Nasrallah: Pour un président qui ne poignarde pas la Résistance
Le secrétaire-général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré mardi soir que "la Résistance n’a besoin ni de couverture politique ni de protection. Elle a seulement besoin d’un président de la République qui ne la poignarde pas dans le dos".

Dans une intervention télévisée qui a duré plus d’une heure et demie pour la troisième commémoration de l’assassinat des commandants des brigades iraniennes d’el-Qods (Jérusalem), Kassem Soleimani et Abou Mehdi el-Mouhandes, le leader de la formation chiite s’est lancé dans une analyse géopolitique de l’activité menée par les États-Unis dans la région depuis 2001, qui se caractérise, d’après lui, par "l’application d’un projet purement hégémonique".

L’assaut à la mosquée d’al-Aqsa

"Le nouveau gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est formé par des corrompus et des extrémistes", a accusé le chef du mouvement pro-iranien. "Ce n’est certainement pas la première fois que nous avons affaire à un gouvernement présidé par M. Netanyahu. Toutefois, celui-ci n’a rien de troublant, car sa mouture présage un déclin et un effonderement imminent de l’État d’Israël. Cependant, ce qui s’est passé aujourd’hui à la mosquée d’al-Aqsa est inadmissible ! Je voudrais joindre ma voix à celle des Palestiniens pour dénoncer et condamner la violation des lieux saints musulmans et chrétiens", a-t-il martelé. "Si vous ne voulez pas une deuxième guerre dans la région, il faudra mettre un terme aux agissements des extrémistes ! "


L’échéance présidentielle

Abordant l’élection présidentielle, le secrétaire-général du Hezb a ouvertement critiqué ceux qui associent cette échéance aux conjonctures régionales et internationales ; notant que "la République islamique est uniquement en phase de négociations avec les États-Unis concernant l’accord nucléaire". "En outre, si vous attendez la conclusion d’un accord saoudo-iranien, vous risquez d’attendre longtemps, surtout si vous le rattachez à l’élection présidentielle libanaise", a-t-il ironisé. "L’Iran ne se mêle pas des affaires internes du pays et le Yémen est la priorité de l’Arabie saoudite. Cessez de compter sur les pressions exercées par la communauté internationale pour qu’un chef de l’État soit élu", a déploré le leader chiite.

Commentant les rencontres bipartites et tripartites qui se sont tenues au cours des dernières semaines pour accélérer les tractations relatives au dossier de la présidence, Hassan Nasrallah a estimé que celles-ci sont "positives" et a salué par la même occasion l’initiative du président de la Chambre, Nabih Berry, qui persiste à vouloir organiser un dialogue national entre les différents partis politiques.

M. Nasrallah a en outre mentionné qu’il souhaitait "assainir la relation du Hezbollah avec le Courant patriotique libre", en mettant un terme aux tensions qui ont récemment eu lieu entre la formation paraétatique et le leader du parti aouniste, Gebran Bassil, au sujet de la présidentielle. Le chef du Hezbollah a insisté sur son attachement à l’entente de Mar Mikhaël (2006) "tant que le CPL adopte la même position". "Nous ne lui lâcherons la main que si lui-même en décide autrement, parce que nous ne forçons personne à rester dans une relation malgré lui", a-t-il conclu.
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