Le président de la commission parlementaire des Finances et du Budget, Ibrahim Kanaan a affirmé, jeudi, que la commission «refuse toute augmentation ou création de nouvelles taxes et redevances» destinées uniquement à combler le déficit budgétaire.
«Chaque fois que l’État a besoin de financement, il impose de nouvelles charges sur les citoyens. Cette logique doit cesser», a-t-il déclaré à l’issue d’une réunion de la commission, consacrée à l’examen du projet de budget 2026.
Dans ce cadre, M. Kanaan a souligné que toute réforme fiscale devrait passer par un examen parlementaire approfondi et prendre en compte la productivité et l’équité sociale.
Il a indiqué que la commission avait terminé le débat général autour du projet de budget et commencerait prochainement l’étude détaillée des articles législatifs.
Protection des dépôts et responsabilité partagée
Le député a également évoqué les négociations en cours avec le Fonds monétaire international (FMI), précisant que certaines questions, notamment celles liées aux banques et aux déposants, sont toujours en cours de discussion.
«Nos constantes demeurent claires: les dépôts légaux et légitimes ne doivent pas être touchés. L’État, la Banque du Liban et les établissements bancaires doivent assumer leurs responsabilités face à l’effondrement financier», a-t-il martelé.
Avancées avec la Banque mondiale
Le ministre des Finances, Yassine Jaber, a par ailleurs fait état de progrès dans les discussions avec la Banque mondiale, qui envisage de prêter au Liban des fonds à long terme – sur trente ans – pour financer des projets dans des secteurs essentiels tels que l’électricité, l’eau et les infrastructures.
Ces prêts nécessitent, selon M. Kanaan, des accords législatifs et une approche «positive et constructive».
Révision des salaires du secteur public
Concernant la fonction publique, M. Kanaan a souligné qu’il n’était plus possible de maintenir les mêmes grilles salariales «cinq ans après l’effondrement». Il a appelé à une révision équitable des rémunérations et à l’intégration des aides sociales dans les salaires de base.
«Le secteur public ne peut continuer à fonctionner dans ces conditions», a-t-il averti, estimant que la disparité croissante avec le secteur privé compromet le bon fonctionnement des services publics.
Réforme administrative et suivi financier
Le député a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre la restructuration du secteur public, déjà étudiée par la commission, et de clarifier la politique gouvernementale en la matière.
Enfin, M. Kanaan a annoncé que la commission tiendra prochainement une séance avec le gouverneur de la Banque du Liban pour discuter de la situation monétaire et financière, ainsi qu’une autre avec le ministère des Travaux publics concernant les biens maritimes publics.
Il a conclu en précisant qu’après réception du préambule explicatif du budget, la commission entamera l’examen détaillé des articles légaux du projet de loi.



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