« Les bras m’en tombent », « c’est soudain et violent » : la filière musicale des festivals et concerts est sonnée par les propos du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, évoquant reports ou annulations de grands événements, en raison des JO de Paris en 2024.
Parlant au Sénat d’une mobilisation massive des forces de l’ordre, M. Darmanin a prévenu mardi que des événements culturels ou sportifs seraient « annulés ou reportés » en raison de l’organisation des JO 2024, prévus du 26 juillet au 11 août, comme révélés par Le Figaro.
Et les propos de M. Darmanin jeudi sur France Inter - « Ça ne veut pas dire que des choses ne peuvent pas se tenir (...) chacun peut faire un effort (...) j’en reparlerai avec la ministre de la Culture » - distillent toujours le poison du doute dans la filière musicale.
En raison de la crise sanitaire, le spectacle vivant a déjà été meurtri par une saison blanche à l’été 2020, une saison dégradée à l’été 2021 et une reprise qui n’a pas été au niveau espérée pendant l’été 2022.
« C’est la stupeur et l’incompréhension, il n’y a pas eu de concertation pour évoquer cette coactivité JO-festivals et c’est une annonce lapidaire et brutale, sans périmètre de temps ni géographique », proteste Jérôme Tréhorel, directeur du festival des Vieilles Charrues, en Bretagne, qui a rassemblé près de 300.000 personnes cet été.
« Les bras m’en tombent, la culture, les festivals, les concerts avaient déjà été désignés non-essentiels pendant la crise sanitaire et c’est donc à nouveau le cas », déplore Stéphane Krasniewski, directeur du festival Les Suds, à Arles, et vice-président en charge des festivals au Sma (Syndicat des musiques actuelles).
« Sans consultation, aussi longtemps à l’avance, je veux bien laisser le bénéfice du doute d’une mauvaise communication à M. Darmanin, mais c’est assez soudain et violent et on ne peut pas laisser la place au doute », commente Angelo Gopee, directeur de Live Nation France, structure majeure de concert/festival, membre du comité des producteurs du Prodiss (Syndicat national du spectacle musical et de variété).
La filière des musiques actuelles, pour concert et festival, lutte contre l’idée reçue que des reports, par exemple, peuvent s’effectuer en un claquement de doigts.
« Mais on ne peut pas reporter, on travaille déjà sur l’édition 2024, on a déjà des engagements, un planning culturel, ça ne se change pas comme ça », souligne Jérôme Tréhorel. Les grands artistes internationaux construisent leurs tournées bien en amont par zones, Europe, Amérique du nord, Asie, etc.
« Des reports ou annulations auront un impact sur l’ensemble de la filière, artistes, producteurs puis les salles qui construisent leur programmation en s’articulant autour des festivals de l’été », développe Stéphane Krasniewski. Et d’ajouter : « certains festivals seraient en danger, ne se remettraient pas d’une seconde saison blanche ».
Sans oublier que « des concerts, des festivals, ce sont des retombées économiques gigantesques, des dizaines de millions d’euros, des milliers d’emplois directs et indirects », rappelle Angelo Gopee. « Les Vieilles Charrues, c’est six millions d’euros de création de richesses sur la ville de Carhaix », précise Jérôme Tréhorel. « Les Vieilles Charrues se sont pourtant déjà tenues en 2016, dans une période post-attentats, alors que la France accueillait le Championnat d’Europe de foot », éclaire également Jérôme Tréhorel.
« Il y a, je pense, une confusion entre les festivals de musique et les événements sportifs -- que M. Darmanin a aussi cité -- qui eux nécessitent la mobilisation massive des forces de l’ordre tous les jours », insiste le responsable des Vieilles Charrues.
La filière musicale réclame une concertation. Les choses ont bougé jeudi soir, avec plusieurs réactions. La semaine prochaine, le ministère de la Culture « recevra les festivals recevant le plus de publics et les syndicats » des différentes branches culturelles concernées. La ville de Paris soutient pour sa part « pleinement les organisateurs de festivals et de concerts pour qu’ils aient bien lieu durant l’été 2024 ».
Et le président du comité d’organisation des JO de Paris Tony Estanguet a twitté soutenir « la démarche de concertation avec l’État et les acteurs culturels pour trouver les meilleures solutions pour les événements organisés à l’été 2024 ».
AFP
Parlant au Sénat d’une mobilisation massive des forces de l’ordre, M. Darmanin a prévenu mardi que des événements culturels ou sportifs seraient « annulés ou reportés » en raison de l’organisation des JO 2024, prévus du 26 juillet au 11 août, comme révélés par Le Figaro.
Et les propos de M. Darmanin jeudi sur France Inter - « Ça ne veut pas dire que des choses ne peuvent pas se tenir (...) chacun peut faire un effort (...) j’en reparlerai avec la ministre de la Culture » - distillent toujours le poison du doute dans la filière musicale.
En raison de la crise sanitaire, le spectacle vivant a déjà été meurtri par une saison blanche à l’été 2020, une saison dégradée à l’été 2021 et une reprise qui n’a pas été au niveau espérée pendant l’été 2022.
« C’est la stupeur et l’incompréhension, il n’y a pas eu de concertation pour évoquer cette coactivité JO-festivals et c’est une annonce lapidaire et brutale, sans périmètre de temps ni géographique », proteste Jérôme Tréhorel, directeur du festival des Vieilles Charrues, en Bretagne, qui a rassemblé près de 300.000 personnes cet été.
« Les bras m’en tombent, la culture, les festivals, les concerts avaient déjà été désignés non-essentiels pendant la crise sanitaire et c’est donc à nouveau le cas », déplore Stéphane Krasniewski, directeur du festival Les Suds, à Arles, et vice-président en charge des festivals au Sma (Syndicat des musiques actuelles).
« Sans consultation, aussi longtemps à l’avance, je veux bien laisser le bénéfice du doute d’une mauvaise communication à M. Darmanin, mais c’est assez soudain et violent et on ne peut pas laisser la place au doute », commente Angelo Gopee, directeur de Live Nation France, structure majeure de concert/festival, membre du comité des producteurs du Prodiss (Syndicat national du spectacle musical et de variété).
La filière des musiques actuelles, pour concert et festival, lutte contre l’idée reçue que des reports, par exemple, peuvent s’effectuer en un claquement de doigts.
« Mais on ne peut pas reporter, on travaille déjà sur l’édition 2024, on a déjà des engagements, un planning culturel, ça ne se change pas comme ça », souligne Jérôme Tréhorel. Les grands artistes internationaux construisent leurs tournées bien en amont par zones, Europe, Amérique du nord, Asie, etc.
« Des reports ou annulations auront un impact sur l’ensemble de la filière, artistes, producteurs puis les salles qui construisent leur programmation en s’articulant autour des festivals de l’été », développe Stéphane Krasniewski. Et d’ajouter : « certains festivals seraient en danger, ne se remettraient pas d’une seconde saison blanche ».
Sans oublier que « des concerts, des festivals, ce sont des retombées économiques gigantesques, des dizaines de millions d’euros, des milliers d’emplois directs et indirects », rappelle Angelo Gopee. « Les Vieilles Charrues, c’est six millions d’euros de création de richesses sur la ville de Carhaix », précise Jérôme Tréhorel. « Les Vieilles Charrues se sont pourtant déjà tenues en 2016, dans une période post-attentats, alors que la France accueillait le Championnat d’Europe de foot », éclaire également Jérôme Tréhorel.
« Il y a, je pense, une confusion entre les festivals de musique et les événements sportifs -- que M. Darmanin a aussi cité -- qui eux nécessitent la mobilisation massive des forces de l’ordre tous les jours », insiste le responsable des Vieilles Charrues.
La filière musicale réclame une concertation. Les choses ont bougé jeudi soir, avec plusieurs réactions. La semaine prochaine, le ministère de la Culture « recevra les festivals recevant le plus de publics et les syndicats » des différentes branches culturelles concernées. La ville de Paris soutient pour sa part « pleinement les organisateurs de festivals et de concerts pour qu’ils aient bien lieu durant l’été 2024 ».
Et le président du comité d’organisation des JO de Paris Tony Estanguet a twitté soutenir « la démarche de concertation avec l’État et les acteurs culturels pour trouver les meilleures solutions pour les événements organisés à l’été 2024 ».
AFP
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