©Une réunion de travail élargie s'est tenue au Sérail entre les deux délégations onusienne et libanaise (Photo Dalati et Nohra)
Quelles que soient les explications que les dirigeants libanais ont pu donner au secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, pour justifier leur laxisme inacceptable à tous points de vue, face à une crise qui ne fait que s’aggraver au Liban, celles-ci sont loin d’avoir convaincu le patron des Nations unies. En atteste la sévérité du discours qu’il a tenu à chacune des étapes de sa tournée beyrouthine lundi.
Pour la deuxième fois en deux jours, Antonio Guterres a interpellé les dirigeants libanais au sujet du blocage politique qui aggrave la crise existentielle dans laquelle le pays est plongé. Dans ses déclarations au terme de ses entretiens avec le Premier ministre, Nagib Mikati, le président de la Chambre, Nabih Berry, et les chefs des communautés chrétiennes et musulmanes au Liban, le patron de l’Onu a pratiquement repris à son compte ce que les dirigeants occidentaux concernés par le dossier libanais n’arrêtent pas de répéter depuis des mois à l’adresse des responsables libanais : mettez de côté vos divergences, engagez des réformes, accordez la priorité aux souffrances de la population.
M. Guterres qui tiendra mardi en fin d’après-midi une conférence de presse pour dresser le bilan de sa visite, s’est enquis auprès de ses interlocuteurs des raisons d’un blocage politique qui reste incompréhensible et inadmissible pour l’ensemble de la communauté internationale au moment où les chiffres de la pauvreté grimpent à une cadence effrayante dans le pays, du fait notamment du laxisme officiel. « Le peuple libanais souffre le martyre, ce qui fait assumer à ses dirigeants des responsabilités colossales et devrait les pousser à conjuguer leurs efforts (….) afin de dégager des solutions », a-t-il lancé lors de sa conférence de presse conjointe avec Nagib Mikati au Sérail. « Le peuple du Liban, a insisté le patron de l’Onu, mérite que ses dirigeants se montrent solidaires à son égard comme ils l’avaient été à l’égard des réfugiés » syriens.
Vie et prospérité
Il devait répéter la même idée après son entretien à Aîn el-Tiné, avec Nabih Berry. « Le moment est venu pour que les dirigeants politiques libanais s’unissent et surmontent leurs divisions. Le moment est aussi venu pour que la communauté internationale renforce son soutien au peuple libanais. La combinaison de ces deux facteurs, la détermination et l'unité des dirigeants libanais et la solidarité de la communauté internationale, permettra, je l'espère, dans un proche avenir au peuple libanais de retrouver la vie et la prospérité qui le caractérisait », a-t-il dit.
Il est revenu à la charge sur son compte Twitter où il a écrit : « Les dirigeants politiques n’ont pas le droit d’être divisés et de paralyser le pays », en rappelant « les responsabilités premières de ces derniers : remettre l’économie en l’état, avoir un gouvernement qui fonctionne, mettre fin à la corruption et préserver les droits de l’homme ». Une feuille de route que d’autres dirigeants occidentaux ont à maintes reprises avancée à la classe dirigeante pour que la communauté internationale puisse voler au secours du Liban et à chaque fois sans succès.
Auprès de ses hôtes, Antonio Guterres a entendu les doléances traditionnelles sur les agressions israéliennes répétées, le poids économique et social des réfugiés syriens, le besoin d’aides internationales et bien sûr les promesses creuses d’un chantier de réformes pour une sortie de crise.
Nagib Mikati est cependant sorti du lot en réaffirmant -au risque d’irriter le tandem chiite responsable du blocage de son gouvernement- son attachement à la politique de distanciation du Liban vis-à-vis des conflits régionaux. Une politique dont il n’a cependant pas les moyens. Le Premier ministre libanais a ensuite expliqué que l’échelle des priorités de son équipe a changé compte tenu de la pauvreté galopante et de l’urgence de renforcer les filets de sécurité.
Les prochaines législatives et les pourparlers avec Israël sur la frontière maritime en prévision de la prospection gazière offshore ont été abordés entre autres au Sérail et à Aîn el Tiné où Nabih Berry a exprimé l’espoir que ces négociations se déroulent sous l’égide des Nations Unies. Quant à Nagib Mikati, il a assuré à son hôte que les législatives de dérouleront dans les délais.
Avec les chefs religieux
Le rôle des chefs religieux dans le règlement des divisions politiques a été également passé en revue durant la réunion que M. Guterres a tenue à l'hôtel Movenpick avec les patriarches arménien orthodoxe, Aram 1er, grec-orthodoxe, Youhanna X, maronite, Béchara Raï, le mufti de la République, Abdel Latif Deriane, le cheikh akl druze, Sami Abi el-Mona, et cheikh Mahdi Yahfoufi, représentant le vice-président du Conseil supérieur chiite, Ali el-Khatib.
L’importance de cette réunion réside dans le fait qu’elle a donné aux dirigeants spirituels l’occasion de lancer un même appel pour un dialogue qui transcende les divisions politiques et communautaires.
Dans un communiqué conjoint, diffusé par le bureau de presse de l’Onu à Beyrouth, les participants ont " confirmé leur engagement en faveur de l’ouverture, de la tolérance et de la coexistence en tant qu’essence de l’identité et de la stabilité du Liban ".
Ils ont souligné l’importance de " sauvegarder ces valeurs, qui sont au cœur de la foi, surtout en cette période difficile de grave crise financière et socio-économique qui affecte lourdement la population "libanaise, selon le texte. Les participants ont aussi exprimé leur " détermination à se concentrer sur tout ce qui est de nature à rassembler les Libanais", encourageant leurs communautés respectives à "adopter le dialogue comme moyen de résoudre les différends dans un esprit de consensus et de solidarité".
Ils ont en outre fait part d’un "désir commun à toutes les communautés religieuses de voir le Liban se remettre sur pied", s’engageant à "faire tout leur possible pour redonner espoir à son peuple".
Pour la deuxième fois en deux jours, Antonio Guterres a interpellé les dirigeants libanais au sujet du blocage politique qui aggrave la crise existentielle dans laquelle le pays est plongé. Dans ses déclarations au terme de ses entretiens avec le Premier ministre, Nagib Mikati, le président de la Chambre, Nabih Berry, et les chefs des communautés chrétiennes et musulmanes au Liban, le patron de l’Onu a pratiquement repris à son compte ce que les dirigeants occidentaux concernés par le dossier libanais n’arrêtent pas de répéter depuis des mois à l’adresse des responsables libanais : mettez de côté vos divergences, engagez des réformes, accordez la priorité aux souffrances de la population.
M. Guterres qui tiendra mardi en fin d’après-midi une conférence de presse pour dresser le bilan de sa visite, s’est enquis auprès de ses interlocuteurs des raisons d’un blocage politique qui reste incompréhensible et inadmissible pour l’ensemble de la communauté internationale au moment où les chiffres de la pauvreté grimpent à une cadence effrayante dans le pays, du fait notamment du laxisme officiel. « Le peuple libanais souffre le martyre, ce qui fait assumer à ses dirigeants des responsabilités colossales et devrait les pousser à conjuguer leurs efforts (….) afin de dégager des solutions », a-t-il lancé lors de sa conférence de presse conjointe avec Nagib Mikati au Sérail. « Le peuple du Liban, a insisté le patron de l’Onu, mérite que ses dirigeants se montrent solidaires à son égard comme ils l’avaient été à l’égard des réfugiés » syriens.
Vie et prospérité
Il devait répéter la même idée après son entretien à Aîn el-Tiné, avec Nabih Berry. « Le moment est venu pour que les dirigeants politiques libanais s’unissent et surmontent leurs divisions. Le moment est aussi venu pour que la communauté internationale renforce son soutien au peuple libanais. La combinaison de ces deux facteurs, la détermination et l'unité des dirigeants libanais et la solidarité de la communauté internationale, permettra, je l'espère, dans un proche avenir au peuple libanais de retrouver la vie et la prospérité qui le caractérisait », a-t-il dit.
Il est revenu à la charge sur son compte Twitter où il a écrit : « Les dirigeants politiques n’ont pas le droit d’être divisés et de paralyser le pays », en rappelant « les responsabilités premières de ces derniers : remettre l’économie en l’état, avoir un gouvernement qui fonctionne, mettre fin à la corruption et préserver les droits de l’homme ». Une feuille de route que d’autres dirigeants occidentaux ont à maintes reprises avancée à la classe dirigeante pour que la communauté internationale puisse voler au secours du Liban et à chaque fois sans succès.
Auprès de ses hôtes, Antonio Guterres a entendu les doléances traditionnelles sur les agressions israéliennes répétées, le poids économique et social des réfugiés syriens, le besoin d’aides internationales et bien sûr les promesses creuses d’un chantier de réformes pour une sortie de crise.
Nagib Mikati est cependant sorti du lot en réaffirmant -au risque d’irriter le tandem chiite responsable du blocage de son gouvernement- son attachement à la politique de distanciation du Liban vis-à-vis des conflits régionaux. Une politique dont il n’a cependant pas les moyens. Le Premier ministre libanais a ensuite expliqué que l’échelle des priorités de son équipe a changé compte tenu de la pauvreté galopante et de l’urgence de renforcer les filets de sécurité.
Les prochaines législatives et les pourparlers avec Israël sur la frontière maritime en prévision de la prospection gazière offshore ont été abordés entre autres au Sérail et à Aîn el Tiné où Nabih Berry a exprimé l’espoir que ces négociations se déroulent sous l’égide des Nations Unies. Quant à Nagib Mikati, il a assuré à son hôte que les législatives de dérouleront dans les délais.
Avec les chefs religieux
Le rôle des chefs religieux dans le règlement des divisions politiques a été également passé en revue durant la réunion que M. Guterres a tenue à l'hôtel Movenpick avec les patriarches arménien orthodoxe, Aram 1er, grec-orthodoxe, Youhanna X, maronite, Béchara Raï, le mufti de la République, Abdel Latif Deriane, le cheikh akl druze, Sami Abi el-Mona, et cheikh Mahdi Yahfoufi, représentant le vice-président du Conseil supérieur chiite, Ali el-Khatib.
L’importance de cette réunion réside dans le fait qu’elle a donné aux dirigeants spirituels l’occasion de lancer un même appel pour un dialogue qui transcende les divisions politiques et communautaires.
Dans un communiqué conjoint, diffusé par le bureau de presse de l’Onu à Beyrouth, les participants ont " confirmé leur engagement en faveur de l’ouverture, de la tolérance et de la coexistence en tant qu’essence de l’identité et de la stabilité du Liban ".
Ils ont souligné l’importance de " sauvegarder ces valeurs, qui sont au cœur de la foi, surtout en cette période difficile de grave crise financière et socio-économique qui affecte lourdement la population "libanaise, selon le texte. Les participants ont aussi exprimé leur " détermination à se concentrer sur tout ce qui est de nature à rassembler les Libanais", encourageant leurs communautés respectives à "adopter le dialogue comme moyen de résoudre les différends dans un esprit de consensus et de solidarité".
Ils ont en outre fait part d’un "désir commun à toutes les communautés religieuses de voir le Liban se remettre sur pied", s’engageant à "faire tout leur possible pour redonner espoir à son peuple".
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