication et le trafic de Captagon, privant ainsi les trafiquants d’une manne estimée à plusieurs centaines de millions de dollars. Les forces de sécurité ont ainsi démontré leur capacité à s’attaquer à ce cartel, répondant à une exigence locale, régionale et internationale.
Cette détermination a d’ailleurs valu au pays les félicitations de plusieurs puissances étrangères, notamment les États-Unis, qui soutiennent ces efforts par une assistance technique et financière, tandis que l’Arabie saoudite collabore étroitement au niveau du renseignement, ce qui a permis de démanteler plusieurs opérations de trafic à destination et en provenance du le Liban.
Selon la Direction du renseignement de l’armée, 50 millions de comprimés de Captagon ont été saisis depuis le début de l’année. À ce chiffre s’ajoutent 65 millions de comprimés saisis à Boudaï, dans la plaine de la Békaa, et 5 millions à Ferzol ces derniers jours, portant le total à 120 millions de comprimés saisis uniquement par l’armée. Avec un prix moyen de 5 dollars l’unité à la fois pour les trafiquants et les consommateurs, notamment à l’étranger, ce stock représente une valeur estimée à 600 millions de dollars.
Par ailleurs, une opération menée par les Forces de sécurité intérieure et annoncée lundi dernier par le ministre de l’Intérieur, Ahmad Hajjar, a permis de saisir 6,5 millions de comprimés d’une valeur estimée à 32,5 millions de dollars sur le marché extérieur.
Les statistiques de l’armée montrent l’évolution des saisies ces dernières années:
- En 2020 : 1.200.000 comprimés
- En 2021 : 6.003.000 comprimés
- En 2022 : 994.651 comprimés
- En 2023 : 4.791.000 comprimés
- En 2024: 11.675.000 comprimés
Depuis 2024, année marquée par la guerre israélienne contre le Hezbollah et par la chute du régime d’Assad, les saisies ont connu une nette accélération. Selon de nombreuses sources internationales et arabes, ces deux événements ont porté un coup sévère au réseau de fabrication et de trafic de Captagon, considéré comme pilier du financement de la formation pro-iranienne et du régime syrien.
Le démantèlement de ce réseau figurait d’ailleurs parmi les principales exigences arabes et internationales à l’égard des autorités libanaises et du nouveau gouvernement syrien.
L’opération récente à Boudaï illustre clairement cette nouvelle dynamique. À la suite des raids menés à Dar el-Wassa et à Yammouné, les trafiquants avaient déplacé une partie de leur stock vers Boudaï, où l’armée a perquisitionnée et procédé à la saisie. La Direction du renseignement suit désormais de près l’enquête afin d’identifier et d’arrêter les responsables de ce réseau composé, selon les sources sécuritaires, de Libanais et de Syriens.
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