Aoun et Ortagus discutent du renforcement du cessez-le-feu
Le président Joseph Aoun a souligné auprès de Morgan Ortagus la nécessité d’activer le comité de suivi du cessez-le-feu face aux violations israéliennes. ©Al Markazia

Le président Joseph Aoun a souligné, mardi, «la nécessité de dynamiser le travail du Comité de suivi du cessez-le-feu», notamment à l’égard de la cessation des violations israéliennes contre le Liban. Il a tenu ces propos lors de son entretien avec l’émissaire américaine Morgan Ortagus.

Le chef de l’État a également appelé à la mise en œuvre de la résolution 1701, insistant sur le fait que le comité devrait prendre des mesures concrètes pour mettre fin aux frappes aériennes israéliennes en cours sur le territoire libanais. Selon lui, cela devrait «permettre à l’armée libanaise de poursuivre son déploiement jusqu’aux frontières internationales au Liban-Sud».

M. Aoun a par ailleurs plaidé pour «la nécessité de permettre aux habitants du Sud de regagner leurs foyers et de restaurer les habitations endommagées, surtout à l’approche de la saison hivernale».

Des sources informées ont qualifié les discussions à Baabda de «positives et constructives», démentant les informations selon lesquelles Washington aurait adressé des avertissements au Liban quant à la possibilité d’une nouvelle guerre avec Israël.

Plus tôt dans la journée, Mme Ortagus avait rencontré le chef du Parlement, Nabih Berry, pour aborder la situation dans le Sud et le travail du comité technique chargé de surveiller le cessez-le-feu. Selon la chaîne locale MTV, l’émissaire américaine aurait présenté à M. Berry deux pistes possibles: des négociations directes avec Israël ou bien des discussions indirectes via un comité élargi, comprenant éventuellement des représentants civils.

Mme Ortagus aurait également relayé des allégations israéliennes non confirmées concernant un trafic d’armes entre la Syrie et le Liban, précisant que l’administration américaine n’avait ni vérifié ni adopté cette version.

Au Grand Sérail, Mme Ortagus a ensuite rencontré le Premier ministre Nawaf Salam, qui a souligné que «le contrôle effectif des armes dépend du soutien rapide et concret à l’armée libanaise». M. Salam a souligné que «l’objectif de toute négociation est la mise en œuvre du cessez-le-feu conclu en novembre dernier, notamment en ce qui concerne l’arrêt des attaques israéliennes et le retrait complet des territoires libanais occupés». Il a ajouté que «l’un des objectifs de ce processus est également la libération des prisonniers libanais». Il a également affirmé que la consolidation de la stabilité dans le Sud passe aussi par un soutien international en vue de la tenue d’une conférence pour la relance économique et la reconstruction.

Le président Aoun s’est également entretenu séparément avec le chef du renseignement égyptien, le général Hassan Mahmoud Rachad, et avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit.

Les discussions avec M. Rachad ont porté sur le renforcement de la coordination sécuritaire et militaire entre Beyrouth et Le Caire. Le président de la République a ainsi réitéré que le Liban accueille favorablement «toute initiative visant à mettre fin aux attaques israéliennes et à restaurer la stabilité».

Pour sa part, M. Aboul Gheit a indiqué avoir été informé par le président Aoun de ses échanges avec Mme Ortagus, notant qu’il avait «perçu un certain optimisme quant à la direction prise par le Liban» et qu’il avait «confiance dans la voie à suivre».

M. Salam a également discuté de la situation au Liban et dans la région avec le secrétaire général de la Ligue arabe et la délégation qui l’accompagnait.

Selon des sources diplomatiques, la visite de l’envoyé saoudien, le prince Yazid ben Farhane, initialement attendue dans les prochaines heures, a été reportée de quelques jours.

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