Et si l’on entrait dans l’Histoire par la cuisine? Derrière les grands noms qui ont marqué leur époque se cachent souvent des plats simples, obsessionnels ou inattendus, reflets d’un goût personnel et d’un contexte historique. Cette série explore des mets cultes associés à des figures célèbres. À chaque épisode, un plat, une histoire, une recette fidèle à l’esprit de son temps. Après l’Amérique d’Elvis Presley et l’Italie d’Audrey Hepburn, plongée dans le Hollywood des années 1950 avec Marilyn Monroe et son en-cas fétiche: les carottes crues.
Bien avant que le «healthy lifestyle» ne devienne un slogan marketing, Marilyn Monroe avait déjà ses habitudes. Loin des régimes sophistiqués et des superaliments à la mode, l’icône hollywoodienne misait sur des choix d’une grande simplicité. Parmi eux, un en-cas qu’elle affectionnait tout particulièrement: les carottes crues. Derrière l’image glamour, ce goût assumé pour un aliment brut raconte une autre Marilyn, attentive à son corps, pragmatique, parfois même étonnamment moderne.
Nous sommes au début des années 1950. Hollywood impose des normes strictes aux actrices, mais les discours nutritionnels restent rudimentaires. Marilyn Monroe, alors au sommet de sa popularité, accepte pourtant de parler de son alimentation sans détour. Dans une interview devenue célèbre, elle décrit ses repas quotidiens avec une franchise presque désarmante. Elle y évoque notamment son dîner, souvent composé de viande grillée, accompagné de plusieurs carottes crues. Elle en plaisante elle-même: «Je dois être à moitié lapin, je ne me lasse jamais des carottes crues.»
Cette déclaration, souvent reprise, n’a rien d’anecdotique. Elle révèle un rapport très personnel à la nourriture. Marilyn ne suit pas un régime imposé par les studios. Elle mange ce qui lui fait du bien, ce qui la rassasie sans l’alourdir. Les carottes crues, croquantes, légèrement sucrées, remplissent parfaitement ce rôle. Elles sont faciles à transporter, rapides à consommer, et ne demandent aucune préparation complexe. Dans les loges, entre deux prises, elles deviennent un compagnon discret.
Contrairement à l’image fragile qu’on lui a souvent accolée, Marilyn Monroe entretient une relation lucide avec son corps. Elle connaît ses variations de poids, ses faiblesses, ses besoins. Les carottes crues s’inscrivent dans une alimentation simple, structurée autour de protéines et de légumes. Elles apportent des fibres, une sensation de satiété, et une fraîcheur bienvenue dans un quotidien rythmé par les tournages et les obligations publiques.
Il serait anachronique de parler de «détox» ou de nutrition fonctionnelle. Marilyn ne cherche pas la performance, encore moins la restriction extrême. Elle cherche l’équilibre. Les carottes crues, riches en bêta-carotène, participent à cette logique sans qu’elle n’en fasse un manifeste. Elles sont là parce qu’elle les aime, parce qu’elles lui conviennent, et parce qu’elles s’intègrent naturellement à son rythme de vie.
Cette simplicité tranche avec l’image ultra-construite de la star. À l’écran, Marilyn incarne la sensualité, l’abondance, la lumière. Dans la vie quotidienne, elle se tourne vers des plaisirs modestes, presque enfantins. Les carottes crues disent quelque chose de cette dualité. Elles rappellent aussi son histoire personnelle. Ayant connu l’instabilité et les manques durant l’enfance, Marilyn garde une relation directe à la nourriture: manger doit être nourrissant, concret, rassurant.
Dans le Hollywood des années 1950, où les excès alimentaires côtoient déjà les injonctions à la minceur, ce choix apparaît presque subversif. Pas de potion miracle, pas de repas mondain compliqué. Juste un légume croqué à pleines dents. Aujourd’hui encore, cette habitude intrigue. Elle est souvent citée comme preuve que Marilyn Monroe n’était ni inconsciente ni passive face à son image corporelle, mais qu’elle la gérait à sa manière, avec une forme de bon sens instinctif.
Les carottes crues participent aussi à un imaginaire du «naturel» avant l’heure. À une époque dominée par les plats transformés et la standardisation alimentaire naissante, elles incarnent un retour au brut. Sans sauce, sans artifice. Marilyn les mange telles quelles, parfois en accompagnement, parfois seules. Ce geste, répété, presque banal, contribue à façonner une routine dans un univers où tout est spectacle.
Aujourd’hui, ce choix alimentaire peut sembler évident. Pourtant, il résonne encore. Il rappelle qu’avant d’être une icône figée, Marilyn Monroe était une femme attentive à ses sensations, capable de plaisanter sur ses habitudes, et libre dans ses préférences. Les carottes crues ne sont pas un régime miracle. Elles sont un indice. Celui d’un rapport simple, presque apaisé, à la nourriture, loin des mythes et des caricatures.
Comment adopter les carottes crues à la manière de Marilyn Monroe
Ingrédients
– Carottes fraîches, idéalement bio
– Un peu de jus de citron
– Une pincée de sel
Préparation
Lavez soigneusement les carottes et épluchez-les si nécessaire. Coupez-les en bâtonnets ou consommez-les entières, selon votre préférence. Elles peuvent être mangées nature, ou simplement arrosées d’un filet de jus de citron pour relever leur fraîcheur. À déguster en en-cas, en accompagnement d’un plat principal ou lors d’une pause rapide. Simplicité absolue, efficacité intacte.

Commentaires