La France accorde une attention particulière au Liban, en coordination étroite avec ses partenaires américains et saoudiens. Ses envoyés à Beyrouth mettent en avant la coopération active avec Washington et Riyad sur un ensemble de dossiers majeurs, notamment la situation militaire dans le sud, le désarmement du Hezbollah, les réformes financières — et plus particulièrement le projet de loi sur l’écart fiscal — ainsi que la délimitation de la frontière terrestre entre le Liban et la Syrie.
Concernant la situation militaire dans le sud et le désarmement du Hezbollah, les Français estiment qu’aucune garantie n’existe quant au fait qu’Israël s’abstiendra d’intensifier ses frappes sur le territoire libanais. Ils se montrent également vigilants face à la position du Hezbollah et rappellent régulièrement aux responsables du groupe en question que l’accord de cessez-le-feu prévoit la centralisation de toutes les armes au Liban, un processus devant débuter au sud du fleuve Litani.
Par ailleurs, la France n’est pas opposée aux négociations entre le Liban et Israël, mais elle s’abstient de s’immiscer dans les détails, attendant la réponse d’Israël à la proposition libanaise d’engager des pourparlers en principe comme base de discussion. Elle accorde une attention particulière au fonctionnement de la commission du Mécanisme et ne relève aucun désaccord avec les Américains quant à sa mise en œuvre.
Dans le même temps, la France estime que l’armée libanaise progresse de manière significative dans la première phase de centralisation des armes au sud du fleuve Litani d’ici la fin de l’année. Elle souhaiterait toutefois que l’armée rende publiques ses actions dans ce cadre. Les envoyés français ont également insisté sur la tenue prochaine d’une conférence de soutien à l’armée, soulignant que, si l’engagement est ferme, la date et le lieu restent à préciser.
En matière de relations libano-syriennes, la France estime qu’elle peut, en coordination avec les Américains et les Saoudiens, obtenir une percée dans le processus de délimitation de la frontière terrestre entre le Liban et la Syrie. Cette question relève du mandat de l’envoyé américain Tom Barrack et s’inscrit également dans les efforts saoudiens visant à renforcer les liens entre Damas et Beyrouth. Selon les informations disponibles, les Saoudiens ont abordé ce dossier lors de réunions avec les deux parties.
Par ailleurs, la France considère que le succès de cette étape est essentiel pour renforcer les relations libano-syriennes et améliorer la sécurité le long de la frontière. Ayant fourni au Liban des documents historiques relatifs à cette frontière, la France se positionne comme un facilitateur central dans les négociations sur sa délimitation et dans la conclusion d’un accord final.
Enfin, les Français suivent de près les prochaines élections législatives ainsi que le débat en cours sur la loi électorale, notamment en ce qui concerne le vote des expatriés. Leur message est clair : ils souhaitent que les élections se tiennent conformément au calendrier prévu.




Commentaires