L’Institut français du Liban sensibilise au fléau du racisme
©De g. à d. Sylvie Lamy (Institut français), Alexandre Najjar (ecrivain), Aziza Sbeity (athlète) et Arz Zahreddine (athlète). Photo Sarkis Yeretsian
L’institut français du Liban a organisé mercredi une rencontre visant à sensibiliser le grand public et les jeunes en particulier à l’importance de la tolérance et du respect de la différence dans le sport et dans la société en général. Le film La Couleur de la victoire a été diffusé, avec ensuite l’organisation d’un débat sur le racisme dans le sport.



L’Institut français du Liban (IFL) a organisé mercredi au grand amphithéâtre du Grand Lycée franco-libanais une rencontre visant à sensibiliser le public libanais au racisme dans le sport. Cette rencontre entrait dans le cadre des «Mercredis du cinéma» organisés par l'IFL, et plus de 400 élèves provenant d'écoles francophones libanaises étaient présents.

Cet événement s’inscrit également dans le cadre de la coopération sportive menée par l’ambassade de France au Liban, labellisée «Terre de Jeux 2024» par le comité d'organisation des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, en partenariat avec la Sports Academy School, première école technique à accéder au Label France Éducation au Liban.

Ainsi, La Couleur de la victoire, un film canado-germano-français réalisé par Stephen Hopkins, a d’abord été diffusé. Ce film saisissant et très émotionnel retrace les grandes lignes du parcours personnel et sportif de l’athlète américain Jesse Owens à l’approche et pendant les jeux Olympiques de Berlin en 1936. L’Allemagne est alors sous régime nazi et de nombreuses discriminations ont alors lieu dans ce pays. Ce film met aussi en lumière, sur plusieurs séquences, les discriminations dont sont, plus fortement qu’aujourd’hui, victimes les Afro-Américains aux États-Unis. On voit notamment Owens devoir prendre sa douche après que des Américains blancs ont terminé la leur.

Le film attire l’attention sur l’indécision d’Owens à participer ou non à des jeux Olympiques organisés dans un pays sous régime nazi, et fait réfléchir sur la question de savoir si les sportifs doivent s’engager politiquement dans certains cas de figure, où s’ils doivent rester confinés à leur statut d’athlète. Finalement, Owens décide de participer à ces jeux Olympiques en 1936 et y remporte 4 médailles d’or.

Un des moments forts du film a été la séquence où son adversaire allemand pour la médaille d’or du saut en longueur lui donne un coup de main pour de meilleurs repérages en vue de son saut. L’esprit sportif de cet athlète allemand sera tel qu’il racontera même le soir de la compétition les dérives du régime de Hitler.


Quand Owens remporte ses différents titres olympiques en 1936, il ne sera jamais félicité par Hitler. La délégation américaine se verra même contrainte de retirer deux relayeurs juifs par les Allemands, ce qui permettra à Owens d’être aligné exceptionnellement sur cette épreuve et de remporter une quatrième médaille d’or.

Débat avec Najjar, Sbeity et Zahreddine

Après la projection du film, dont les moments retraçant les victoires olympiques de Owens étaient accompagnés de forts applaudissements, un débat a eu lieu en présence de l’écrivain Alexandre Najjar; la détentrice du record du Liban sur 100 mètres, Aziza Sbeity; et l’athlète paralympique 100 et 200 mètres, 9ème aux derniers jeux Olympiques, Arz Zahreddine.

Au cours du débat, Najjar a notamment souligné la nécessité de ne pas voir des sportifs instrumentalisés à des fins politiques.

De son côté, Sbeity a souligné que son expérience lui avait fait comprendre que les différences entre les individus contribuaient grandement à les rendre uniques.

Enfin, Zahreddine a souligné l’importance d’être solide mentalement face à différentes moqueries, pour les transformer en moteur d’action, et d'être dédié à son activité en vue d’atteindre ses objectifs.

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