À l'occasion d'un dîner à l'Élysée, le président Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se sont exprimés sur leur volonté de "travailler ensemble" pour contrer les activités déstabilisatrices de l'Iran au Proche-Orient. Ils ont longuement discuté des moyens de lutter contre le programme nucléaire iranien.
Les relations entre Paris et Téhéran se sont considérablement tendues ces derniers mois, notamment avec la publication de caricatures de l'ayatollah Khamenei, qui ont mené à la fermeture de l'Institut Français de Recherche en Iran (AFP)
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont exprimé jeudi soir leur intention de "travailler ensemble" contre les activités "déstabilisatrices" de l'Iran au Proche-Orient et contre le "soutien" de Téhéran à la Russie dans son offensive en Ukraine.
M. Macron a également dénoncé, à l'issue d'un dîner avec son hôte à l'Élysée, "la fuite en avant" de l'Iran dans son programme nucléaire, selon un communiqué de la présidence française.
"Les deux dirigeants ont longuement discuté des moyens de lutter contre la menace nucléaire iranienne. Le Premier ministre Netanyahu a souligné que la dissuasion contre l'Iran et ses bras armés au Moyen-Orient doit être renforcée", selon l'ambassade israélienne.
L'Iran a commencé à enrichir de l'uranium jusqu'à 60%, dépassant largement le seuil de 3,67% fixé par l'accord de 2015 qui encadre son programme nucléaire et se rapprochant des 90% nécessaires pour produire une bombe atomique.
Benjamin Netanyahu effectue à Paris sa première visite hors du Proche-Orient depuis son retour au pouvoir en décembre.
Au-delà du nucléaire, dont le Premier ministre israélien n'a cessé de dénoncer les visées militaires, Téhéran est aussi accusé de déstabiliser les pays de la région, du Liban au Yémen, en s'appuyant sur des milices locales.
Benjamin Netanyahu effectue à Paris sa première visite hors du Proche-Orient depuis son retour au pouvoir en décembre. (AFP)
Dans son bras-de-fer avec l'Occident, Téhéran menace aussi de se retirer du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et d'expulser les inspecteurs de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) de ses sites nucléaires.
Benjamin Netanyahu effectue à Paris sa première visite hors du Proche-Orient depuis son retour au pouvoir en décembre.
Au-delà du nucléaire, dont le Premier ministre israélien n'a cessé de dénoncer les visées militaires, Téhéran est aussi accusé de déstabiliser les pays de la région, du Liban au Yémen, en s'appuyant sur des milices locales.
Le Pentagone a annoncé mercredi une importante saisie d'armes iraniennes destinées au Yémen, effectuée en janvier par des "alliés occidentaux" non identifiés qui seraient des soldats des forces spéciales françaises, selon le Wall Street Journal.
De nombreuses manifestations en opposition au régime iranien ont eu lieu en France (AFP)
"Le président a rappelé que le soutien iranien à l'agression russe en Ukraine exposait l'Iran à des sanctions et à un isolement croissant", a également souligné Paris, alors qu'Israël espère que l'implication iranienne dans un conflit en Europe va persuader les Européens d'être encore plus ferme contre Téhéran.
Kiev et ses alliés occidentaux ont accusé la Russie d'utiliser des drones de fabrication iranienne pour mener des attaques contre l'Ukraine, causant des dommages importants aux infrastructures civiles et énergétiques.
M. Netanyahu a annoncé mercredi ce qui semble être un important changement de stratégie, en se disant désormais prêt à envisager de fournir des armes à l'Ukraine.
Jusqu'ici, Israël avait pris soin de rester neutre, notamment à cause de la présence de l'armée russe déployée en Syrie.
Cette implication de Téhéran dans une guerre en Europe permet à M. Netanyahu d'espérer "consolider un front anti-iranien", explique David Khalfa, co-directeur de l'Observatoire de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient de la Fondation Jean Jaurès.
Les deux dirigeants ont condamné les programmes militaires mis en œuvre par l'Iran (AFP)
Il vise notamment un "accroissement des sanctions contre Téhéran et la mise à l'index complète des Gardiens de la révolution", dans leur composante civile et militaire, une option pour l'instant refusée tant par Paris que par Berlin, explique-t-il.
"Des sanctions importantes doivent être imposées au régime iranien" selon le Premier ministre israélien, qui a appelé à ajouter les Gardiens de la révolution sur la liste du terrorisme de l'Union européenne, a indiqué vendredi l'ambassade israélienne.
L'Iran, qui appelle régulièrement à la destruction de l'État hébreu, accuse de son côté son ennemi juré d'être derrière plusieurs attaques sur son propre sol contre son programme nucléaire --ce qu'Israël n'a jamais reconnu-- ou en Syrie voisine, alliée de Téhéran, où Israël conduit régulièrement des frappes aériennes contre des intérêts iraniens.
Depuis plusieurs jours, des violences entre Israéliens et Palestiniens ont fait des dizaines de victimes. (AFP)
Téhéran menace de prendre des mesures "réciproques" si l'Union européenne décide de placer sur sa liste noire les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, comme le souhaite le Parlement européen.
Le président Macron a par ailleurs exprimé la "solidarité peine et entière de la France avec Israël dans sa lutte contre le terrorisme", après l'attaque dans laquelle sept personnes ont trouvé la mort le 27 janvier près d'une synagogue à Jérusalem.
Il a rappelé la nécessité "d'éviter toute mesure susceptible d'alimenter l'engrenage de la violence" et sa "ferme opposition à la poursuite de la colonisation qui sape la perspective d'un futur État palestinien".
Depuis plusieurs jours, des violences entre Israéliens et Palestiniens ont fait des dizaines de victimes.
Emmanuel Macron s'est félicité de la "normalisation des relations entre Israël et plusieurs États de la région" mais a "rappelé que cette dynamique restera incomplète tant qu'elle ne s'accompagnera pas d'une reprise d'un processus politique vers une solution" au conflit israélo-palestinien.
M. Netanyahu, qui restera jusqu'à samedi soir à Paris, doit aussi rencontrer des responsables du milieu des affaires ainsi que les chefs de la communauté juive en France, notamment pour tenter de les tranquilliser face aux inquiétudes qui s'expriment en Israël sur le respect de l'État de droit.
À la tête d'une coalition alliant partis de droite, d'extrême droite et ultraorthodoxes juifs, dont les détracteurs craignent une dérive antidémocratique, le gouvernement de M. Netanyahu fait face à la contestation d'une partie de la société israélienne.
Avec AFP
Les relations entre Paris et Téhéran se sont considérablement tendues ces derniers mois, notamment avec la publication de caricatures de l'ayatollah Khamenei, qui ont mené à la fermeture de l'Institut Français de Recherche en Iran (AFP)
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont exprimé jeudi soir leur intention de "travailler ensemble" contre les activités "déstabilisatrices" de l'Iran au Proche-Orient et contre le "soutien" de Téhéran à la Russie dans son offensive en Ukraine.
M. Macron a également dénoncé, à l'issue d'un dîner avec son hôte à l'Élysée, "la fuite en avant" de l'Iran dans son programme nucléaire, selon un communiqué de la présidence française.
"Les deux dirigeants ont longuement discuté des moyens de lutter contre la menace nucléaire iranienne. Le Premier ministre Netanyahu a souligné que la dissuasion contre l'Iran et ses bras armés au Moyen-Orient doit être renforcée", selon l'ambassade israélienne.
L'Iran a commencé à enrichir de l'uranium jusqu'à 60%, dépassant largement le seuil de 3,67% fixé par l'accord de 2015 qui encadre son programme nucléaire et se rapprochant des 90% nécessaires pour produire une bombe atomique.
Benjamin Netanyahu effectue à Paris sa première visite hors du Proche-Orient depuis son retour au pouvoir en décembre.
Au-delà du nucléaire, dont le Premier ministre israélien n'a cessé de dénoncer les visées militaires, Téhéran est aussi accusé de déstabiliser les pays de la région, du Liban au Yémen, en s'appuyant sur des milices locales.
Benjamin Netanyahu effectue à Paris sa première visite hors du Proche-Orient depuis son retour au pouvoir en décembre. (AFP)
Dans son bras-de-fer avec l'Occident, Téhéran menace aussi de se retirer du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et d'expulser les inspecteurs de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) de ses sites nucléaires.
Benjamin Netanyahu effectue à Paris sa première visite hors du Proche-Orient depuis son retour au pouvoir en décembre.
Au-delà du nucléaire, dont le Premier ministre israélien n'a cessé de dénoncer les visées militaires, Téhéran est aussi accusé de déstabiliser les pays de la région, du Liban au Yémen, en s'appuyant sur des milices locales.
Le Pentagone a annoncé mercredi une importante saisie d'armes iraniennes destinées au Yémen, effectuée en janvier par des "alliés occidentaux" non identifiés qui seraient des soldats des forces spéciales françaises, selon le Wall Street Journal.
Contenir les ambitions iraniennes
De nombreuses manifestations en opposition au régime iranien ont eu lieu en France (AFP)
"Le président a rappelé que le soutien iranien à l'agression russe en Ukraine exposait l'Iran à des sanctions et à un isolement croissant", a également souligné Paris, alors qu'Israël espère que l'implication iranienne dans un conflit en Europe va persuader les Européens d'être encore plus ferme contre Téhéran.
Kiev et ses alliés occidentaux ont accusé la Russie d'utiliser des drones de fabrication iranienne pour mener des attaques contre l'Ukraine, causant des dommages importants aux infrastructures civiles et énergétiques.
M. Netanyahu a annoncé mercredi ce qui semble être un important changement de stratégie, en se disant désormais prêt à envisager de fournir des armes à l'Ukraine.
Jusqu'ici, Israël avait pris soin de rester neutre, notamment à cause de la présence de l'armée russe déployée en Syrie.
Cette implication de Téhéran dans une guerre en Europe permet à M. Netanyahu d'espérer "consolider un front anti-iranien", explique David Khalfa, co-directeur de l'Observatoire de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient de la Fondation Jean Jaurès.
Les deux dirigeants ont condamné les programmes militaires mis en œuvre par l'Iran (AFP)
Il vise notamment un "accroissement des sanctions contre Téhéran et la mise à l'index complète des Gardiens de la révolution", dans leur composante civile et militaire, une option pour l'instant refusée tant par Paris que par Berlin, explique-t-il.
"Des sanctions importantes doivent être imposées au régime iranien" selon le Premier ministre israélien, qui a appelé à ajouter les Gardiens de la révolution sur la liste du terrorisme de l'Union européenne, a indiqué vendredi l'ambassade israélienne.
L'Iran, qui appelle régulièrement à la destruction de l'État hébreu, accuse de son côté son ennemi juré d'être derrière plusieurs attaques sur son propre sol contre son programme nucléaire --ce qu'Israël n'a jamais reconnu-- ou en Syrie voisine, alliée de Téhéran, où Israël conduit régulièrement des frappes aériennes contre des intérêts iraniens.
Engrenage de la violence
Depuis plusieurs jours, des violences entre Israéliens et Palestiniens ont fait des dizaines de victimes. (AFP)
Téhéran menace de prendre des mesures "réciproques" si l'Union européenne décide de placer sur sa liste noire les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, comme le souhaite le Parlement européen.
Le président Macron a par ailleurs exprimé la "solidarité peine et entière de la France avec Israël dans sa lutte contre le terrorisme", après l'attaque dans laquelle sept personnes ont trouvé la mort le 27 janvier près d'une synagogue à Jérusalem.
Il a rappelé la nécessité "d'éviter toute mesure susceptible d'alimenter l'engrenage de la violence" et sa "ferme opposition à la poursuite de la colonisation qui sape la perspective d'un futur État palestinien".
Depuis plusieurs jours, des violences entre Israéliens et Palestiniens ont fait des dizaines de victimes.
Emmanuel Macron s'est félicité de la "normalisation des relations entre Israël et plusieurs États de la région" mais a "rappelé que cette dynamique restera incomplète tant qu'elle ne s'accompagnera pas d'une reprise d'un processus politique vers une solution" au conflit israélo-palestinien.
M. Netanyahu, qui restera jusqu'à samedi soir à Paris, doit aussi rencontrer des responsables du milieu des affaires ainsi que les chefs de la communauté juive en France, notamment pour tenter de les tranquilliser face aux inquiétudes qui s'expriment en Israël sur le respect de l'État de droit.
À la tête d'une coalition alliant partis de droite, d'extrême droite et ultraorthodoxes juifs, dont les détracteurs craignent une dérive antidémocratique, le gouvernement de M. Netanyahu fait face à la contestation d'une partie de la société israélienne.
Avec AFP
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