
Le pape Léon XIV, attendu au Liban fin novembre, sera porteur d'un «message de paix et d'espoir" pour la région qui sort de guerres meurtrières, a déclaré mercredi à l'AFP le patriarche maronite Béchara al-Raï.
Le Liban a connu il y a un an une guerre entre le Hezbollah et Israël. Et un cessez-le feu a été conclu la semaine dernière pour mettre fin au conflit entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.
Le souverain pontife «arrive alors que la guerre s'est arrêtée à Gaza (...) et que le Liban vit à l'ombre d'un cessez-le-feu, bien que certaines violations se produisent», a souligné le chef spirituel de la communauté chrétienne la plus influente du pays.
«Le pape (...) est porteur d'un message de paix et d'espoir», a ajouté l'influent dignitaire, qui a reçu l'AFP au siège du patriarcat à Bkerké, au nord de Beyrouth.
Le pape, âgé de 70 ans, doit se rendre en Turquie puis au Liban du 27 novembre au 2 décembre pour son premier voyage à l'étranger depuis son élection en mai, selon le Vatican.
«Je pense qu'il se concentrera sur la paix lors de cette visite et demandera au Liban de continuer son chemin vers la paix», a estimé le patriarche, qui a toujours plaidé pour garder le Liban, un pays multiconfessionnel, à l'écart des conflits régionaux.
«Le Liban a assez souffert de la guerre depuis 1975 jusqu'à aujourd'hui, il en a assez de la guerre, des tueries et des destructions, et de la dernière guerre d'Israël contre le Hezbollah», a-t-il souligné, en référence notamment à la guerre civile entre 1975 et 1990.
"Coexistence"
Léon XIV va devenir ainsi le troisième pape à visiter le Liban après Jean-Paul II (1997) et Benoît XVI (2012).
Il est attendu du 27 au 30 novembre à Iznik (nord-ouest de la Turquie) à l'occasion d'un évènement religieux, puis au Liban du 30 novembre au 2 décembre.
«Je pense que la visite du pape rappellera à tous les Libanais, chrétiens et musulmans, leur responsabilité qui est de préserver le Liban (...)», a souligné le patriarche.
«La valeur du Liban réside dans le fait que chaque communauté conserve son rôle et son identité, la coexistence signifie que le chrétien a son identité propre et le musulman a la sienne», a poursuivi Mgr Raï, soulignant l'importance de la «pluralité culturelle et religieuse» du pays pour le Vatican.
Au cours de sa visite, le pape devrait rencontrer le chef de l'État qui l'a invité à célébrer une messe en plein air et se rendre au monastère de Mar Charbel (Saint Charbel) au nord de Beyrouth.
Le patriarche a estimé que la visite papale constituerait en outre «un grand soulagement» pour les chrétiens du Liban et des pays voisins «en Syrie, en Irak, en Iran et en Terre Sainte», épuisés par les guerres et dont le nombre s'amenuise en raison de l'émigration.
AFP
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