Le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l'extrême droite, a appelé lundi à l'arrestation du président palestinien Mahmoud Abbas, et à l'assassinat de hauts responsables palestiniens dans le cas où le Conseil de sécurité de l'ONU se prononcerait en faveur d'un État palestinien.
L'Autorité palestinienne, que dirige M. Abbas, a dénoncé des « propos incendiaires » reflétant « une politique officielle de l'État occupant (Israël, qui occupe la Cisjordanie et la bande de Gaza, NDLR), qui substitue la force à l'état de droit, bafoue la légitimité internationale et s'appuie sur l'impunité ».
« S'ils accélèrent la reconnaissance de cet État fabriqué, si l'ONU le reconnaît, vous (...) devez ordonner des assassinats ciblés de hauts responsables de l'Autorité palestinienne, qui sont des terroristes à tous les égards (et) ordonner l'arrestation d'Abou Mazen » (surnom de M. Abbas), a déclaré M. Ben Gvir devant des journalistes en apostrophant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
« Nous avons une cellule dans la prison de Ketziot (dans le sud d'Israël, NDLR) prête pour lui, pour être reçu dans des conditions similaires à celles de tous les terroristes en prison », a ajouté M. Ben Gvir.
« Ce peuple, le soi-disant peuple palestinien inventé, ne doit pas avoir d'État », a-t-il encore déclaré.
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a publié un communiqué condamnant « fermement les propos incendiaires tenus par le prétendu ministre de la Sécurité nationale du gouvernement occupant, Itamar Ben-Gvir, qui appelle ouvertement à l'assassinat et au ciblage des dirigeants palestiniens, notamment à l'arrestation du président Mahmoud Abbas ».
« Ces déclarations reflètent une politique officielle de l'État occupant (et) participent d'une dangereuse tentative de légitimer les crimes commis au sein du système de gouvernement israélien, compromettant ainsi les perspectives de paix et de stabilité dans la région », ajoute le texte.
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer lundi soir à New York sur un projet de résolution américain soutenant le plan de paix pour Gaza présenté par le président américain Donald Trump. Ce plan entrevoit à terme la possibilité de la création d'un État de Palestine souverain et indépendant, perspective à laquelle s'oppose fermement le gouvernement Netanyahu.
« Notre opposition à un État palestinien sur quelque territoire que ce soit n'a pas changé », a déclaré dimanche M. Netanyahu en ouvrant le conseil des ministres après avoir été mis sous pression par des alliés d'extrême droite pour clarifier sa position sur le sujet.
M. Ben Gvir avait déclaré un peu plus tôt que son parti Force Juive, ne ferait partie « d'aucun gouvernement qui accepterait » la création d'un État palestinien.
Le gouvernement Netanyahu ne dispose plus depuis l'été que d'une majorité relative et risque de tomber en cas de défection du parti de M. Ben Gvir.
AFP



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