Iran: les manifestants «systématiquement» visés dans les yeux
Selon l'ONG Iran Human Rights (IHR), les forces de sécurité iraniennes visent "systématiquement" les yeux des manifestants, un pas de plus dans la répression. L'ONG a recensé 22 manifestants devenus borgnes, dont de nombreuses femmes. 

Les forces de sécurité iraniennes ont "systématiquement" visé les yeux des manifestants dans la répression du mouvement qui secoue le régime depuis le mois de septembre, a affirmé vendredi une ONG.

Selon Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège, les premières données indiquent que les jeunes femmes sont représentées de manière disproportionnée parmi les personnes ayant subi ce type de blessures.

Cette semaine, un haut commandant de police interrogé à ce sujet par un journal de Téhéran avait démenti, en insistant sur le bon comportement des forces de sécurité.

Mais IHR affirme que des manifestants ont reçu des balles à la tête et au visage, rendant aveugles "beaucoup de manifestants dont un nombre important de jeunes femmes".

Cet "acte inhumain et illégal" a été "mené systématiquement par la République islamique pour écraser les protestations", ajoute l'ONG.

https://twitter.com/LettresTeheran/status/1621433383329873920?t=I54quRf4u0TN1jTMM3l4Lw&s=19

IHR explique avoir recensé 22 cas de manifestants rendus aveugles d'un œil par un tir des forces de sécurité, dont neuf femmes.


La plus jeune personne qui a perdu l'usage d'un œil, Bonita Kiani Falavarjani, est une petite fille de six ans touchée par une balle alors qu'elle se tenait sur le balcon de son grand-père, souligne l'ONG.

Kosar Khoshnoudikia, membre de l'équipe nationale de tir à l'arc iranienne, a pour sa part perdu un œil après avoir pris part à une manifestation en décembre dans la ville de Kermanshah.

"Nous n'avons pas encore assez de données, mais j'ai l'impression que les jeunes filles sont surreprésentées parmi ceux dont les yeux ont été visés", a déclaré le directeur d'IHR, Mahmood Amiry Moghaddam.

Interrogé directement sur le sujet, Hassan Karami, le commandant de la police spéciale, a répondu au journal Hamshahri que la priorité des forces de sécurité était de "ne pas blesser les manifestants".

"J'ai tellement confiance dans la capacité de la police que j'ai dit à plusieurs reprises que j'offrirai une récompense à quiconque prouvera que quelqu'un a été tué suite à une erreur commise par notre personnel", a-t-il ajouté.

Selon IHR, les forces de sécurité ont tué au moins 488 personnes au cours de la répression des manifestations qui ont éclaté en septembre après la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans qui avait été arrêtée pour avoir enfreint le code vestimentaire strict des femmes en Iran.

Avec AFP
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