L'Orient Littéraire et l'Orient des Livres : toute la programmation
Face à la médiocrité, la bêtise, l'incompétence, la corruption et la perte de repères, un remède universel : la lecture, l'échange, l'écoute, le débat. Le festival Beyrouth Livres 2022 a déjà démarré il y a quelques jours. À cette occasion, et en partenariat avec l’Institut français du Liban, L’Orient littéraire et L’Orient des Livres seront heureux de vous convier aux événements auxquels ils participent à Beyrouth, mais aussi à Tripoli. Plusieurs écrivains francophones et araborphones, français et libanais seront au rendez-vous pour présenter leurs ouvrages et discuter avec le public. Un spectacle théâtral rendant hommage aux deux intellectuels Farès Sassine et Jabbour Douaihy, décédés en 2021, sera aussi au programme. La sortie de trois ouvrages inédits est également prévue : Lebanon between past and future de Nawaf Salam, le 27 octobre et Écrits (en deux tomes) de Farès Sassine, le 29 octobre. Venez partager avec nous ce riche programme. Venez retrouver le plaisir des mots qui font sens et des idées qui ouvrent des chemins.

Lundi 24 octobre :

- à 15h : rencontre avec Georgia Makhlouf autour de son roman Port-Au-Prince. Aller-retour, animée par Salma Kojok (al-Rabita al-Sakafiya, Tripoli)

En voyant le titre de ce roman de Georgia Makhlouf, on soupçonne une histoire bien peu libanaise. On a tort et on est détrompé en lisant cet avertissement : « Cet ouvrage est un roman. Si certains faits historiques ou d’autres touchant de façon plus personnelle Vincent Makhlouf sont avérés, il s’agit pour l’essentiel d’une œuvre de fiction. » Comme toujours, le style de Georgia Makhlouf est limpide et la construction en bref chapitres maintient l’attention et le désir d’en savoir plus. Elle a donné la parole, successivement, aux divers protagonistes : Vincent, Louisa, Joseph, Edma, Fatek, Anis. Ils sont tous liés. Toutefois, ils vivent les événements de manière singulière et chacun les interprète à sa façon. Mais tous, probablement, sont unis par cette phrase qu’on trouve dans la bouche de Fatek : « L’insouciance s’en était allée avec l’exil. »



- à 16h30 : « Le passé imposé » : rencontre avec Henry Laurens animée par Youssef Mouawad (al-Rabita al-Sakafiya, Tripoli)

Quelle serait la fonction de l’historien attaché à étudier les vestiges et traces de ce qui fut ? Henry Laurens nous convie à faire preuve de modestie et de ne pas oublier que l’histoire est une démonstration. Ainsi, il dévoile expressément les ficelles du métier et ses dessous, et ce faisant, il avoue prendre des libertés avec l’agencement du récit, en confessant le recours à l’amplification, c’est-à-dire à la sélection, voire à la prestidigitation. Faut-il pour autant se méfier des historiens ? Vraisemblablement oui. Toutefois, sans eux, comment appréhender l’antan ? Le professeur au Collège de France nous livre ses impressions sur les thèmes et illusions qui ont régenté le spectacle du monde tel qu’enregistré par la profession de l’histoire.



Jeudi 27 octobre :

- à 15h : hommage « La vie et l’œuvre de Charles Corm, pionnier de la francophonie au Liban » (Lebanese American University)

Cette exposition organisée par la LAU, du 19 octobre au 2 novembre, est consacrée à Charles Corm (1894 – 1963) considéré comme le père de la francophonie au Liban. Elle présentera, à travers photos, manuscrits et objets, la vie et l’œuvre de l’auteur de « La Montagne inspirée ». L’exposition sera suivie d’une table ronde sur l’œuvre de Corm, avec la participation d’Henri Zoghaib, directeur du centre du patrimoine à la LAU, Alexandre Najjar et Georges Dorlian

- à 18h : débat autour de l’ouvrage de Nawaf Salam Le Liban d’hier à demain, avec la participation de l’auteur, de Dominique Eddé et de Ziad Majed, modéré par Joe Bahout (Auditorium de l’Institut Issam Fares de l’Université Américaine de Beyrouth)

Le soulèvement libanais du 17 octobre 2019, sa générosité, son refus de la corruption et du confessionnalisme, son omniprésence sur le territoire entier de la République, enfin son refus de l’ensemble de la classe politique ont propulsé le nom et la candidature de Nawaf Salam au poste de Premier ministre d’un gouvernement d’indispensables réformes. L’homme, professeur et avocat, n’appelle pas seulement dans son Liban d’hier à demain à des réformes amples et radicales mais les justifie aussi en raison et les ancre dans l’histoire. Il se distingue par sa modération, ses tentatives de neutre objectivité, le plaidoyer permanent pour les jeunes et les femmes, le parti pris institutionnel surmontant luttes et partages factionnels. Dense et souvent méticuleux, ce livre nous éclaire la voie pour dégager le Liban de ses impasses et de ses monstres.



Samedi 29 octobre :

- à 12h 30 : un café avec Christophoe Ono-Dit-Biot autour de son roman Trouver refuge, présenté par Georgia Makhlouf (Café des Lettres)

Christophe Ono-dit-Biot est de nouveau sous les flashes des projecteurs avec Trouver refuge. On retrouve dans ce roman nombre de thèmes et de motifs romanesques articulés autour de préoccupations très actuelles telles que la tentation populiste qui menace les démocraties, la réduction drastique des libertés et la surveillance généralisée d’individus devenus si dépendants de leur « téléphones intelligents », la fragilisation de l’Europe et la montée des extrêmes. Avec le sens de la construction romanesque qu’on lui connaît, Ono-dit-Biot mêle habilement son goût pour la mythologie, son amour de la Grèce antique, sa connaissance de l’Histoire et son talent de raconteur d’histoires pour composer un roman à la fois très actuel et qui éclaire le présent par le recours au passé.




- à 17h : « Les complices : entretien croisé » - hommage à Farès Sassine et Jabbour Douaihy (Salle Montaigne, Institut français du Liban)

À l’occasion de la sortie de deux ouvrages inédits de Farès Sassine intitulés Écrits en deux tomes : tome 1 Essais et tome 2 Lectures aux éditions L’Orient des Livres, L’Orient Littéraire rend hommage à ses fidèles collaborateurs décédés en 2021 : Farès Sassine et Jabbour Douaihy. Il s’agit d’un entretien croisé entre les deux intellectuels mis en scène par Mirana El- Naimy et Maria Douaihy et joué par Cyril Jabre et Joe Abi Aad. Texte adapté par Alexandre Najjar. Le spectacle sera suivi de la vente des deux ouvrages de Farès Sassine.



Dimanche 30 octobre :

- à 17h : 50 ans de Sindbad/ Actes Sud - rencontre avec l’éditeur Farouk Mardam-Bey et lecture de textes avec Joumana Haddad, Abbas Baydoun et Elias Khoury, dimanche 30 octobre (Café des Lettres)

Les éditions Sindbad ont été fondées en 1972 par Pierre Bernard. Il leur revient le mérite d’avoir lancé en France, voire en Europe, le mouvement de traduction de la littérature arabe contemporaine. Pierre Bernard est décédé en 1995 après avoir édité plus de cent soixante titres sous le label Sindbad. Depuis lors, les éditions Actes Sud, dirigées actuellement par Farouk Mardam-Bey, se sont employées à prolonger son œuvre, non seulement en enrichissant les collections qu’il avait lui-même conçues et développées, mais aussi en en créant de nouvelles qui couvrent d’autres aires culturelles de l’Islam, s’intéressent à des domaines encore peu fréquentés ou abordent les mêmes questions fondamentales sous un angle original.



- à 18h30 : rencontre autour de l’ouvrage collectif Syrie, le pays brûlé avec Farouk Mardam-Bey et Ziad Majed, présenté par Caroline Hayek (Café des Lettres)

Le grand intérêt de l'énorme collectif venant de paraître sous le titre Syrie, le pays brûlé sous la houlette d’un comité éditorial composé de Catherine Coquio, Joël Hubrecht, Naïla Mansour et Farouk Mardam-Bey, consiste à saper définitivement les assises même de la complicité avec le régime syrien dans les milieux académiques et intellectuels en faisant preuve de la nature foncièrement génocidaire de ce qui a été défini par Michel Seurat comme un « régime de terreur permanente ». Un régime qui n'a pas les moyens d'aspirer au totalitarisme pur demeure néanmoins en mesure de traiter le pays qu'il domine comme un camp de concentration, en perpétrant assassinats et massacres, sièges de villes et assainissement démographique. Sous un tel régime, l'emprisonnement de masse devient un archétype d'horreur, destiné à terrifier ceux qui sont encore en dehors des prisons, à l'abri de la torture systématique, mais qui reçoivent autrement la haine que porte les affidés de la meute au pouvoir contre la dignité de la personne humaine.



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