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« TOC TOC » est une pièce écrite par Laurent Baffie, traduite en Libanais par Marie-Thérèse Irani et Rémi Mousalli et mise en scène par Antoine Achkar. Quant aux actrices et acteurs, il s’agit de Maria Douaihy, Patrick Chemali, Katy Younes, Mounir Challita et Tony Farah. La pièce sera jouée sur les planches du théâtre Le Monnot du 25 octobre au 13 novembre 2022.

Dr Skaff est un spécialiste connu pour traiter les personnes atteintes de troubles obsessionnels compulsifs. Il prend rarement en charge des patients au Liban. Les six personnes qui discutent dans sa salle d’attente ont dû patienter plusieurs mois avant d’obtenir un rendez-vous. Cependant, le thérapeute est retenu à Francfort à cause des conditions météorologiques. Se retrouvant ensemble dans un même espace, l’attente des patients se prolonge. Ils finissent par faire connaissance et essayer d’entamer une thérapie de groupe, ponctuée par les TOCs de chacun.

Metteur en scène et comédiens partagent leurs pensées théâtrales… une interview à plusieurs voix.

 Antoine Achkar

Pouvez-vous nous présenter la pièce ?

La pièce est une comédie qui traite le sujet des Troubles Obsessionnels Compulsifs (TOC). L’action se situe dans la clinique d’un psychologue, elle s’articule autour de six « malades » attendant le médecin et leur interaction. La pièce met en relief le vécu des personnes ayant un TOC : au-delà des situations comiques qu’ils peuvent vivre, on essaie de mettre en avant l’impact de leur condition sur leur quotidien.

Qu’est-ce qui vous a interpelé dans ce texte ?

Le texte original est français, cette pièce a été jouée pendant des années en France avec un succès qui a dépassé les frontières françaises et celles des adaptations théâtrales internationales voire même au cinéma. Le texte est franchement hilarant ; juste ce qu’il faut pour divertir les Libanais après ces trois années de crise. Surtout qu’après l’explosion du port chacun de nous a vu l’une ou l’autre de ces obsessions surgir à différents degrés bien entendu.

Est-ce que le texte vous a inspiré pour la mise en scène ?

Effectivement, le texte met en avant des personnages hauts en couleur. Ceci m’a poussé à miser en premier sur la direction des acteurs, le travail des détails et l’interaction des personnages, le tout dans une mise en scène ludique et simple.

Antoine Achkar

Maria Douaihy

De par votre expérience scénique, aimeriez-vous vous essayer à différents registres et genres ou bien préférez-vous le comique ?

C’est ma deuxième expérience dans le comique. Je ne m’imaginais jamais être bonne pour le comique étant de par ma nature quelqu’un d’un peu trop sérieux et calme... avec un penchant pour le tragique. (sourire), Mais l’expérience du comique s’est avérée être très libératrice, de par le ludisme, les rires, le non-conformisme, et surtout la capacité de faire rire les gens. Je reviens au tragique au galop en janvier dans un mélodrame, mais entretemps je m’amuse beaucoup.

Maria Douaihy

 Patrick Chemali

Entre théâtre et cinéma, qu’est-ce qui vous interpelle le plus ?


Alerte ! Question piège ! Bon, plus sérieusement, je veux à tout prix éviter le cliché de « j’aime tous mes enfants également », mais je crois que la distinction est difficile surtout qu’à la base le processus est le même. Dès qu’on choisit d’être acteur on se porte volontaire de communiquer la vérité du personnage qu’on joue indépendamment du fait d’être devant une caméra ou une salle pleine. Par contre, c’est dans les manœuvres et machinations de chaque médium que se fait souvent la distinction. Par moments je supporte moins les exercices de projection de voix sur scène que le besoin de répéter la même réplique trois, quatre ou cinq fois pour avoir la bonne prise. Par d’autres je pense à toutes les réactions du public qu’on n’entend jamais sur un plateau de tournage. Je dois admettre cependant que le langage cinématographique m’est plus familier que le langage scénographique, et c’est peut-être pour cela que je m’y retrouve parfois en Comfort Zone, mais c’est justement en sortant de cette zone qu’on arrive s’épanouir et se développer.

Patrick Chemali

Katy Younes

Entre votre formation et la scène, avez-vous une recette précise à partager ou vous laissez-vous porter par votre bagage et/ou votre intuition ?

Je me base surtout sur l’alternance enrichissante entre formation et expérience scénique (et vitale). La formation nous donne un espace « laboratoire » où nous pouvons explorer un bouquet de techniques afin de trouver nos propres outils. De plus la formation nous fournit la discipline et le respect du travail du metteur en scène et de sa zone sacrée. Et puis comme tout métier, l’expérience pratique est un atout inestimable à la performance et au développement dans un environnement professionnel.

Enfin, je crois qu’il n’y a pas une formule canonique. La seule recette c’est de savourer le moment avec passion.

Katy Younes

Mounir Challita

Parlez-nous de cette expérience théâtrale.

Ça faisait déjà trois ans que nous n’avions pas joué sur une scène à cause de la Covid. On avait hâte de reprendre le théâtre. Cette expérience-là a donc d’abord été celle du manque qu’il s’agisse de monter sur les planches ou d’aller au théâtre. Quant aux personnages dans "TOC TOC", leurs Troubles Obsessionnels Compulsifs sont poussés, ce sont des cas rares, et pourtant ce sont des personnages authentiques. On s’amuse tellement en étant sur scène que nos dernières répétitions consistent actuellement à s’habituer aux situations comiques pour maîtriser nos rires. C’est un moment de pure joie. Pour moi, c’est la première fois que je joue dans une pièce qui est autant comique. Cela m’aide beaucoup, car je me force à me concentrer tout le temps sur mon rôle et sur le personnage, pour ne pas rire. De plus, un autre personnage et le mien ne prennent pas trop la parole, ce qui m’oblige à écouter et à me maîtriser face aux anecdotes qui fusent. Cela est très formateur pour moi.

Mounir Challita

Tony Farah

Parlez-nous de votre personnage dans cette pièce.

Mon personnage est un chauffeur de taxi de 35 ans. Il est colérique mais a bon cœur. Sa femme n’arrive plus à le supporter parce qu’il calcule tout le temps. Il se rend à la clinique de Dr. Skaff vu que c’est un psychologue renommé. Là, il rencontre un groupe de personnes…

Tony Farah

Marie-Christine Tayah
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