Dans un pays où 60% des habitants ont moins de 20 ans, le pape François, a été accueilli dans une ambiance surchauffée jeudi dans le grand stade de Kinshasa. Le souverain pontife a invité les jeunes à être "acteurs" de l'avenir de la République démocratique du Congo, en proie au chômage et à des violences endémiques.
Au rythme des tambours, des chants et des danses traditionnelles, le chef de l'Église catholique, en visite en République Démocratique du Congo, a fait une entrée digne d'une rock star au stade des Martyrs de Kinshasa à bord de sa "papamobile", saluant et bénissant la foule sur fond d'une sono endiablée. Il s'est adressé en particulier aux jeunes, dans un pays où plus de la moitié de la population a moins de 20 ans.
Les gens se rassemblent à côté d'une bannière avec une photo du pape François avant sa réunion de prière avec des prêtres, des diacres, des personnes consacrées et des séminaristes à la cathédrale Notre-Dame du Congo à Kinshasa. (AFP)
Plus de 65.000 personnes, selon les organisateurs, ont participé à cette rencontre, avides de message de paix dans ce pays très catholique rongé par des exactions meurtrières à l'est. Face au "tribalisme" et à "l'individualisme", François a appelé les fidèles à privilégier la "communauté", les invitant à prendre leur voisin par la main puis à faire silence en pensant "à des personnes qui (les) ont offensés".
Le pape a aussi vilipendé la corruption, un fléau en RDC. "Tous ensemble disons: pas de corruption !", a demandé le pape, pendant que certains fidèles lançaient un slogan hostile au président Félix Tshisekedi. "Tu es indispensable et responsable de ton Église et de ton pays. Tu appartiens à une histoire plus grande qui t’appelle à être acteur", a-t-il lancé alors que les conflits, le chômage et les luttes de pouvoir assombrissent l'avenir de la RDC.
Une fidèle tient une photo reflétant le Pape François après sa rencontre avec des jeunes et des catéchistes au Stade des Martyrs à Kinshasa, République démocratique du Congo (RDC). (AFP)
Dans les tribunes, des milliers d'adolescents, étudiants mais aussi des parents chantaient en frappant des mains, sous une chaleur intense. Beaucoup étaient vêtus de T-shirts, chemises ou casquettes à l'effigie de Jorge Bergoglio, premier pape à visiter le pays depuis Jean Paul II en 1985. "Le M23 tue une multitude d'entre nous à l'est, j'aimerais que tout cela s'arrête car ça dure depuis trop longtemps", a confié à l'AFP Sheila Mangumbu, 21 ans, en référence au groupe rebelle accusé par le gouvernement d'être soutenu par le Rwanda.
Le pape de 86 ans, qui se déplace en chaise roulante en raison de douleurs au genou, a ensuite rencontré le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde à la nonciature apostolique, "ambassade" du Saint-Siège en RDC. Jeudi après-midi, lors d'une rencontre avec des prêtres et religieux à la cathédrale Notre-Dame du Congo, grande édifice de briques orangées construit en 1947, il a invité l'assemblée à ne pas céder à la "tentation du confort mondain".
Le pape François salue un participant lors d'une rencontre avec des jeunes et des catéchistes au Stade des Martyrs à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC).
Malgré l'influence croissante des Évangéliques depuis les années 1990, l'Église catholique conserve un rôle majeur dans l'éducation, la culture, la politique ou la tenue des infrastructures socio-sanitaires en RDC, où elle a souvent fait office de contre-pouvoir. Très attendue, cette visite entourée d'une immense ferveur a été marquée mercredi par une séquence chargée d'une lourde émotion, quand François a lancé un "vibrant appel" devant les "cruelles atrocités" perpétrées dans l'est du pays, après avoir entendu les témoignages de victimes.
"Vos larmes sont mes larmes, votre souffrance est ma souffrance", a lâché François, qui entend attirer l'attention sur les drames frappant certaines "périphéries" du monde. Le souverain pontife s'est également "indigné" de "l'exploitation, sanglante et illégale, de la richesse" de la RDC, où les violences de groupes armés ont tué des centaines de milliers de personnes et jeté des millions d'autres sur les routes.
Le pape François assiste à une réunion de prière avec des prêtres, des diacres, des personnes consacrées et des séminaristes à la cathédrale Notre-Dame du Congo à Kinshasa. (AFP)
Mercredi, le pape avait célébré une messe en plein air qui a, selon les autorités, rassemblé plus d'un million de fidèles, sur un aéroport de l'est de la capitale. Vendredi matin, il prononcera un dernier discours devant les évêques congolais avant de rejoindre Juba, capitale du Soudan du Sud, plus jeune Etat du monde et parmi les plus pauvres de la planète.
Attendu à 15H00 (13H00 GMT), le pape rendra une visite de courtoisie au président et aux vice-présidents, puis prononcera un discours aux autorités au palais présidentiel. Il s'agit du quarantième voyage international du chef de l'Église catholique depuis son élection en 2013, le troisième en Afrique sub-saharienne.
Maxime Pluvinet avec AFP
Au rythme des tambours, des chants et des danses traditionnelles, le chef de l'Église catholique, en visite en République Démocratique du Congo, a fait une entrée digne d'une rock star au stade des Martyrs de Kinshasa à bord de sa "papamobile", saluant et bénissant la foule sur fond d'une sono endiablée. Il s'est adressé en particulier aux jeunes, dans un pays où plus de la moitié de la population a moins de 20 ans.
Les gens se rassemblent à côté d'une bannière avec une photo du pape François avant sa réunion de prière avec des prêtres, des diacres, des personnes consacrées et des séminaristes à la cathédrale Notre-Dame du Congo à Kinshasa. (AFP)
"Tribalisme" et "individualisme"
Plus de 65.000 personnes, selon les organisateurs, ont participé à cette rencontre, avides de message de paix dans ce pays très catholique rongé par des exactions meurtrières à l'est. Face au "tribalisme" et à "l'individualisme", François a appelé les fidèles à privilégier la "communauté", les invitant à prendre leur voisin par la main puis à faire silence en pensant "à des personnes qui (les) ont offensés".
Le pape a aussi vilipendé la corruption, un fléau en RDC. "Tous ensemble disons: pas de corruption !", a demandé le pape, pendant que certains fidèles lançaient un slogan hostile au président Félix Tshisekedi. "Tu es indispensable et responsable de ton Église et de ton pays. Tu appartiens à une histoire plus grande qui t’appelle à être acteur", a-t-il lancé alors que les conflits, le chômage et les luttes de pouvoir assombrissent l'avenir de la RDC.
Une fidèle tient une photo reflétant le Pape François après sa rencontre avec des jeunes et des catéchistes au Stade des Martyrs à Kinshasa, République démocratique du Congo (RDC). (AFP)
Visites papales
Dans les tribunes, des milliers d'adolescents, étudiants mais aussi des parents chantaient en frappant des mains, sous une chaleur intense. Beaucoup étaient vêtus de T-shirts, chemises ou casquettes à l'effigie de Jorge Bergoglio, premier pape à visiter le pays depuis Jean Paul II en 1985. "Le M23 tue une multitude d'entre nous à l'est, j'aimerais que tout cela s'arrête car ça dure depuis trop longtemps", a confié à l'AFP Sheila Mangumbu, 21 ans, en référence au groupe rebelle accusé par le gouvernement d'être soutenu par le Rwanda.
Le pape de 86 ans, qui se déplace en chaise roulante en raison de douleurs au genou, a ensuite rencontré le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde à la nonciature apostolique, "ambassade" du Saint-Siège en RDC. Jeudi après-midi, lors d'une rencontre avec des prêtres et religieux à la cathédrale Notre-Dame du Congo, grande édifice de briques orangées construit en 1947, il a invité l'assemblée à ne pas céder à la "tentation du confort mondain".
Le pape François salue un participant lors d'une rencontre avec des jeunes et des catéchistes au Stade des Martyrs à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC).
Influence évangélique
Malgré l'influence croissante des Évangéliques depuis les années 1990, l'Église catholique conserve un rôle majeur dans l'éducation, la culture, la politique ou la tenue des infrastructures socio-sanitaires en RDC, où elle a souvent fait office de contre-pouvoir. Très attendue, cette visite entourée d'une immense ferveur a été marquée mercredi par une séquence chargée d'une lourde émotion, quand François a lancé un "vibrant appel" devant les "cruelles atrocités" perpétrées dans l'est du pays, après avoir entendu les témoignages de victimes.
"Vos larmes sont mes larmes, votre souffrance est ma souffrance", a lâché François, qui entend attirer l'attention sur les drames frappant certaines "périphéries" du monde. Le souverain pontife s'est également "indigné" de "l'exploitation, sanglante et illégale, de la richesse" de la RDC, où les violences de groupes armés ont tué des centaines de milliers de personnes et jeté des millions d'autres sur les routes.
Le pape François assiste à une réunion de prière avec des prêtres, des diacres, des personnes consacrées et des séminaristes à la cathédrale Notre-Dame du Congo à Kinshasa. (AFP)
Un million de fidèles
Mercredi, le pape avait célébré une messe en plein air qui a, selon les autorités, rassemblé plus d'un million de fidèles, sur un aéroport de l'est de la capitale. Vendredi matin, il prononcera un dernier discours devant les évêques congolais avant de rejoindre Juba, capitale du Soudan du Sud, plus jeune Etat du monde et parmi les plus pauvres de la planète.
Attendu à 15H00 (13H00 GMT), le pape rendra une visite de courtoisie au président et aux vice-présidents, puis prononcera un discours aux autorités au palais présidentiel. Il s'agit du quarantième voyage international du chef de l'Église catholique depuis son élection en 2013, le troisième en Afrique sub-saharienne.
Maxime Pluvinet avec AFP
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