Avant le spectaculaire braquage du Louvre, plusieurs affaires de vols de bijoux et d’argent ont marqué la France par leur audace et leur mystère. Du Carlton de Cannes à la Société Générale de Nice, retour sur ces «casses du siècle» qui ont défié le temps et la justice.
Spectaculaires, d'une immense valeur, ultra rapides… avant le braquage du Louvre dimanche 19 octobre, la France a connu à plusieurs reprises des vols retentissants de bijoux ou d'argent restés dans les mémoires comme «le casse du siècle».
Voici plusieurs cas marquants:
Le braquage de Kim Kardashian en 2016
La nuit du 2 au 3 octobre 2016, la star américaine de la télé-réalité Kim Kardashian est braquée, arme au poing, dans sa chambre d'un hôtel de luxe confidentiel à Paris, en pleine semaine de la mode, par des «papy braqueurs» arrivés à vélo, déguisés en policiers.
En une dizaine de minutes, ils volent pour 9 millions d'euros de bijoux, dont une bague à 3,5 millions que la reine des influenceuses exhibait sur les réseaux sociaux. Ligotée et bâillonnée, elle croit qu'elle va mourir.
Les braqueurs sont interpellés trois mois plus tard. En mai 2025, ils sont jugés coupables aux assises, mais considérés trop vieux et malades pour retourner en prison. L'un d'eux décédera un mois plus tard.
Pour les enquêteurs, les bijoux ont été revendus à Anvers, plaque tournante du diamant.
Le Carlton à Cannes en 2013
Le 28 juillet 2013, lors d'une exposition de diamants du joaillier Leviev, un braqueur au visage dissimulé derrière un foulard, muni d'un pistolet automatique, s'empare en quelques minutes de bijoux d'une valeur de 103 millions d'euros au Carlton de Cannes.
Juste après que les bijoux ont été disposés dans une salle du palace sous la surveillance de trois agents de sécurité, le voleur y fait irruption, place bagues, pendentifs, boucles d'oreilles et autres montres incrustées de diamants dans un gros sac de sport, puis repart par une porte-fenêtre. L'auteur, comme les diamants, n'ont jamais été retrouvés.
Toni Musulin en 2009
Le 5 novembre 2009, Toni Musulin, conducteur d'un fourgon blindé de Loomis, fausse compagnie à deux collègues et part au volant du véhicule avec 11,6 millions d'euros.
Le fourgon est retrouvé trois heures plus tard, vide. Le convoyeur est recherché dans toute l'Europe.
Deux jours plus tard, l'essentiel du butin, 9,1 millions d'euros, est déniché dans un box qu'il louait. Après onze jours de cavale, Toni Musulin se rend, mais nie posséder les 2,5 millions d'euros manquants, jamais retrouvés. Il fera quatre ans de prison.
La joaillerie Harry Winston en 2007 et 2008
Le 6 octobre 2007 et de nouveau le 4 décembre 2008, la bijouterie Harry Winston de l'avenue Montaigne à Paris est braquée. Un total de 900 bijoux sont dérobés, pour un préjudice de 78,9 millions d'euros.
La première fois, les malfaiteurs, armés, sont déguisés en peintres. Avec la complicité d'un vigile, ils s'introduisent la veille par une porte de service et passent la nuit dans l'établissement.
La seconde fois, trois des quatre braqueurs sont habillés en femmes. Armés et aidés par le même agent de sécurité, ils arrivent par la porte principale.
En 2015, la cour d'assises de Paris condamne huit hommes à des peines allant de neuf mois à quinze ans de prison. Deux tiers des pierres du second braquage avaient alors été récupérées, mais aucun bijou du premier.
La Société Générale à Nice en 1976
Le week-end des 16 et 17 juillet 1976, une dizaine de cambrioleurs accèdent, via les égouts et un tunnel creusé pendant trois mois, à la salle des coffres de la Société Générale de Nice.
Argent liquide, lingots, bijoux… le butin, qui n'a jamais été retrouvé, a été estimé à 46 millions de francs (l'équivalent de plus de 34 millions d'euros aujourd'hui).
Un seul membre du commando, Jean Megozzi, a été condamné. Longtemps considéré comme le «cerveau» du casse, Albert Spaggiari, arrêté en octobre 1976, s'évade l'année suivante du bureau du juge d'instruction. Condamné à perpétuité par contumace, il est mort sans être repris.
En 2010, Jacques Cassandri, figure du milieu marseillais, s'autoproclame cerveau du « casse » dans un livre, avant de rétropédaler lors d'un procès en 2018. Relaxé pour blanchiment du butin, il est condamné pour d'autres infractions. Il décède en 2022.
Avec AFP



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