L’or enchaîne une neuvième semaine de hausse, les Bourses mondiales sous pression
Des lingots d’or sont exposés chez Galeri 24, un distributeur public d’or, à Surabaya, dans l’est de Java, le 16 octobre 2025, alors que le prix de l’or en Indonésie reste proche de ses niveaux historiques et que la demande pour les valeurs refuge demeure soutenue. ©Juni KRISWANTO / AFP

L’or poursuit sa flambée et s’achemine vers sa neuvième semaine consécutive de hausse, porté par la montée des tensions géopolitiques et les craintes sur la stabilité financière mondiale. Vers 07h25 GMT, l’once (31,1 g) gagnait 0,64 %, atteignant 4 354,49 dollars, son plus haut niveau depuis le début de l’année.

Depuis janvier, le métal précieux a bondi d’environ 65 %, soutenu par les achats massifs des banques centrales, une demande accrue pour les valeurs refuge, la hausse des dépenses publiques, les niveaux records de dette dans les grandes économies, et les incertitudes autour de l’indépendance de la Réserve fédérale face à l’administration Trump.

Dans ce climat d’aversion au risque, les rendements obligataires chutent également : le taux américain à dix ans reculait à 3,94 %, contre 3,98 % la veille, restant sous le seuil symbolique des 4 %. En Europe, le Bund allemand à dix ans passait de 2,60 % à 2,53 %.

Les marchés financiers plongent

Les marchés boursiers mondiaux reculent nettement vendredi, fragilisés par la combinaison de deux facteurs : les inquiétudes persistantes sur les prêts douteux des banques régionales américaines, et la montée des tensions entre Washington et Pékin.

À Francfort, l’indice DAX perdait 2,16 % vers 07h20 GMT, Paris cédait 1,10 %, Milan 1,95 % et Londres 1,47 %. En Asie, la tendance était également négative : Hong Kong chutait de 2,47 %, Shanghai de 1,95 % et Shenzhen de 3,04 %. Tokyo a reculé de 1,47 %, affectée par l’incertitude politique à la veille d’un vote parlementaire pour désigner un nouveau Premier ministre, ainsi que par la remontée du yen, qui pénalise les exportateurs.

Les valeurs bancaires sont les plus touchées. Aux États-Unis, Zions Bancorporation a plongé de 13,14 % après avoir annoncé une lourde perte sur deux prêts via sa filiale californienne. Western Alliance a dégringolé de 10,88 % en raison d’un emprunteur frauduleux.

Selon Derren Nathan, analyste chez Hargreaves Lansdown, « les investisseurs se concentrent sur les créances douteuses des banques régionales américaines », alimentant les craintes d’un effet domino.

Souvenirs de crise

Le spectre d’une nouvelle crise bancaire ravive les traumatismes de 2023, marquée par la faillite de la Silicon Valley Bank, suivie de celles de First Republic et de Signature Bank. «Le marché craint un effet de contagion sur le secteur financier mondial», note John Plassard, stratégiste chez Cité Gestion.

Les grandes banques européennes et asiatiques sont également dans le rouge : Deutsche Bank perdait 6,52 %, Société Générale 4,74 %, Barclays 4,76 %, BNP Paribas 3,51 %, Crédit Agricole 2,43 %, UBS 2,81 %, ING 3,09 %, Intesa Sanpaolo 2,45 %, Santander 3,81 %, Lloyds 2,39 %. En Asie, MUFG reculait de 2,45 %, SMFG de 2,5 %, Mizuho de 3 %, HSBC de 2,13 % à Hong Kong, et Woori Financial de 1,17 % à Séoul.

«Les banques européennes et asiatiques sont mieux capitalisées et moins exposées aux prêts commerciaux américains », tempère M. Plassard, tout en soulignant que « le risque immédiat est davantage psychologique que financier».

BBVA échoue à avaler Sabadell

En Espagne, l’actualité bancaire est marquée par l’échec de l’offre publique d’achat (OPA) hostile lancée par BBVA sur sa rivale Sabadell. Cette opération, qui visait à créer un géant bancaire européen, avait suscité l’opposition du gouvernement espagnol.

En réaction, Sabadell chutait de 7 % à la Bourse de Madrid, tandis que BBVA progressait de 4,49 % vers 07h20 GMT.

AFP

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