Bassil accepterait-il une candidature d’Ibrahim Kanaan ou d’Alain Aoun ?
La stratégie du Hezbollah ne varie pas dans le cadre de l'élection présidentielle : il continue de soutenir le chef des Marada, sans pour autant le nommer, et bloque les séances électorales tant qu'il ne garantit pas à son candidat l'accès au palais de Baabda.

Certains dirigeants du Hezbollah, à en croire certaines informations, sont conscients du fait que Sleiman Frangié ne peut pas accéder à la présidence de la République dans le contexte actuel. Toutefois, ils attendent un changement de position de la part du chef du Courant patriotique libre, le député Gebran Bassil, et du chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, afin d'obtenir le résultat escompté.

En attendant, le Hezbollah ne communiquera aucun changement de position à M. Frangié. Le parti de Dieu va même jusqu’à envoyer des signaux à d’autres candidats, estimant que le fait de déclarer leur candidature préparera le terrain pour évoquer avec M. Frangié d’autres options pour la présidentielle.

Selon certaines informations, le Hezbollah pourrait se trouver embarrassé si le CPL annonçait la candidature du député Ibrahim Kanaan ou celle de son collègue au Parlement, Alain Aoun, puisque la candidature de l’un ou l’autre devrait être acceptée par le parti pro-iranien lui-même, ainsi que par le président de la Chambre, Nabih Berry, le Parti socialiste progressiste et même quelques-uns des députés indépendants et ceux dits du changement. Pour ce qui est de la position des Forces libanaises, ce parti ne considère pas ces deux candidatures provocatrices, dans la mesure où MM Kanaan et Aoun se démarquent quelque peu du député Gebran Bassil et de sa politique.


Ces mêmes informations indiquent que l’obstacle à la candidature de M. Kanaan ou de M. Aoun viendrait de l’intérieur même du CPL, et, plus précisément, de son chef, le député Gebran Bassil, lequel refuse toujours que ces deux candidats reçoivent le soutien qui lui est refusé justement de la part du Hezbollah.

Concernant la présidentielle et d’autres dossiers, les rapports entre le Hezbollah et le CPL sont parfois tendus, mais pas rompus. En réalité, M. Bassil tient à les maintenir, même s’il est bien conscient du fait que le Hezbollah ne changera pas d’avis à son égard, que ce soit sur le plan de l’élection présidentielle ou de la tenue des réunions du gouvernement d’expédition des affaires courantes. Le chef du CPL réalise aussi qu’il est difficile de mettre fin à l’entente avec le Hezbollah, en dépit du préjudice causé par cette dernière en termes de présence, d’influence politique et de contrôle d'une partie du processus décisionnel dans le pays.

 
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