Raï: Nous refusons catégoriquement le torpillage du Conseil des ministres
©Le patriarche maronite Béchara Raï célébrant l'office du dimanche à Bkerké. ©ANI
Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a de nouveau adressé des critiques implicites au Hezbollah qui, de par sa position envers le juge Tarek Bitar, chargé de l’enquête sur les explosions du 4 août 2020, entrave le travail du Conseil des ministres.

"Nous prions Dieu pour que les responsables écoutent la voix de Dieu, notamment ceux qui d’entre eux usent de leur pouvoir pour paralyser les réunions du Conseil des ministres et le cours de l’enquête judiciaire sur la catastrophe du port", a affirmé le patriarche maronite, dans son homélie dominicale à Bkerké.

"Le pays ne peut pas fonctionner sans un pouvoir exécutif qui puisse décider, mener des réformes, mettre en application les résolutions internationales, contrôler les travaux des ministres et exerce l’ensemble de ses prérogatives constitutionnelles", a souligné Mgr Raï.

"L'on ne saurait accepter qu'un gouvernement se saborde lui-même. Les parties qui bloquent (les réunions du cabinet) effectuent-elles un test expérimental pour sonder les réactions dans le cas où elles décideraient de torpiller les législatives et, ultérieurement, la présidentielle?"

Et Mgr Raï de marteler: "Nous refusons catégoriquement le blocage anticonstitutionnel du Conseil des ministres, par la force, dans une volonté de torpillage et à des fins non-nationales et suspectes qui vont à l’encontre de l’intérêt de l’État et du peuple."


Le patriarche maronite a par ailleurs évoqué la décision prise récemment par le ministre du Travail, Moustapha Bayram, de permettre aux réfugiés d’exercer certains emplois qui leur étaient interdits.

Il a estimé que cette décision va à l’encontre des lois en vigueur, notamment celles qui organisent les professions libérales.

"Nous respectons l’être humain et nous compatissons avec les réfugiés et les déplacés, a déclaré le patriarche dans ce cadre. Nous attirons toutefois l’attention sur le fait qu’il incombe à l’Unrwa et au HCR, la tâche de prendre en charge ces frères. Le Liban est incapable d’assurer les droits de près de deux millions réfugiés et déplacés", a indiqué Mgr Raï

"Nous réclamons, par respect de leur dignité, qu’ils puissent mener une vie normale, que les Arabes et le monde trouvent une solution radicale à la cause palestinienne en dehors du Liban, ainsi qu'à la question des déplacés syriens, en assurant leur retour rapide dans leur pays", a-t-il ajouté.
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