La visite du président chinois Xi Jinping à Riyad constitue indubitablement un nouveau tournant dans les relations entre l’Arabie saoudite et la Chine, qui scellera à son tour un rapprochement sino-arabe. Elle sera marquée par trois temps forts: des réunions bilatérales avec les dirigeants du royaume, un sommet avec les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et un autre avec des leaders arabes.
Cette visite revêt une importance particulière pour deux raisons. D’abord parce qu’il s’agit d’un rendez-vous qui ne manquera pas de remodeler les rapports de forces régionaux à plus d’un niveau. Ensuite parce que la visite intervient sur fond de coup de froid entre Washington et Riyad, que la visite de Joe Biden dans la capitale saoudienne n’a pas réussi à dissiper. Elle confirme par ailleurs la nouvelle orientation politique amorcée par le royaume qui cherche à varier ses partenariats internationaux et diversifier ses relations extérieures, sans que cela implique nécessairement une rupture avec ses alliances historiques.
Il va sans dire que Riyad ne renoncera pas à sa relation privilégiée avec Washington pour la remplacer par une alliance avec Pékin, et ce pour de nombreuses raisons géopolitiques et économiques. À cet égard, la politique étrangère saoudienne, qui s’inscrit dans le prolongement du projet Vision 2030 du royaume, prévoit une nouvelle approche qualitative sur base de laquelle la monarchie wahhabite cherche à jouer un rôle pivot dans la région, loin des atermoiements et des replis qui ont prévalu à certaines périodes récentes. La diversification des partenariats économiques et le choix de la localisation des industries de pointe s'inscrivent d'ailleurs dans cette optique.
Pour rappel, l'Arabie saoudite est le premier partenaire commercial de la Chine dans toute la région. Les relations bilatérales ont connu un bond qualitatif en 2017 avec la visite du roi Salmane à Pékin, où des accords de coopération d'une valeur de 65 milliards de dollars avaient été signés. Idem pour les échanges commerciaux qui ont dépassé les 67 milliards de dollars l'an dernier, dont 39 milliards de dollars uniquement pour les exportations saoudiennes vers la Chine. La signature de 40 nouveaux accords lors de cette visite, d'une valeur de 29 milliards de dollars, ne fait que confirmer cet élan positif dans les relations entre les deux pays.
Néanmoins, malgré l’importance des chiffres et leur signification, il est difficile d’ignorer les indicateurs politiques et les changements qualitatifs qui découleront des trois sommets prévus. Les pays du Golfe, par exemple, ont tourné la page de la brouille qui les a opposés au Qatar, après la résolution des différends qui ont duré plusieurs années et provoqué une profonde cassure dans les relations entre le CCG et le Qatar.
Vue sous cet angle, la participation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à l'ouverture de la Coupe du monde du Qatar 2022 à Doha, était hautement symbolique et ne peut pas être sous-estimée. Par sa présence, le prince héritier saoudien a mis fin au froid qui a prévalu des années durant, au niveau des relations avec le Qatar, avec tout ce que cela implique politiquement, malgré la connotation purement sportive de sa visite. Le président des Émirats arabes unis, le prince Mohammed ben Zayed, lui avait emboîté le pas en effectuant une visite à Doha, qui n’est pas moins importante politiquement.
Dans ce contexte, le leadership endossé par Riyad dans le projet de rapprochement économique arabo-chinois revêt une grande importance. La participation d'une trentaine de chefs d'État, de gouvernement arabes, de fonctionnaires et de représentants d'organisations internationales est substantielle et aura indubitablement des répercussions au niveau arabe. Il s’agit d’un indicateur de plus, s’il en fallait, sur la détermination de Riyad à jouer un rôle plus probant dans le leadership régional. Un rôle salué d’ailleurs par Bagdad. Le Premier ministre irakien, Mohammed Shia al-Sudani, a ainsi exprimé son enthousiasme concernant le sommet arabo-chinois dans une tribune publiée dans le quotidien saoudien Asharq al-Awsat: «Cette expérience économique peut créer une complémentarité économique arabe en profitant de la présence du partenaire chinois, pour développer une économie arabe durable et intégrée, grâce à l'échange d'opportunités commerciales, d'investissements et de données technologiques», a-t-il écrit.
Certes, les expériences arabes passées en termes d’actions communes sur les plans politique et économique n'ont pas été à la hauteur des attentes et des aspirations. Mais il est également vrai que dynamiser ces interrelations reste possible au regard de l'actualité internationale qui s’accélère et rebat les cartes, avec la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine, ainsi que le conflit américano-chinois, entre autres événements majeurs qui secouent la planète.
Cette visite revêt une importance particulière pour deux raisons. D’abord parce qu’il s’agit d’un rendez-vous qui ne manquera pas de remodeler les rapports de forces régionaux à plus d’un niveau. Ensuite parce que la visite intervient sur fond de coup de froid entre Washington et Riyad, que la visite de Joe Biden dans la capitale saoudienne n’a pas réussi à dissiper. Elle confirme par ailleurs la nouvelle orientation politique amorcée par le royaume qui cherche à varier ses partenariats internationaux et diversifier ses relations extérieures, sans que cela implique nécessairement une rupture avec ses alliances historiques.
Il va sans dire que Riyad ne renoncera pas à sa relation privilégiée avec Washington pour la remplacer par une alliance avec Pékin, et ce pour de nombreuses raisons géopolitiques et économiques. À cet égard, la politique étrangère saoudienne, qui s’inscrit dans le prolongement du projet Vision 2030 du royaume, prévoit une nouvelle approche qualitative sur base de laquelle la monarchie wahhabite cherche à jouer un rôle pivot dans la région, loin des atermoiements et des replis qui ont prévalu à certaines périodes récentes. La diversification des partenariats économiques et le choix de la localisation des industries de pointe s'inscrivent d'ailleurs dans cette optique.
Pour rappel, l'Arabie saoudite est le premier partenaire commercial de la Chine dans toute la région. Les relations bilatérales ont connu un bond qualitatif en 2017 avec la visite du roi Salmane à Pékin, où des accords de coopération d'une valeur de 65 milliards de dollars avaient été signés. Idem pour les échanges commerciaux qui ont dépassé les 67 milliards de dollars l'an dernier, dont 39 milliards de dollars uniquement pour les exportations saoudiennes vers la Chine. La signature de 40 nouveaux accords lors de cette visite, d'une valeur de 29 milliards de dollars, ne fait que confirmer cet élan positif dans les relations entre les deux pays.
Néanmoins, malgré l’importance des chiffres et leur signification, il est difficile d’ignorer les indicateurs politiques et les changements qualitatifs qui découleront des trois sommets prévus. Les pays du Golfe, par exemple, ont tourné la page de la brouille qui les a opposés au Qatar, après la résolution des différends qui ont duré plusieurs années et provoqué une profonde cassure dans les relations entre le CCG et le Qatar.
Vue sous cet angle, la participation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à l'ouverture de la Coupe du monde du Qatar 2022 à Doha, était hautement symbolique et ne peut pas être sous-estimée. Par sa présence, le prince héritier saoudien a mis fin au froid qui a prévalu des années durant, au niveau des relations avec le Qatar, avec tout ce que cela implique politiquement, malgré la connotation purement sportive de sa visite. Le président des Émirats arabes unis, le prince Mohammed ben Zayed, lui avait emboîté le pas en effectuant une visite à Doha, qui n’est pas moins importante politiquement.
Dans ce contexte, le leadership endossé par Riyad dans le projet de rapprochement économique arabo-chinois revêt une grande importance. La participation d'une trentaine de chefs d'État, de gouvernement arabes, de fonctionnaires et de représentants d'organisations internationales est substantielle et aura indubitablement des répercussions au niveau arabe. Il s’agit d’un indicateur de plus, s’il en fallait, sur la détermination de Riyad à jouer un rôle plus probant dans le leadership régional. Un rôle salué d’ailleurs par Bagdad. Le Premier ministre irakien, Mohammed Shia al-Sudani, a ainsi exprimé son enthousiasme concernant le sommet arabo-chinois dans une tribune publiée dans le quotidien saoudien Asharq al-Awsat: «Cette expérience économique peut créer une complémentarité économique arabe en profitant de la présence du partenaire chinois, pour développer une économie arabe durable et intégrée, grâce à l'échange d'opportunités commerciales, d'investissements et de données technologiques», a-t-il écrit.
Certes, les expériences arabes passées en termes d’actions communes sur les plans politique et économique n'ont pas été à la hauteur des attentes et des aspirations. Mais il est également vrai que dynamiser ces interrelations reste possible au regard de l'actualité internationale qui s’accélère et rebat les cartes, avec la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine, ainsi que le conflit américano-chinois, entre autres événements majeurs qui secouent la planète.
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