Escrime: Ghadi el-Chemali, l’estoc libanais à l’assaut de l’Olympe
Ghadi el-Chemali, fleuron d’Antoura, empile les titres et trace sa piste vers les JO. ©Photo DR

À 20 ans, le fleurettiste-sabreur d’Antoura empile les titres, avale les séances et rêve tout haut: une médaille aux Jeux et le drapeau libanais hissé au son de l’hymne.

Il y a des talents qui déboulent piste en main, masque baissé, regard fixé sur le futur. Ghadi el-Chemali en fait partie. Né en 2005, ce prodige de la lame s’est taillé un nom sur la scène libanaise… et commence à griffer l’international. Six entraînements par semaine sous la houlette du coach national Mahmoud Ali Ahmad, un double sacre national U20 en 2025 (épée et sabre), et un moteur réglé sur l’ambition: le jeune homme de l’AUB (3e année en informatique et communications) carbure à la sueur froide et aux objectifs clairs.

Des premiers pas à la scène mondiale

Licencié au club Al-Bourj Antoura (Institut Saint Joseph), el-Chemali a chaussé ses premières chaussures d’escrime il y a sept ans. En 2022, il découvre l’air du large à Dubaï. Un an plus tard, il décroche une 54e place mondiale U20 aux Mondiaux de Bahreïn. L’été dernier, cap sur l’Allemagne pour les Mondiaux universitaires avec la sélection des universités, puis direction Bali pour les Asia Championships seniors, avec au passage un duel musclé face à un Japonais classé 9e mondial.

Le classement ne ment pas, l’âge non plus

Chez les seniors, le compteur pointe aujourd’hui à la 311e place FIE. Rien d’alarmant quand on n’a que 20 ans et un calendrier qui s’étoffe. Prochain checkpoint: les Mondiaux de Fujairah (Émirats arabes unis) début janvier, où le Libanais veut se frayer une place dans le grand trafic mondial de la lame.

Atelier haute intensité

Programme musclé: six séances hebdomadaires pour peaufiner technique, lecture de distance et explosivité. Fin octobre (26/10–03/11), Ghadi rejoint un camp en France, dans le cadre d’un projet piloté par l’ambassade de France en collaboration avec plusieurs fédérations – l’occasion d’aligner assauts, sparring de haut niveau et réglages fins.

Le contexte et le message

«L’Union fait sa part malgré des moyens comptés», glisse-t-il, conscient des vents contraires d’un sport qui survit dans une économie asphyxiée. Souhait explicite: que l’État réamorce la pompe pour le sport. En attendant, il trace, remercie ses parents, Élias et Faten, compagnons de route, et s’accorde, quand la piste se tait, quelques notes au piano.

Objectif drapeau

«Participer aux Jeux et ramener une médaille pour le Liban», répète-t-il sans bégayer. Podium, drapeau, hymne: le tableau est peint, reste à y planter la pointe.

Reste une question qui crépite au bout de la lame: Ghadi Élias el-Chemali jouera-t-il bientôt, sur une piste étrangère, le prélude d’une carrière mondiale… en mineur, majeur, puis en or? La main est sûre, l’oreille est juste – à lui de transformer la partition en standing ovation.

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