Le projet cinématographique Lumières d’une terre ébranlée est né d’une envie d’établir un lien avec l’Espagne, terre de lumière, de Méditerranée et de joie. Consultante, journaliste et auteure, Nicole Hamouche est à l'origine du cycle de cinéma consacré au Liban par la Casa Arabe de Madrid, du 9 au 30 septembre 2022.
L’Espagne, pays méditerranéen, connaît le même soleil et la même mer que le Liban, et a été témoin et porteur du coup d’envoi consacré au cycle d’un nouveau cinéma libanais intitulé Lumières d’une terre ébranlée. Sept films de courts et longs métrages, comportant documentaires et oeuvres de fiction, ont porté à un public d’outre-mer l’écho d’un pays chaotique dont pourtant émane une lumière étincelante, une lueur de vie.
«J’ai pris l’initiative de m’adresser à la Casa Arabe pour différentes activités culturelles. J’avais envie de porter le Liban et les projets que nous créons au-delà des frontières», affirme Nicole Hamouche.
Prise par cette envie de sortir vers la lumière et de ramener une certaine lueur vers le Liban, elle a recours au cinéma de différents réalisateurs libanais. «Le cinéma est un médium assez populaire qui s’adresse à un grand public. Ces films dénoncent la violence que nous vivons depuis quelques années, qu’elle soit d'ordre politique, social ou économique. Ils relatent la réalité. Cependant, malgré ces temps incertains, ils reflètent notre mémoire riche de vie, d’histoires, et ont un caractère universel. Ce cycle est un exemple du cinéma engagé qui pourtant demeure dans la poésie et l’affirmation de vie», atteste-t-elle. Le cycle de ces films comprend des axes poétiques, humoristiques, et se base sur des sujets de rencontres ordinaires qui aboutissent sur des célébrations extraordinaires.
Un éventail de films projetés a gagné le coeur et l’âme du public: Beirut, the aftermath, premier film documentaire de Fadia Ahmad sur les survivants du 4 Août, Conversations with Siro de Dima El Horr, Memory Box de Joanna Hadjithomas et Khalil Joreige, actuellement nominé aux Oscars, relatant la période de guerre de 1975 à 1990, Red Wall de Cynthia Sawma et Costa Brava de Mounia Akl. Parmi les courts-métrages, Not much longer now d’un groupe de jeunes universitaires et Thawra Soul de Philippe Aractingi.
Cette rencontre cinématographique est une première en son genre et pourrait donner suite à plusieurs événements culturels, liens artistiques et partages de vies entre le Liban et l’Espagne. Partant d’une envie de partager la beauté du Liban, la mémoire du vécu mais aussi et surtout la force de continuer et la beauté des créations, Nicole Hamouche a voulu défier l’image misérabiliste d’un Liban disloqué, réalité palpable, en touchant du doigt ce Liban des artistes qui, au cœur même de cette réalité, sont dans un mode de création incessant, ce qui relève de la bravoure. Étant hispanophone, elle a voulu «servir de lien entre Orient et Occident et aller plus loin que le monde arabe aux choses universelles. Je voyais tout s’effondrer; la ville et nos repères, tous ces traits si familiers… Je ne reconnaissais plus Beyrouth. Lieux et humains avaient disparu. Et pourtant, c’est important que la mémoire nous fédère», dit-elle, «sinon tout va se désagréger. Sinon, dans cet ébranlement continu, on ne saura plus qui on est».
Non seulement les films sont en lien avec le vécu, ils dégagent de plus une certaine lucidité par rapport à la réalité où nous vivons, «mais aussi par rapport à l’humain par excellence, et surtout à la rencontre…», témoigne Nicole. «Le 4 août a également été l’occasion d’une rencontre», poursuit-elle. «Une vraie rencontre est faite pour nous déplacer. D’habitude, on ne se laisse pas déplacer suffisamment longtemps dans la durée». Ces films déplacent les spectateurs, dans une rencontre.
Quant au retour sur l’événement, vu que c'est la première fois que la Casa Arabe de Madrid fait un cycle de sept films sur le Liban, non seulement la salle était bondée, mais de plus, l’émotion était palpable, retranscrivant par-delà les frontières d’un pays meurtri, une lumière de l’âme, une joie de vivre sans pareille, un désir illimité de respirer au-delà les barbelés et les océans, là où la mer est bleue et où les mêmes rayons de soleil sont porteurs d’espoir.
En effet, le cinéma engagé est constitué de rencontres, de liens histoires du quotidien alors que tout est «ébranlement». Dans un monde de ténèbres, plus fort que la loi de la jungle, les histoires humaines de liens et de rencontre restent… et la lumière aussi.
Marie-Christine Tayah
Insta :
Pour plus de détails :
https://penseesdebeyrouth.mondoblog.org/2022/08/31/luz-de-una-tierra-quebrada/
L’Espagne, pays méditerranéen, connaît le même soleil et la même mer que le Liban, et a été témoin et porteur du coup d’envoi consacré au cycle d’un nouveau cinéma libanais intitulé Lumières d’une terre ébranlée. Sept films de courts et longs métrages, comportant documentaires et oeuvres de fiction, ont porté à un public d’outre-mer l’écho d’un pays chaotique dont pourtant émane une lumière étincelante, une lueur de vie.
«J’ai pris l’initiative de m’adresser à la Casa Arabe pour différentes activités culturelles. J’avais envie de porter le Liban et les projets que nous créons au-delà des frontières», affirme Nicole Hamouche.
Prise par cette envie de sortir vers la lumière et de ramener une certaine lueur vers le Liban, elle a recours au cinéma de différents réalisateurs libanais. «Le cinéma est un médium assez populaire qui s’adresse à un grand public. Ces films dénoncent la violence que nous vivons depuis quelques années, qu’elle soit d'ordre politique, social ou économique. Ils relatent la réalité. Cependant, malgré ces temps incertains, ils reflètent notre mémoire riche de vie, d’histoires, et ont un caractère universel. Ce cycle est un exemple du cinéma engagé qui pourtant demeure dans la poésie et l’affirmation de vie», atteste-t-elle. Le cycle de ces films comprend des axes poétiques, humoristiques, et se base sur des sujets de rencontres ordinaires qui aboutissent sur des célébrations extraordinaires.
Un éventail de films projetés a gagné le coeur et l’âme du public: Beirut, the aftermath, premier film documentaire de Fadia Ahmad sur les survivants du 4 Août, Conversations with Siro de Dima El Horr, Memory Box de Joanna Hadjithomas et Khalil Joreige, actuellement nominé aux Oscars, relatant la période de guerre de 1975 à 1990, Red Wall de Cynthia Sawma et Costa Brava de Mounia Akl. Parmi les courts-métrages, Not much longer now d’un groupe de jeunes universitaires et Thawra Soul de Philippe Aractingi.
Cette rencontre cinématographique est une première en son genre et pourrait donner suite à plusieurs événements culturels, liens artistiques et partages de vies entre le Liban et l’Espagne. Partant d’une envie de partager la beauté du Liban, la mémoire du vécu mais aussi et surtout la force de continuer et la beauté des créations, Nicole Hamouche a voulu défier l’image misérabiliste d’un Liban disloqué, réalité palpable, en touchant du doigt ce Liban des artistes qui, au cœur même de cette réalité, sont dans un mode de création incessant, ce qui relève de la bravoure. Étant hispanophone, elle a voulu «servir de lien entre Orient et Occident et aller plus loin que le monde arabe aux choses universelles. Je voyais tout s’effondrer; la ville et nos repères, tous ces traits si familiers… Je ne reconnaissais plus Beyrouth. Lieux et humains avaient disparu. Et pourtant, c’est important que la mémoire nous fédère», dit-elle, «sinon tout va se désagréger. Sinon, dans cet ébranlement continu, on ne saura plus qui on est».
Non seulement les films sont en lien avec le vécu, ils dégagent de plus une certaine lucidité par rapport à la réalité où nous vivons, «mais aussi par rapport à l’humain par excellence, et surtout à la rencontre…», témoigne Nicole. «Le 4 août a également été l’occasion d’une rencontre», poursuit-elle. «Une vraie rencontre est faite pour nous déplacer. D’habitude, on ne se laisse pas déplacer suffisamment longtemps dans la durée». Ces films déplacent les spectateurs, dans une rencontre.
Quant au retour sur l’événement, vu que c'est la première fois que la Casa Arabe de Madrid fait un cycle de sept films sur le Liban, non seulement la salle était bondée, mais de plus, l’émotion était palpable, retranscrivant par-delà les frontières d’un pays meurtri, une lumière de l’âme, une joie de vivre sans pareille, un désir illimité de respirer au-delà les barbelés et les océans, là où la mer est bleue et où les mêmes rayons de soleil sont porteurs d’espoir.
En effet, le cinéma engagé est constitué de rencontres, de liens histoires du quotidien alors que tout est «ébranlement». Dans un monde de ténèbres, plus fort que la loi de la jungle, les histoires humaines de liens et de rencontre restent… et la lumière aussi.
Marie-Christine Tayah
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