
Malgré les annonces officielles selon lesquelles le point de passage de Rafah entre l’Égypte et la bande de Gaza devait rouvrir ce mercredi pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire, l’incertitude règne toujours sur le terrain.
Selon le radiodiffuseur public israélien KAN, les autorités israéliennes avaient donné leur feu vert à la réouverture du poste frontalier, fermé depuis plusieurs mois, afin de permettre l’entrée de 600 camions d’aide humanitaire vers le territoire palestinien. Ces convois devaient être organisés par les Nations Unies, des organisations internationales agréées, le secteur privé et des pays donateurs.
Cette mesure s’inscrivait dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu récemment négocié, sous l’égide du président américain Donald Trump, selon lequel le mouvement Hamas s’est engagé à remettre à Israël tous les otages vivants et morts dans un délai de 72 heures après l’entrée en vigueur de la trêve vendredi dernier.
Si 20 otages vivants ont bien été libérés dans les temps, Israël n’a reçu jusqu’à mardi soir que les dépouilles de 8 des 28 otages décédés. Tard mardi soir, le Hamas aurait remis les corps de quatre autres otages, selon KAN, ce qui aurait motivé la décision israélienne de rouvrir Rafah. Toutefois, cette information n’a pas encore été confirmée par le Hamas lui-même.
Doutes et obstacles logistiques
Mais ce mercredi matin, un haut responsable de la sécurité israélienne a jeté le doute sur cette réouverture tant attendue. «Le point de passage de Rafah ne rouvrira pas aujourd’hui, et il est peu probable qu’il le fasse demain non plus», a-t-il déclaré selon le média Ynet, soulignant des contraintes logistiques majeures. «Nous devons envoyer une équipe sur place pour inspecter la zone. Cela prend du temps.
Le même responsable a précisé que, en attendant, l’acheminement de l’aide se poursuit par le point de passage de Kerem Shalom, à travers lequel les 600 camions initialement prévus devraient transiter. Cette solution alternative permet de respecter, au moins partiellement, les engagements pris dans le cadre de l'accord de trêve.
Crise humanitaire persistante à Gaza
Cette situation intervient alors que Gaza reste en proie à une crise humanitaire. Fin août, l’ONU avait officiellement déclaré un état de famine dans le territoire, une évaluation catégoriquement rejetée par Israël.
L'incertitude autour de la réouverture de Rafah reflète les tensions persistantes entre les parties et les difficultés à mettre en œuvre les termes du cessez-le-feu. Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a même menacé mardi d’interrompre toute aide humanitaire à Gaza si le Hamas ne restituait pas l’ensemble des dépouilles des soldats israéliens toujours détenus.
Avec AFP
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