Le «Civic Influence Hub» lance ses débats sur Taëf
Le centre d’études et de documentation Civic Influence Hub a lancé sa première table ronde qui s’inscrit dans le cadre d’une série de débats périodiques portant sur les différents volets de l’accord de Taëf. La table ronde s’est tenue à l'hôtel Gefinor – Rotana, à Hamra, en présence de personnalités spécialisées dans les domaines juridique, constitutionnel, culturel, médiatique etc.

Cette première séance était placée sous le thème "L’essence du Pacte national, article 95 de la Constitution". Elle avait pour but de mettre l’accent sur les principales évolutions en cours sur la scène politique libanaise, en rapport notamment avec les échéances constitutionnelles et politiques qui nécessitent une application inconditionnelle de la Constitution afin d’édifier un État libre, souverain et indépendant. Et pour ce faire, l’association Civic Influence Hub s’est fixée pour objectif d’impliquer différents acteurs de la société civile dans des échanges afin d’engager une réflexion sur divers sujets.

Le président de Civic Influence Hub, Faysal Al-Khalil, a souligné dans son intervention que "l’aggravation des problèmes sur les plans financier, économique, social, hospitalier et culturel nous a incité à organiser ce type de réunions pour définir les causes de ces problèmes qui sont principalement dus à un non-respect de la Constitution, aux atteintes à la souveraineté et à une généralisation de la corruption."

Et M. Khalil de poursuivre : "Nous sommes toujours victimes du clientélisme et de l'alliance entre la mafia et les milices qui ont transformé le Liban d'un modèle civilisé en un État failli, où le peuple est victime d’un crime organisé qui a détruit tous les secteurs" et dont "l’expression la plus brutale s’est traduite par l’explosion du 4 août 2020. "

"Il est temps de remettre sur pied le pouvoir et de réédifier l'État, a ajouté M. Khalil. Nous voulons que ces tables rondes parviennent à traduire la pensée réformiste dans les faits. La tâche est ardue, mais elle n’est pas impossible", a-t-il conclu.


Le professeur universitaire Wajih Kanso a de son côté mis l’accent sur la nécessité d’abolir le confessionnalisme, comme stipulé dans les accords de Taëf. Il a cependant mis en garde contre le danger qui pourrait découler d’une telle mesure "si cette abolition se transforme en un moyen de domination d’une communauté sur une autre."

M. Kanso a ajouté dans ce cadre que "l'abolition du sectarisme signifie un changement d’état d’esprit, de comportement, de mentalité au sein de la population."

Le Dr Nizar Younes, qui a présenté le document de travail de la réunion intitulée "L'essence du Pacte national, article 95 de la Constitution", a repris le mot du Pape Jean Paul II en soulignant, comme le relève l’Exhortation apolitique, que "le Liban a un rôle à jouer supérieur à sa taille. Le Liban est plus qu’un pays, il est un message."

 
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