Alors qu'une trentaine de pays ont signalé des cas de choléra depuis janvier, la pénurie de vaccins force les instances sanitaires à administrer une seule dose au lieu des deux recommandées. Solution à court terme, le manque d'approvisionnement est lié à un retour de la maladie qui connait des flambées ces cinq dernières années.
Une seule dose contre le choléra, au lieu de deux. La pénurie a obligé les instances internationales à trouver une solution à court terme. "Ce changement de stratégie permettra de fournir des doses à plus de pays", explique l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui participe au Groupe de coordination internationale (ICG) avec Médecins sans frontières, la Croix Rouge et l'Unicef, en charge des distributions d'urgence de ces vaccins.
Les données concernant le Mozambique remontent à l'épidémie de choléra qu'a connu le pays en 2019.
Depuis janvier, 29 pays ont signalé des cas de choléra, dont Haïti, le Malawi et la Syrie qui sont confrontés à d'importantes épidémies. Dernièrement, le Liban a également signalé des cas dans le gouvernorat du Akkar, l'une des périphéries les plus pauvres du pays du Cèdre. Une situation tout à fait exceptionnelle, l'OMS rappelant qu'"au cours des 5 années précédentes, moins de 20 pays en moyenne ont signalé des flambées".
Le choléra est généralement contracté à partir d'aliments ou d'eau contaminés et provoque diarrhées et vomissements. "Le choléra est extrêmement dangereux et peut tuer en un jour", a mis en garde le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, rappelant que l'accès à l'eau potable et l'assainissement sont essentiels pour prévenir et contrôler sa transmission.
Le chef de l'agence sanitaire des Nations unies, Tedros Adhanom, a déclaré que "l'approvisionnement mondial tendu en vaccins contre le choléra" avait invité à suspendre le schéma à deux doses. (AFP)
L'OMS estime que les épidémies de choléra sont de plus en "plus nombreuses, plus étendues et plus graves" à causes d'inondations, de sécheresses mais aussi de conflits, de mouvements de population ou d'autres facteurs qui limitent l'accès à l'eau potable. Elle juge que la stratégie à dose unique a montré son efficacité par le passé pour combattre les flambées épidémiques, même si on ne sait pas combien de temps elle protège.
"Bien que l'interruption temporaire de la stratégie à deux doses entraîne une réduction et un raccourcissement de l'immunité, cette décision permettra de vacciner davantage de personnes et de leur assurer une protection à court terme, si la situation mondiale du choléra devait continuer à se détériorer", insiste l'Organisation.
Haïti craint une résurgence du choléra, alors que le pays déplore ses premiers décès de la maladie en trois ans. Une épidémie de choléra avait causé la mort de plus de 10.000 personnes entre 2010 et 2019. (AFP)
L'approvisionnement actuel en vaccins contre le choléra est extrêmement limité. Sur les 36 millions de doses au total qui devraient être produites en 2022, 24 millions ont déjà été expédiées pour des campagnes préventives (17%) et réactives (83%) et 8 millions de doses supplémentaires ont été approuvées par l'ICG pour le deuxième cycle de vaccination d'urgence dans 4 pays, souligne l'OMS dans son communiqué.
"Comme les fabricants de vaccins produisent à leur capacité actuelle maximale, il n'y a pas de solution à court terme pour augmenter la production", explique t-elle. La décision par un fabriquant indien du sérum, filiale du français Sanofi, d'arrêter la production d'ici la fin de l'année a ajouté à l'inquiétude. Mais, explique un porte-parole de Sanofi, la pénurie actuelle est due à une recrudescence des cas "et non à un arrêt de la production de vaccins par Sanofi, puisque nous continuons actuellement à livrer des doses du vaccin Shanchol".
Le choléra refait surface en Syrie pour la première fois depuis 2009. Dans un hôpital bondé à l'est de la province de Deir Ezzor défilent des dizaines de patients. (AFP)
Le groupe rappelle avoir annoncé dès 2020 sa décision d'arrêter la production à cause du faible nombre de doses produites et "du fait que d’autres acteurs avaient alors annoncé une augmentation de leurs capacités de production". Il a aussi signé un accord de transfert de compétences afin de faciliter l’arrivée de nouveaux producteurs de vaccins.
Pour MSF, le passage à une dose est une "décision de dernier recours" qui permet "d'éviter de faire le choix impossible d'envoyer des doses dans un pays plutôt qu'un autre", souligne la Docteure Daniela Garone, coordinatrice médicale internationale de l'ONG dans un communiqué.
"La vaccination à dose unique offrira une protection plus courte, mais c'est le moyen juste et équitable d'essayer de protéger autant de personnes que possible alors que nous sommes confrontés à des épidémies de choléra simultanées", a-t-elle souligné. Mais, insiste-t-elle, "cette solution n'est que temporaire et la pénurie actuelle d'approvisionnement est une grave préoccupation pour toute réponse à court et moyen terme nécessaire pour de nouvelles épidémies de choléra cette année".
Maxime Pluvinet avec AFP
Une seule dose contre le choléra, au lieu de deux. La pénurie a obligé les instances internationales à trouver une solution à court terme. "Ce changement de stratégie permettra de fournir des doses à plus de pays", explique l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui participe au Groupe de coordination internationale (ICG) avec Médecins sans frontières, la Croix Rouge et l'Unicef, en charge des distributions d'urgence de ces vaccins.
Les données concernant le Mozambique remontent à l'épidémie de choléra qu'a connu le pays en 2019.
29 pays depuis janvier
Depuis janvier, 29 pays ont signalé des cas de choléra, dont Haïti, le Malawi et la Syrie qui sont confrontés à d'importantes épidémies. Dernièrement, le Liban a également signalé des cas dans le gouvernorat du Akkar, l'une des périphéries les plus pauvres du pays du Cèdre. Une situation tout à fait exceptionnelle, l'OMS rappelant qu'"au cours des 5 années précédentes, moins de 20 pays en moyenne ont signalé des flambées".
Le choléra est généralement contracté à partir d'aliments ou d'eau contaminés et provoque diarrhées et vomissements. "Le choléra est extrêmement dangereux et peut tuer en un jour", a mis en garde le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, rappelant que l'accès à l'eau potable et l'assainissement sont essentiels pour prévenir et contrôler sa transmission.
Le chef de l'agence sanitaire des Nations unies, Tedros Adhanom, a déclaré que "l'approvisionnement mondial tendu en vaccins contre le choléra" avait invité à suspendre le schéma à deux doses. (AFP)
Retour épidémique
L'OMS estime que les épidémies de choléra sont de plus en "plus nombreuses, plus étendues et plus graves" à causes d'inondations, de sécheresses mais aussi de conflits, de mouvements de population ou d'autres facteurs qui limitent l'accès à l'eau potable. Elle juge que la stratégie à dose unique a montré son efficacité par le passé pour combattre les flambées épidémiques, même si on ne sait pas combien de temps elle protège.
"Bien que l'interruption temporaire de la stratégie à deux doses entraîne une réduction et un raccourcissement de l'immunité, cette décision permettra de vacciner davantage de personnes et de leur assurer une protection à court terme, si la situation mondiale du choléra devait continuer à se détériorer", insiste l'Organisation.
Haïti craint une résurgence du choléra, alors que le pays déplore ses premiers décès de la maladie en trois ans. Une épidémie de choléra avait causé la mort de plus de 10.000 personnes entre 2010 et 2019. (AFP)
Approvisionnement limité
L'approvisionnement actuel en vaccins contre le choléra est extrêmement limité. Sur les 36 millions de doses au total qui devraient être produites en 2022, 24 millions ont déjà été expédiées pour des campagnes préventives (17%) et réactives (83%) et 8 millions de doses supplémentaires ont été approuvées par l'ICG pour le deuxième cycle de vaccination d'urgence dans 4 pays, souligne l'OMS dans son communiqué.
"Comme les fabricants de vaccins produisent à leur capacité actuelle maximale, il n'y a pas de solution à court terme pour augmenter la production", explique t-elle. La décision par un fabriquant indien du sérum, filiale du français Sanofi, d'arrêter la production d'ici la fin de l'année a ajouté à l'inquiétude. Mais, explique un porte-parole de Sanofi, la pénurie actuelle est due à une recrudescence des cas "et non à un arrêt de la production de vaccins par Sanofi, puisque nous continuons actuellement à livrer des doses du vaccin Shanchol".
Le choléra refait surface en Syrie pour la première fois depuis 2009. Dans un hôpital bondé à l'est de la province de Deir Ezzor défilent des dizaines de patients. (AFP)
"Décision de dernier recours"
Le groupe rappelle avoir annoncé dès 2020 sa décision d'arrêter la production à cause du faible nombre de doses produites et "du fait que d’autres acteurs avaient alors annoncé une augmentation de leurs capacités de production". Il a aussi signé un accord de transfert de compétences afin de faciliter l’arrivée de nouveaux producteurs de vaccins.
Pour MSF, le passage à une dose est une "décision de dernier recours" qui permet "d'éviter de faire le choix impossible d'envoyer des doses dans un pays plutôt qu'un autre", souligne la Docteure Daniela Garone, coordinatrice médicale internationale de l'ONG dans un communiqué.
"La vaccination à dose unique offrira une protection plus courte, mais c'est le moyen juste et équitable d'essayer de protéger autant de personnes que possible alors que nous sommes confrontés à des épidémies de choléra simultanées", a-t-elle souligné. Mais, insiste-t-elle, "cette solution n'est que temporaire et la pénurie actuelle d'approvisionnement est une grave préoccupation pour toute réponse à court et moyen terme nécessaire pour de nouvelles épidémies de choléra cette année".
Maxime Pluvinet avec AFP
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