
Alors que les frappes israéliennes contre des positions du Hezbollah se poursuivent au Liban, le bilan humain et matériel ne cesse de s’alourdir. Engagé dans une «guerre de soutien» au Hamas, le Hezbollah a entraîné tout le pays dans une spirale destructrice: plus de 5.000 morts, des centaines de milliers de déplacés, et des pertes économiques estimées à plus de 14 milliards de dollars. Le retour au calme demeure incertain, freiné par de fortes tensions politiques et des violations répétées du cessez-le-feu conclu le 27 novembre 2024.
Un bilan humain toujours plus lourd
Près d’un an après le début de cette guerre, déclenchée dans la foulée de l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, le Liban paie toujours un tribut de plus en plus lourd. Selon le ministère libanais de la Santé publique, le conflit a fait plus de 4.047 morts et 16.638 blessés, entre le 8 octobre 2023, date de la funeste ouverture du front sud par le Hezb, et le 27 novembre 2024, date de la conclusion d’un accord de cessez-le-feu entre Beyrouth et Tel-Aviv.
Dans la période qui a suivi, entre le 27 novembre 2024 et le 19 septembre 2025, plus de 270 personnes ont encore trouvé la mort et 540 autres ont été blessées lors de nouvelles attaques israéliennes.
Cependant, ces chiffres officiels ne reflètent pas l’ampleur réelle des pertes humaines. D’après des sources officielles citées par le quotidien Asharq al-Awsat, de nombreux corps ont été retrouvés sous les décombres et le nombre total de morts depuis le début du conflit dépasserait désormais les 5.000.
Le sort incertain des prisonniers
D’après le comité de défense des Libanais détenus en Israël, également cité par Asharq al-Awsat, 19 personnes sont actuellement détenues par Israël, dont seulement six seraient membres du Hezbollah, les autres étant, selon lui, des civils. Les médias affiliés au Hezbollah affirment, de leur côté, que 65 des membres de la formation sont portés disparus. Certains pourraient cependant avoir été tués dans des frappes.
Une destruction à grande échelle
L’ampleur des destructions causées par le conflit militaire est sans précédent. Les pertes totales sont évaluées entre 12 et 14 milliards de dollars, selon les autorités libanaises – des chiffres confirmés par la Banque mondiale.
Par ailleurs, et selon la société Information International citée par Asharq al-Awsat, les dommages aux bâtiments résidentiels seuls s’élèvent à 9 milliards de dollars au moins. Un chiffre avancé en date du mois de décembre 2024. En incluant les infrastructures, les secteurs agricole, industriel et commercial, les pertes directes et indirectes atteindraient, toujours selon les mêmes sources, 11,2 milliards de dollars. Les infrastructures endommagées représentent 700 millions, et le déblaiement des décombres 35 millions de dollars.
À ce jour, 317.000 logements ont été touchés par des dégâts légers ou modérés et 51.000 ont été totalement détruits: 9.000 dans la banlieue sud de Beyrouth, 1.500 dans la Békaa et 22.000 dans les zones frontalières. L’intensification des frappes entre le 27 novembre 2024 et le 18 février 2025 a encore aggravé la situation.
D’après le Conseil du Sud, jusqu’en mars 2025, 37.500 logements ont été détruits, et 55.000 gravement endommagés. Le nombre total de logements affectés dans cette région s’élève à 130.000.
Le Liban-Sud vidé de ses habitants
Le conflit a provoqué un exode massif: plus de 300.000 personnes ont fui les zones touchées, notamment le Liban-Sud, la Békaa, la banlieue sud de Beyrouth et certaines parties du Mont-Liban. Faute de reconstruction, de nombreux déplacés ne peuvent pas rentrer chez eux.
Dans certains villages frontaliers, seuls 10% des habitants sont revenus, selon des informations officielles citées par Asharq al-Awsat. Information International estime, selon le quotidien, qu’environ 100.000 habitants du Liban-Sud sont toujours déplacés.
Malgré les annonces de trêves, les violations du cessez-le-feu par Israël se multiplient, selon l’armée libanaise, qui en dénombre plus de 4.500 depuis novembre 2024. Ces violations comprennent des incursions terrestres, des survols aériens, des attaques navales et des frappes, notamment contre des membres du Hezbollah.
L’armée dénonce également l’usage de cocktails Molotov et de frappes ciblées sur des habitations.
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