Le Conseil de sécurité de l'ONU à Beyrouth: le Liban mise sur la paix et la stabilité
Le président Joseph Aoun reçoit, au palais de Baabda, une délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies. ©Al-Markazia

«Nous ne voulons plus la guerre. Le peuple libanais a déjà assez souffert», a déclaré vendredi matin le président Joseph Aoun, lors de sa rencontre avec une délégation du Conseil de sécurité des Nations unies conduite par l’ambassadeur slovène Samuel Zbogar. Le chef de l’État a précisé que le Liban avait choisi la voie des négociations avec Israël et avait nommé l’ancien ambassadeur Simon Karam au sein de la délégation, afin d’éviter de nouvelles violences et d’instaurer un climat propice à la stabilité et à la sécurité.

«Notre décision est irrévocable», a insisté M. Aoun, soulignant que ce choix vise à résoudre les problèmes en suspens, mettre fin aux hostilités israéliennes, obtenir la libération des prisonniers, établir un calendrier de retrait des cinq points stratégiques et régler les points litigieux le long de la Ligne bleue. «Le succès de ces négociations dépend essentiellement de la position d’Israël», a-t-il ajouté.

Le président a également mis en avant le rôle central de l’armée libanaise, déployée dès le 27 novembre 2024 (date de la conclusion de l’accord de cessez-le-feu) au sud du fleuve Litani. D’après lui, l’institution militaire continue de remplir sa mission en dépit des tensions et des pertes humaines importantes. «Nos forces assurent la sécurité sur l’ensemble du territoire, luttent contre le terrorisme et la contrebande, contrôlent les frontières et protègent nos missions diplomatiques et institutions publiques», a-t-il expliqué. Il a, dans ce sens, insisté sur la nécessité d’un soutien international pour permettre à l’armée de poursuivre ses missions et a évoqué la tenue prochaine d’une conférence de donateurs pour répondre aux besoins matériels et logistiques des forces armées.

Sur la coordination avec la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul), le président Aoun a salué une coopération «exemplaire» et a indiqué que le Liban accueillait favorablement la présence de forces étrangères pour soutenir l’armée après le retrait définitif de la mission onusienne, prévu fin 2027. Il a rappelé les liens étroits entre l’armée et la population du Liban-Sud, attachée à sa terre et désireuse de rentrer chez elle. La reconstruction et le retour des habitants sur leurs terres restent une priorité nationale, pour laquelle l’appui de la communauté internationale est indispensable.

Concernant les réformes, M. Aoun a souligné les avancées accomplies depuis la formation du gouvernement, notamment la modification de la loi sur le secret bancaire, la restructuration du secteur bancaire, la lutte contre la corruption et la réintégration du Liban dans la communauté internationale. Il a précisé que certaines réformes nécessitent encore l’approbation du Parlement.

Le président a enfin réaffirmé l’importance du monopole des armes par l’État, un objectif fondamental selon lui. Il a, de fait, appelé toutes les parties à coopérer pour que seules les forces armées et de sécurité légitimes soient présentes sur le sol libanais.

La délégation à Aïn el-Tiné

Après cette rencontre, la délégation du Conseil de sécurité s’est rendue à Aïn el-Tiné pour un entretien avec le président du Parlement, Nabih Berry, l’envoyée spéciale adjointe des États-Unis pour le Moyen-Orient, Morgan Ortagus et le commandant de la Finul, le général Diodato Abagnara. Mme Ortagus a qualifié la réunion de «positive» et a salué l’efficacité accrue des réunions du mécanisme, qui intègrent désormais des représentants civils. Elle a également mis en avant le rôle de l’ambassadeur Simon Karam, qu’elle a décrit comme «une personnalité impressionnante».

Interrogé sur la possibilité pour le Liban de célébrer Noël sans conflit, le représentant du Panama au Conseil de sécurité s’est montré optimiste: «Nous l’espérons, et nous sommes convaincus que cela devrait être possible».

L’ambassadeur Zbogar a réitéré, de son côté, l’engagement du Conseil de sécurité envers la stabilité du Liban et de la région, le soutien à sa souveraineté et à son indépendance politique, ainsi que la mise en œuvre de la résolution 1701 et de l’accord de cessez-le-feu du 27 novembre 2024. Plusieurs ambassadeurs ont ensuite réaffirmé le soutien de leurs pays à l’intégrité territoriale du Liban et à l’armée, ainsi qu’aux initiatives du président Aoun, notamment pour la reprise prochaine des négociations à Naqoura.

On rappelle que vendredi matin, une délégation du Conseil de sécurité des Nations unies, composée des représentants des 15 États membres, est arrivée à Beyrouth pour une mission de deux jours. Son programme inclut une série d’entretiens avec les responsables libanais, ainsi qu’une visite samedi, à Naqoura, du quartier général de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul). En amont de sa visite au Liban, la délégation avait fait étape jeudi en Syrie, où elle a réaffirmé l’engagement de la communauté internationale à soutenir un pays éprouvé par plus de treize années de guerre.

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