
Le Hamas s'est engagé vendredi à rendre à Israël tous les corps des otages encore dans la bande de Gaza conformément à l'accord de cessez-le-feu parrainé par les États-Unis, tout en relevant que la recherche des dépouilles enfouies sous les ruines était difficile.
Donald Trump a lancé jeudi un avertissement au Hamas, qui depuis l'arrêt des combats le 10 octobre a étendu sa présence dans le territoire palestinien et revendiqué mardi dans une vidéo l'exécution d'hommes présentés comme des «collaborateurs» d'Israël.
Le président américain a menacé «d'aller tuer» les membres du mouvement islamiste si ce dernier «n'arrêtait pas de tuer des gens» à Gaza.
Le Hamas a ensuite réaffirmé «son engagement» envers la «mise en œuvre» de l'accord de cessez-le-feu et à «remettre tous les corps restants» des otages, après l'envoi par la Turquie d'équipes pour aider à la difficile recherche des dépouilles dans le territoire palestinien dévasté.
«Le processus de restitution des corps des prisonniers israéliens pourrait prendre un certain temps, car certains de ces corps ont été enterrés dans des tunnels détruits par l'occupation (israélienne, ndlr), tandis que d'autres restent sous les décombres de bâtiments qu'elle a bombardés et démolis», a précisé le mouvement sur Telegram.
Israël accuse le Hamas de violer l'accord de cessez-le-feu, qui prévoyait un retour de tous les otages, vivants et morts, au plus tard le 13 octobre au matin.
Dans le cadre de cet accord, le Hamas a libéré dans les temps les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza, mais n'a remis depuis lundi que neuf dépouilles sur les 28 qu'il retient.
Le Hamas soutient que ce sont les seuls corps auxquels il a pu accéder, disant avoir besoin d'un «équipement spécial» pour poursuivre sa tâche.
La Turquie, proche des dirigeants politiques du Hamas et qui entend jouer un rôle dans l'application du cessez-le-feu à Gaza, a annoncé jeudi y envoyer des spécialistes pour participer aux recherches des corps ensevelis, «y compris des otages».
Quelque 80 de ces secouristes habitués des terrains difficiles, notamment des tremblements de terre, se trouvent déjà sur place, selon les autorités turques.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou s'est à nouveau dit jeudi «déterminé» à ramener «tous les otages», lors de la commémoration officielle de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre ayant fait des dizaines de milliers de morts à Gaza.
Il est sous pression des familles des otages, qui l'ont appelé «à cesser immédiatement la mise en œuvre de toute autre étape de l'accord» initié par Donald Trump afin de mettre fin à la guerre, tant que tous les corps ne seraient pas rendus.
«Ils creusent»
Donald Trump avait semblé appeler à la patience mercredi : «C'est un processus macabre (...) mais ils creusent, ils creusent vraiment» et «trouvent beaucoup de corps», avait-il affirmé, interrogé par des journalistes sur le sujet.
En échange du retour des dépouilles d'otages, Israël a remis au total 120 corps de Palestiniens, dont 30 jeudi à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Les accès à Gaza, tous contrôlés par Israël, restent très restreints. Après le cessez-le-feu et la libération des otages, Israël doit en principe ouvrir à l'aide humanitaire le point de passage de Rafah, entre l'Égypte et le territoire palestinien, crucial pour l'entrée de l'aide humanitaire.
Le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar a annoncé jeudi qu'il pourrait ouvrir dimanche.
L'ONU, qui réclame l'ouverture immédiate de tous les points de passage, a déclaré fin août une famine dans plusieurs zones de Gaza, ce que conteste Israël.
Le plan de Donald Trump prévoit dans une première phase le cessez-le-feu, la libération des otages en échange de prisonniers palestiniens, un retrait israélien de plusieurs secteurs et l'acheminement de plus d'aide humanitaire dans le territoire dévasté.
Une étape ultérieure du plan prévoit notamment le désarmement du Hamas et l'amnistie ou l'exil de ses combattants et la poursuite du retrait israélien, des points qui restent sujets à discussion.
L'attaque du 7 octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.
La campagne de représailles israélienne a fait 67.967 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.
Avec AFP
Commentaires