La dollarisation des prix des produits à la consommation, oui, pourquoi pas? Cette option a certes des avantages, surtout si elle s'accompagne d'une réactivation de l'inclusion financière. Il faudra cependant faire le deuil de la livre libanaise comme valeur de réserve et de norme pour les paiements en différé.
Avec le déclenchement de la crise au Liban en octobre 2019, la livre libanaise n’a fait que se déprécier graduellement, par rapport au dollar américain, valeur de référence choisie par la Banque centrale. En trois ans, elle a perdu ses fonctions de réserve de valeur (épargne) et de norme pour les paiements différés, à cause de la perte de confiance dans l’État qui soutient la monnaie, malgré toutes les réserves d’or que possède le Liban. Néanmoins, la livre libanaise est toujours acceptée, du moins en partie, comme unité de compte et intermédiaire d'échange. Ces dernières fonctions de la monnaie nationale devraient être conservées autant que possible pour préserver l’image d’une souveraineté monétaire et maintenir un espoir de restaurer la confiance en elle.
Hyperinflation
Devant une hyperinflation à trois chiffres, mais qui n’a toujours pas atteint son niveau de 487%, enregistré en 1987, les ménages libanais ont tendance à fuir des positions financières en livres ou, en d’autres termes, à éviter une épargne en livres. Ils ont plutôt pour objectif premier de consommer, c’est-à-dire d’avoir à disposition le plus de biens matériels possible à court terme. Ils constatent que plus vite ils dépensent, moins cher est ce qu’ils achètent. A cause de cela, la dollarisation des prix ne serait pas une si mauvaise idée.
La dollarisation au Liban
La dollarisation, dans son concept libanais, consiste à fixer les prix à la consommation en dollars américains alors que le paiement s’effectuera au taux de change du jour – de toute évidence celui du marché parallèle- ou en dollars en espèces. De nombreux établissements ont déjà recours à ce procédé.
Elle pourrait, à terme, faire baisser les prix et contribuerait à protéger les fournisseurs de la fluctuation de la parité dollar/LL. Aussi, la dollarisation permettra-t-elle au ministère de l’Économie de procéder à un contrôle sérieux de la cupidité des commerçants. À condition, que celui-ci décide d’exercer les prérogatives qui lui sont attribuées par la loi. La dollarisation aura surtout le grand avantage de permettre aux consommateurs de comparer les prix entre différents points de vente.
Inclusion financière
Livrer une bataille à la dollarisation des prix à la consommation n’apportera pas la solution à nos maux, dans le contexte actuel marqué par un vide au niveau de l'Exécutif et une incapacité, voire un refus des autorités de procéder à des réformes sérieuses qui permettraient au Liban de remonter progressivement la pente. Il s’agit d’œuvrer à accorder la priorité au règlement des transactions commerciales domestiques en livres, quel que soit le niveau des prix des produits ou le taux de la parité du dollar face à la livre. Dans ce contexte, il est inévitable de réactiver l’inclusion financière via le secteur bancaire -cartes, chèques, virements- au moins en livres libanaises pour le paiement des factures de consommation et de services tant dans le secteur public que privé.
Avec le déclenchement de la crise au Liban en octobre 2019, la livre libanaise n’a fait que se déprécier graduellement, par rapport au dollar américain, valeur de référence choisie par la Banque centrale. En trois ans, elle a perdu ses fonctions de réserve de valeur (épargne) et de norme pour les paiements différés, à cause de la perte de confiance dans l’État qui soutient la monnaie, malgré toutes les réserves d’or que possède le Liban. Néanmoins, la livre libanaise est toujours acceptée, du moins en partie, comme unité de compte et intermédiaire d'échange. Ces dernières fonctions de la monnaie nationale devraient être conservées autant que possible pour préserver l’image d’une souveraineté monétaire et maintenir un espoir de restaurer la confiance en elle.
Hyperinflation
Devant une hyperinflation à trois chiffres, mais qui n’a toujours pas atteint son niveau de 487%, enregistré en 1987, les ménages libanais ont tendance à fuir des positions financières en livres ou, en d’autres termes, à éviter une épargne en livres. Ils ont plutôt pour objectif premier de consommer, c’est-à-dire d’avoir à disposition le plus de biens matériels possible à court terme. Ils constatent que plus vite ils dépensent, moins cher est ce qu’ils achètent. A cause de cela, la dollarisation des prix ne serait pas une si mauvaise idée.
La dollarisation au Liban
La dollarisation, dans son concept libanais, consiste à fixer les prix à la consommation en dollars américains alors que le paiement s’effectuera au taux de change du jour – de toute évidence celui du marché parallèle- ou en dollars en espèces. De nombreux établissements ont déjà recours à ce procédé.
Elle pourrait, à terme, faire baisser les prix et contribuerait à protéger les fournisseurs de la fluctuation de la parité dollar/LL. Aussi, la dollarisation permettra-t-elle au ministère de l’Économie de procéder à un contrôle sérieux de la cupidité des commerçants. À condition, que celui-ci décide d’exercer les prérogatives qui lui sont attribuées par la loi. La dollarisation aura surtout le grand avantage de permettre aux consommateurs de comparer les prix entre différents points de vente.
Inclusion financière
Livrer une bataille à la dollarisation des prix à la consommation n’apportera pas la solution à nos maux, dans le contexte actuel marqué par un vide au niveau de l'Exécutif et une incapacité, voire un refus des autorités de procéder à des réformes sérieuses qui permettraient au Liban de remonter progressivement la pente. Il s’agit d’œuvrer à accorder la priorité au règlement des transactions commerciales domestiques en livres, quel que soit le niveau des prix des produits ou le taux de la parité du dollar face à la livre. Dans ce contexte, il est inévitable de réactiver l’inclusion financière via le secteur bancaire -cartes, chèques, virements- au moins en livres libanaises pour le paiement des factures de consommation et de services tant dans le secteur public que privé.
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