Geagea: aucun lien entre la délimitation et la présidentielle
Le chef des Forces libanaises Samir Geagea a axé son interview à la chaîne panarabe al-Jazeera sur la délimitation de la frontière maritime avec Israël et sur l’élection présidentielle.

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a assuré mercredi "qu’il n’existe absolument aucun lien entre la délimitation de la frontière maritime avec Israël et l’élection présidentielle", réitérant par ailleurs que le groupe parlementaire de la "République forte" votera jeudi pour le député Michel Mouawad, lors de la seconde séance parlementaire pour l’élection d’un président de la République.

La délimitation de la frontière maritime

Le leader chrétien a également précisé qu’il souhaiterait examiner la teneur de la proposition américaine sur la frontière maritime avec Israël avant de se prononcer à son sujet, même si celle-ci semble être positive pour le Liban. Il a tenu ces propos dans le cadre d’un entretien accordé à la chaîne télévisée panarabe al-Jazeera. "Les trois pôles du pouvoir ne devraient pas se réjouir de la signature de cet accord, car il aurait dû être conclu il y a 6 ou 7 ans", a affirmé Samir Geagea. "Quoiqu’il en soit, la priorité aujourd’hui est d’établir un fonds souverain libanais auquel personne n’a accès et dont les revenus générés par l’extraction du gaz et pétrole demeurent intouchés", a-t-il ajouté.


Interrogé sur la possibilité d’une normalisation des relations avec Israël, le chef des FL a répondu que la conclusion de l’accord sur la délimitation de la frontière maritime ne signifie en aucun cas une normalisation avec Tel-Aviv. "La plus grande preuve est que l’État libanais a refusé toutes les propositions américaines et israéliennes qui suggéraient d’une manière ou d’une autre un partenariat avec l’État hébreu", a-t-il expliqué. "Cependant, l’intervention du Hezbollah a retardé et compliqué le cours des négociations indirectes avec Israël", a fait remarquer M. Geagea, en faisant notamment allusion au discours prononcé mardi soir par le secrétaire-général du parti chiite, Hassan Nasrallah, qui s’était vanté d’avoir créé un climat favorable au bon déroulement des concertations entre les deux pays.

L’élection présidentielle

"Les FL voteront demain pour le député Michel Mouawad, comme ils l’ont fait lors de la première séance électorale, car il possède le profil recherché et il est doté des qualités nécessaires pour assumer la fonction présidentielle". Et d’ajouter : "66 ou 67 députés se positionnent contre la classe dirigeante et constituent la majorité absolue au sein du Parlement. C’est pourquoi j’appelle les élus de l’opposition à soutenir la candidature de Michel Mouawad, porteur d’un projet politique en phase avec les constantes nationales, pour éviter que le successeur de Michel Aoun fasse partie du camp adverse". "Nous rappelons sur ce plan à ceux qui nous reprochent d’avoir fait partie de la classe dirigeante pendant plusieurs années et qui refusent de se rallier autour du nom de Michel Mouawad, que ce dernier a présenté sa démission au lendemain de la double explosion survenue au port de Beyrouth le 4 août 2020", a-t-il précisé.

Évoquant la possibilité d’élire un président consensuel, Samir Geagea a souligné que "son parti ne s’opposera pas à la candidature du commandant-en-chef de l’armée libanaise Joseph Aoun, qui bénéficie des compétences nécessaires pour accéder à la magistrature suprême ; bien qu’il préfèrerait soutenir une personnalité civile". Et le chef des Forces libanaises de conclure : "Il n’est pas dit que chaque commandant-en-chef de l’armée doit succéder au président sortant, mais au vu des circonstances actuelles, cela pourrait constituer une exception".
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