4 août: la Sécurité de l’État interpelle William Noun
William Noun, qui a perdu son frère Joe (pompier) dans la double explosion du 4 août 2020, a été interpelé vendredi en début d’après-midi par la Sécurité de l’État, pour être interrogé sur des propos qu’il a tenus la veille durant l’émission «Sar el-Waet» diffusée sur la chaîne libanaise MTV. Retenu d’abord au poste de la Sécurité de l’État à Dekouané (banlieue est de Beyrouth), il a ensuite été transféré en début de soirée à Beyrouth, d’abord au poste du service de Sécurité de l’État à Sodeco (Achrafieh), puis très vite au siège de la Sécurité de l’État, à Ramlet el-Baïda. Celle-ci aurait mené une perquisition dans le domicile de William Noun avant de l’interpeller.

Selon des informations préliminaires obtenues par Ici Beyrouth, mais qu’une proche des victimes n’a pu confirmer, Peter Bou Saab, dont le frère Joe (pompier) a également été tué dans l’explosion, aurait été, lui aussi, arrêté, ayant pris part à la même émission.

Pour rappel, treize proches des victimes, dont William Noun et Peter Bou Saab, ont déjà été convoqués par la police judiciaire pour être interrogés lundi prochain sur le sit-in sous tension observé mardi devant le Palais de Justice par les proches des victimes du 4 août et les dégâts qui y ont été occasionnés.

Avant que l’arrestation de William Noun ne soit annoncée, le Rassemblement des familles des victimes de la double explosion du 4 août 2020 a condamné dans un communiqué vendredi après-midi « l’arrogance flagrante et le cynisme qui sous-tendent la convocation de proches des victimes (par la police judiciaire) (…), alors qu’ils attendent depuis deux ans et demi, en vain, que la justice soit faite et la vérité soit révélée » sur la tragédie du port. Le Rassemblement a dénoncé « une mesure arbitraire et répressive contre les proches des victimes » et mis en garde contre « toute arrestation » qui s’ensuivrait. « Nous agirons en groupe uni, en dépit de nos divergences sur la personne du juge (chargé de l’enquête) puisque l’intérêt de notre cause est au-delà de toute autre considération, surtout que ceux que la douleur et le sang a unis ne peuvent être séparés ».





 
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