
La Fondation Cartier pour l’art contemporain inaugure ce samedi un nouveau bâtiment conçu par Jean Nouvel, face au Louvre. Elle présentera, par rotations, environ 600 œuvres d’une centaine d’artistes contemporains, issues de sa collection créée en 1984 et comptant près de 4 500 pièces. Installée au cœur d’un axe culturel parisien majeur, la fondation ambitionne d’attirer un public élargi grâce à une architecture innovante et des espaces d’exposition vastes et modulables.
La Fondation Cartier pour l'art contemporain rejoint le cœur de Paris, face au Louvre, où un tout nouveau bâtiment conçu par l'architecte français Jean Nouvel ouvrira ses portes samedi au public.
Avec ses façades tout en verre et 8.500 m2 d'espaces accessibles au public, dont 6.500 m2 d'exposition, la Fondation s'intègre dans un ancien ensemble haussmannien qui abritait le Louvre des antiquaires sous ses arcades.
Il fait face au prestigieux musée du Louvre, en pleine tempête politico-médiatique depuis le vol spectaculaire de joyaux de la Couronne dimanche.
La Fondation, financée par le joaillier de luxe Cartier (groupe Richemont), espère profiter du flot de visiteurs du musée le plus fréquenté au monde (neuf millions en 2024) pour «augmenter sa fréquentation, répondre aux attentes de ses adeptes mais aussi d'un nouveau public», a expliqué à l'AFP son directeur, le Belge Chris Dercon.
Situé au cœur d'un axe culturel «mythique» composé du «Louvre, de la Comédie Française, du musée des arts décoratifs et de la Bourse de commerce» qui abrite la collection privée d'art de l'homme d'affaires François Pinault, le nouveau bâtiment «est digne de l'ampleur de la collection et de son histoire», ajoute M. Dercon.
Il présentera, par rotations, environ 600 œuvres d'une centaine d'artistes contemporains appartenant à la collection de la fondation, créée en 1984 et qui en compte environ 4.500 au total.
Figurent parmi eux le Britannique Damian Hirst, les Américains David Lynch, Joan Mitchell ou Patti Smith ainsi que le Congolais Chéri Samba ou les photographes français Raymond Depardon et malien Malick Sidibé.
«Traversée du futur»
À la fois cathédrale et paquebot industriel, où des arbres semblent saluer les visiteurs à travers une verrière au plafond, la Fondation a été pensée comme «une traversée du futur» et «un musée du XXIe siècle», avait déclaré Jean Nouvel, 80 ans, en la présentant il y a un an.
Avec cinq plateformes mobiles en acier permettant de moduler l'espace et la lumière, sa conception emprunte autant à «celle des porte-avions qu'au théâtre», selon le célèbre architecte.
Parmi les défis techniques relevés, des planchers de 250 m2 en moyenne et de 250 tonnes chacun ont pris place dans un espace existant et contraint.
Le bâtiment dispose en outre d'un espace pédagogique, d'un auditorium, d'une librairie et d'un espace de restauration.
Le coût global a été chiffré à «230 millions d'euros» par Alain Dominique Perrin, président de la fondation.
La première exposition, intitulée Exposition générale, ouvre samedi. Elle retrace le parcours de la collection à travers des œuvres et événements emblématiques ayant marqué l'histoire de la fondation née à Jouy-en-Josas (Yvelines).
Jean Nouvel avait déjà conçu son premier bâtiment parisien, tout en verre, situé dans le 14e arrondissement et inauguré en 1994, qui était devenu «un peu trop petit», selon M. Dercon.
Depuis sa création, la fondation a organisé «plus 300 expositions en France et à l'étranger» et a accueilli près de 1.000 «soirées nomades» avec des artistes dans tous les domaines artistiques, dont la troupe d'humoristes Les Deschiens à ses débuts.
La dernière exposition dans son ancien bâtiment, où le bail échoit en 2026, a attiré 220.000 visiteurs autour de l'artiste textile colombienne Olga de Amaral.
Par Sandra BIFFOT-LACUT / AFP
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