Entre spéculation et pénurie: les Libanais plongent dans la ruée vers l’or
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Les Libanais continuent de se tourner massivement vers les métaux précieux, en particulier l’or et l’argent, dont les prix grimpent à l’international, jour après jour, atteignant des niveaux inédits.

À présent, les acheteurs libanais doivent attendre une semaine pour l’acquisition physique d’un lingot d’or et deux semaines pour un kilogramme d’argent. Il y a quelques semaines, il leur suffisait de faire la queue durant un peu plus d’une heure pour s’en procurer. La disponibilité physique des lingots d’or et d’argent se fait de plus en plus rare.

La raison est simple: la demande d’or et d’argent explose, alors que l’offre se tarit. Les Libanais qui ont acquis des métaux précieux refusent de s’en départir. Une situation qui fait bondir sur le champ les commissions sur la vente et qui ouvre la porte à un marché noir. Tout le monde sait que la tendance haussière du prix de l'or et de l’argent n’est pas liée au Liban, mais aux tensions géopolitiques et aux incertitudes économiques mondiales.

120 dollars au-delà de la moyenne habituelle  

Face à cette demande soutenue, la majorité des négociants libanais ont relevé le prix de l’once d’or de 120 à 130 dollars au-dessus du prix mondial, alors qu’habituellement, l’écart ne dépasse pas 50 à 70 dollars. Certains commerçants n’hésitent pas à répondre également à la demande turque, les acheteurs de Turquie payant jusqu’à 375 dollars de plus par once pour s’assurer des stocks.

En Turquie, le scénario est similaire: forte demande et offre limitée. De nombreux commerçants turcs ont cessé de vendre leur or, soit pour profiter de futures hausses mondiales, soit parce qu’il devient difficile de reconstituer leurs stocks. Cette rareté alimente le marché noir et risque d’exploiter les acheteurs locaux.

Demande d’or libanais

Au Liban, les onces d’or nationales ne se portent pas mieux que les onces suisses. Là aussi, l’offre se fait rare: il faut compter entre une semaine et dix jours pour s’en procurer. Certains commerçants peuvent les obtenir plus rapidement, mais à des prix supérieurs à ceux de l’or suisse, alors que l’or national est normalement moins cher d’environ 40 à 50 dollars l’once.

L’écart croissant entre les prix locaux et les prix mondiaux rend la satisfaction de la demande de plus en plus difficile. Le Liban semble suivre la même trajectoire que la Turquie, avec un afflux sans précédent d’acheteurs et une offre réduite, transformant peu à peu le marché en un marché noir potentiel.

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