La Chine affirme avoir achevé «avec succès» ses manœuvres militaires autour de Taïwan
Cette capture d'écran d'une vidéo non datée, diffusée le 29 décembre 2025 par AFPTV et provenant du commandement du théâtre oriental de l'Armée populaire de libération (APL) chinoise, montre un navire de guerre chinois tirant dans un lieu non divulgué. ©HANDOUT/VARIOUS SOURCES/AFP

La Chine a affirmé mercredi avoir achevé «avec succès» ses manœuvres militaires entamées lundi autour de Taïwan, qui comprenaient des tirs réels visant à simuler un blocus de ports clés de l'île et des attaques contre des cibles maritimes.

«Le Commandement du théâtre oriental de l'APL (Armée populaire de libération) a achevé avec succès les exercices “Mission justice 2025”», a indiqué le porte-parole et capitaine de frégate Li Xi, dans un communiqué.

Les soldats poursuivront leur entraînement pour «contrecarrer résolument les tentatives des séparatistes en faveur de “l'indépendance de Taïwan” et l'ingérence extérieure», a averti M. Li.

Les navires chinois mobilisés cette semaine autour de Taïwan lors d'exercices de grande ampleur se retirent du voisinage de l'île, avaient annoncé peu avant les garde-côtes taïwanais.

Pékin a lancé des missiles et déployé des dizaines d'avions de chasse, navires de guerre et bateaux de garde-côtes pour encercler l'île lundi et mardi, dans le cadre de manœuvres simulant le blocus de ports taïwanais stratégiques mais aussi l'attaque de cibles maritimes.

Taipei a condamné ces deux journées d'exercices, parlant d'«une provocation flagrante contre la sécurité régionale et l'ordre international». La Chine communiste n'a jamais gouverné Taïwan mais considère que l'île fait partie de son territoire et menace de recourir à la force pour en prendre le contrôle.

«Les navires de guerre et bateaux des garde-côtes se retirent, mais quelques-uns restent encore à l'extérieur de la ligne des 24 milles marins» (44,5 km) a déclaré à l'AFP Hsieh Ching-chin, directeur général adjoint des garde-côtes taïwanais, ajoutant que les manœuvres «(devaient) être terminées».

Les garde-côtes taïwanais maintiennent 11 de leurs navires en mer car les bateaux des garde-côtes chinois «n'ont pas encore complètement quitté la zone», a précisé M. Hsieh, avant que Pékin n'annonce la fin de ses manœuvres. Il avait ajouté: «Nous ne pouvons pas baisser la garde».

Condamnations internationales

Ces exercices aux alentours de Taïwan ont suscité une vague de condamnations.

Le Japon a jugé mercredi que les manœuvres de Pékin «(exacerbaient) les tensions» dans la région, et a exprimé «ses préoccupations», quand l'Australie a condamné des exercices militaires «déstabilisants».

L'Union européenne, l'Allemagne et la France ont aussi exprimé leur inquiétude et se sont déclarées attachées à la «stabilité» internationale.

De leur côté, les Philippines ont fait part mercredi de leur «profonde préoccupation», estimant que les exercices chinois autour de Taïwan menaçaient de «saper la paix et la stabilité régionales».

Pékin a fustigé mercredi les «critiques irresponsables» de certains pays «envers les actions nécessaires et justifiées prises par la Chine pour défendre sa souveraineté nationale».

«Ces pays (...) ferment les yeux sur les forces séparatistes qui, à Taïwan, cherchent à obtenir l'indépendance par des moyens militaires», a encore déclaré Lin Jian, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Le président taïwanais, Lai Ching-te, avait averti que les exercices militaires chinois ne constituaient «pas un fait isolé» et présentaient d'«importants risques» pour la région.

«La montée en puissance autoritaire de la Chine et l'escalade de ses mesures coercitives représentent un risque important pour la stabilité régionale et ont également des conséquences sur le transport maritime, le commerce et la paix», a déclaré le dirigeant taïwanais.

Dans un communiqué, le commandement du théâtre d'opérations Est de l'armée chinoise a souligné que ces manœuvres dans les eaux au nord et au sud de Taïwan avaient permis de «tester les capacités de coordination air-mer et de blocus et de contrôle intégrés».

Mais Hsieh Jih-sheng, un haut responsable chargé du renseignement au ministère taïwanais de la Défense, a lui jugé que les manœuvres avaient échoué: «En ce qui concerne leur intention d'imposer un blocus, je crois que nos garde-côtes ont déjà précisé que ce blocus n'avait en réalité pas eu lieu», a-t-il déclaré à des journalistes.

Les tensions dans le détroit ont été ravivées par une vente d'armes de Washington à Taipei à la mi-décembre, la deuxième depuis le retour au pouvoir du président américain, Donald Trump, pour 11,1 milliards de dollars, montant le plus important depuis 2001.

AFP

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