©(Photo AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a critiqué lundi la politique équilibriste d'Israël face à l'"alliance" entre Moscou et Téhéran avec notamment "la livraison de 2000 drones iraniens à l'armée russe", selon M. Zelensky. Ce à quoi l'Iran a répondu qu'il ne resterait pas "indifférent" s'il était avéré que ses drones ont été employés en Ukraine.
La neutralité d'Israël est de nouveau la cible du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ce dernier a critiqué lundi la politique équilibriste de l'État hébreu face à l'"alliance" entre Moscou et Téhéran avec notamment la livraison de 2000 drones iraniens à l'armée russe. L'occasion pour le président ukrainien - issu d'une famille juive soviétique - de pousser Tel Aviv à choisir un camp. Des appels réitérés depuis le début de l'invasion russe du 24 février dernier.
"Cette alliance n'aurait tout simplement pas existé si vos politiciens avaient pris une décision à l'époque. La décision que nous demandions", a déclaré M. Zelensky dans une intervention lors d'une conférence organisée par le quotidien israélien Haaretz, en référence au soutien d'Israël face à la Russie, que Kiev a demandé à plusieurs reprises.
Selon lui, ce rapprochement entre Moscou et Téhéran a été possible suite à "la décision (israélienne) de ne pas déranger le Kremlin" dès 2014 après l'annexion de la Crimée par la Russie, de façon, selon lui, à préserver les bonnes relations diplomatiques entre les deux pays. Son discours intervenait quelques jours avant des élections législatives à l'issue incertaine en Israël, prévues le 1er novembre.
Le président ukrainien a accusé lundi l'Iran d'avoir accepté de livrer des drones à la Russie, en échange d'une "aide russe au programme nucléaire iranien". "Probablement, c'est exactement ça le sens de leur alliance", a-t-il argué. "Nous n'avons toujours pas de système de défense aérienne et de défense antimissile moderne et efficace qui pourrait sécuriser notre ciel. C'est pourquoi la Russie espère utiliser la terreur dans les airs pour compenser les pertes au sol", a-t-il encore déploré, indiquant qu'"en huit mois de guerre, la Russie a utilisé près de 4 500 missiles contre nous".
Lex-premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'était rendu à Kiev en 2019. De nombreux Israéliens sont d'origine ukrainienne, faisant partie de l'Union soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale.
Volodymyr Zelensky a par ailleurs affirmé que la Russie avait commandé "environ 2 000 Shaheds iraniens", ces drones kamikazes, pour appuyer son invasion de l'Ukraine, après plusieurs revers militaires sur le terrain depuis début septembre. Le président ukrainien n'a pas précisé si ce chiffre incluait une nouvelle commande ou le nombre total de drones iraniens achetés par Moscou à Téhéran dont certains ont déjà été utilisés pour viser notamment des infrastructures énergétiques, selon Kiev.
Selon M. Zelensky, "des instructeurs iraniens sont venus apprendre aux Russes à utiliser ces drones" avant de les utiliser en Ukraine, a-t-il ajouté. Plus tôt lundi, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, avait échangé avec son homologue ukrainien, Oleksiï Reznikov, lui indiquant qu'Israël ne fournirait pas de "systèmes d'armements" à l'Ukraine, deux jours après une mise en garde de Moscou contre la fourniture d'armement israélien à Kiev.
Le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian a affirmé lundi que son pays ne resterait pas "indifférent" s'il était prouvé que la Russie utilise des drones de fabrication iranienne en Ukraine. "Dans la guerre en Ukraine (...) nous sommes contre armer aussi bien la Russie que l'Ukraine", a indiqué M. Amir-Abdollahian dans des déclarations vidéo publiées par les médias locaux. "Nous n'avons fourni à la Russie ni armes ni drones à utiliser dans la guerre contre l'Ukraine", a-t-il ajouté répétant de précédents démentis, tout en reconnaissant une coopération de défense entre Téhéran et Moscou.
Beaucoup de juifs ukrainiens sont partis se réfugier en Israël ; récemment, le ministère israélien de l'Alyah et de l'Intégration et la Fondation de l'amitié ont reçu quatre-vingt-cinq immigrants juifs ukrainiens. (AFP)
Volodymyr Zelensky porte une attention particulière à l'attitude d'Israël depuis le début du conflit. D'origine juive soviétique, il avait multiplié les visites en Israël dès le début de son mandat, en 2019. L'invasion russe étant placée sous le thème de la "dénazification" prônée par Poutine, le président ukrainien n'avait pas manqué de dénoncer l'exploitation de la mémoire de la Shoah et du nazisme, déplorant que Tel Aviv n'ait pas pris parti pour Kiev.
Israël n’a pas emboité le pas des gouvernements européens concernant les sanctions contre la Russie. Une erreur pointée du doigt par le président ukrainien, qui a haussé le ton en juin dernier, parlant d’une "question de valeurs", lors d’une allocation vidéo à l’Université de Jérusalem. De nombreux Juifs originaires d’Ukraine vivent actuellement en Israël.
Maxime Pluvinet avec AFP
La neutralité d'Israël est de nouveau la cible du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ce dernier a critiqué lundi la politique équilibriste de l'État hébreu face à l'"alliance" entre Moscou et Téhéran avec notamment la livraison de 2000 drones iraniens à l'armée russe. L'occasion pour le président ukrainien - issu d'une famille juive soviétique - de pousser Tel Aviv à choisir un camp. Des appels réitérés depuis le début de l'invasion russe du 24 février dernier.
"Ne pas déranger le Kremlin"
"Cette alliance n'aurait tout simplement pas existé si vos politiciens avaient pris une décision à l'époque. La décision que nous demandions", a déclaré M. Zelensky dans une intervention lors d'une conférence organisée par le quotidien israélien Haaretz, en référence au soutien d'Israël face à la Russie, que Kiev a demandé à plusieurs reprises.
Selon lui, ce rapprochement entre Moscou et Téhéran a été possible suite à "la décision (israélienne) de ne pas déranger le Kremlin" dès 2014 après l'annexion de la Crimée par la Russie, de façon, selon lui, à préserver les bonnes relations diplomatiques entre les deux pays. Son discours intervenait quelques jours avant des élections législatives à l'issue incertaine en Israël, prévues le 1er novembre.
Le président ukrainien a accusé lundi l'Iran d'avoir accepté de livrer des drones à la Russie, en échange d'une "aide russe au programme nucléaire iranien". "Probablement, c'est exactement ça le sens de leur alliance", a-t-il argué. "Nous n'avons toujours pas de système de défense aérienne et de défense antimissile moderne et efficace qui pourrait sécuriser notre ciel. C'est pourquoi la Russie espère utiliser la terreur dans les airs pour compenser les pertes au sol", a-t-il encore déploré, indiquant qu'"en huit mois de guerre, la Russie a utilisé près de 4 500 missiles contre nous".
Lex-premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'était rendu à Kiev en 2019. De nombreux Israéliens sont d'origine ukrainienne, faisant partie de l'Union soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale.
2000 drones kamikazes
Volodymyr Zelensky a par ailleurs affirmé que la Russie avait commandé "environ 2 000 Shaheds iraniens", ces drones kamikazes, pour appuyer son invasion de l'Ukraine, après plusieurs revers militaires sur le terrain depuis début septembre. Le président ukrainien n'a pas précisé si ce chiffre incluait une nouvelle commande ou le nombre total de drones iraniens achetés par Moscou à Téhéran dont certains ont déjà été utilisés pour viser notamment des infrastructures énergétiques, selon Kiev.
Selon M. Zelensky, "des instructeurs iraniens sont venus apprendre aux Russes à utiliser ces drones" avant de les utiliser en Ukraine, a-t-il ajouté. Plus tôt lundi, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, avait échangé avec son homologue ukrainien, Oleksiï Reznikov, lui indiquant qu'Israël ne fournirait pas de "systèmes d'armements" à l'Ukraine, deux jours après une mise en garde de Moscou contre la fourniture d'armement israélien à Kiev.
Le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian a affirmé lundi que son pays ne resterait pas "indifférent" s'il était prouvé que la Russie utilise des drones de fabrication iranienne en Ukraine. "Dans la guerre en Ukraine (...) nous sommes contre armer aussi bien la Russie que l'Ukraine", a indiqué M. Amir-Abdollahian dans des déclarations vidéo publiées par les médias locaux. "Nous n'avons fourni à la Russie ni armes ni drones à utiliser dans la guerre contre l'Ukraine", a-t-il ajouté répétant de précédents démentis, tout en reconnaissant une coopération de défense entre Téhéran et Moscou.
Beaucoup de juifs ukrainiens sont partis se réfugier en Israël ; récemment, le ministère israélien de l'Alyah et de l'Intégration et la Fondation de l'amitié ont reçu quatre-vingt-cinq immigrants juifs ukrainiens. (AFP)
Histoire commune et realpolitik
Volodymyr Zelensky porte une attention particulière à l'attitude d'Israël depuis le début du conflit. D'origine juive soviétique, il avait multiplié les visites en Israël dès le début de son mandat, en 2019. L'invasion russe étant placée sous le thème de la "dénazification" prônée par Poutine, le président ukrainien n'avait pas manqué de dénoncer l'exploitation de la mémoire de la Shoah et du nazisme, déplorant que Tel Aviv n'ait pas pris parti pour Kiev.
Israël n’a pas emboité le pas des gouvernements européens concernant les sanctions contre la Russie. Une erreur pointée du doigt par le président ukrainien, qui a haussé le ton en juin dernier, parlant d’une "question de valeurs", lors d’une allocation vidéo à l’Université de Jérusalem. De nombreux Juifs originaires d’Ukraine vivent actuellement en Israël.
Maxime Pluvinet avec AFP
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