Lundi à l’aube, le Liban a été frappé par une onde sismique d’une magnitude de 4,8 sur l’échelle de Richter. L’épicentre de la secousse se situe dans la région de Pazarcik, dans le sud-est de la Turquie, non loin de la frontière avec la Syrie, sur la Grande faille du Levant qui traverse également le Liban. Les deux pays n’ont pas fini de recenser les dégâts, matériels et humains. Les Libanais, eux, ont eu plus de peur que de mal et redoutent de fortes répliques. Plusieurs ont été jusque-là recensées.
Lundi à l’aube, à 3h20, les Libanais ont été réveillés par une très forte secousse qui a fait trembler leurs domiciles quarante secondes durant. Une éternité lorsqu’on est en mode panique. Épouvantés, nombreux sont ceux qui ont quitté précipitamment leurs demeures pour se réfugier dans des espaces ouverts, indifférents à la pluie et à l’orage qui grondait. Un séisme de magnitude 7,8 sur l’échelle de Richter venait de frapper la Turquie près des frontières syriennes, à 350 km du territoire libanais, d’après un communiqué publié par le Centre national de géophysique du Conseil national de la recherche scientifique au Liban (CNRS).
Son épicentre se situe dans la région de Pazarcik, dans le sud-est de la Turquie, non loin de la frontière avec la Syrie, sur la Grande faille du Levant qui traverse également le Liban. La secousse tellurique ressentie au pays du Cèdre était d’une magnitude de 4,8 sur l’échelle de Richter. Toujours selon le même communiqué, les répliques ressenties par la suite représentent un phénomène naturel (20 déjà recensées). Elles restent bien moins importantes que la violente secousse de l’aube et ne commandent pas de mesures de précaution, ce qui n’est pas le cas, bien entendu, lors d’un séisme.
La nature des faits
Au Liban, la terre a toujours tremblé. Depuis l’Antiquité. Le pays est traversé par la faille de Yammouné qui le divise en deux parties, coulissantes l’une sur l’autre. C’est donc une zone d’activité sismique importante, mais qui reste modérée, quand bien même le pays a connu des tremblements historiques destructeurs. « La faille de Yammouné est actuellement active et glisse de 5 millimètres par an, explique à Ici Beyrouth Mark Saadeh, expert en géologie, en précisant qu’elle a été réveillée par les activités sismologiques qui se sont produites au niveau de la Grande faille du Levant. Longue de 1200 km, celle-ci s’étale depuis le Golfe d’Aqaba qui donne sur la Mer rouge, jusqu’à la Turquie, traversant ainsi le Liban –c’est la faille de Yammouné avec ses trois ramifications- et la Syrie.
Des répliques de plus en plus faibles sont à attendre dans les quelques prochains jours, mais elles n’ont rien d’alarmant du fait de la distance avec l’épicentre.
Selon l’expert, nous n’aurions pas tous ressenti la secousse de la même façon. « Plus on vit à un étage élevé, plus le logement va vaciller, explique-t-il. Pour avoir une idée de son intensité, il faut multiplier le nombre d’étages par 0.1».
Bien que la secousse qui a fait trembler le pays soit la plus forte depuis le séisme de Chéhim en 1956 (magnitude 5.5), il est impossible de prédire si de nouveaux épisodes sismiques vont se produire. « Il est possible par contre d’estimer, à une centaine d’années près, le prochain tsunami qui pourrait ravager le littoral libanais, affirme Mark Saadeh. « Le dernier tsunami date de 551 et aurait tué trente mille personnes à Beyrouth. Les études datent son retour de cycle à 1500 ans, donc d'ici à une centaine d’années », ajoute-t-il.
Qu’est-ce qu’un séisme ?
Il serait utile de rappeler qu’un séisme est la manifestation, sous forme de vibrations du sol, de la fracture en profondeur de roches. Ladite fracture est causée par une accumulation, sur une longue période, d’énergie compressive ou extensive sur certaines roches de la croute terrestre jusqu’au moment où celles-ci atteignent leur seuil de rupture mécanique. Cette rupture se passe au niveau du foyer sismique en profondeur, mais c’est l’épicentre (point situé à la surface et à la verticale du foyer) qui va être le point de propagation des ondes de choc.
Trois causes majeures peuvent être à l’origine de tels évènements : la tectonique des plaques, le volcanisme et l’activité humaine.
Dans le premier cas, il s’agit des mouvements des plaques tectoniques constituant la lithosphère terrestre (enveloppe solide externe de la Terre composée de la croute et de la partie supérieure du manteau terrestre) souvent appelées plaques lithosphériques. L’activité tectonique sur la planète se passe entre 15 plaques lithosphériques majeures et 40 plaques lithosphériques mineures qui interagissent ensemble en coulissant (se décrochant), à l’instar des plaques pacifique et nord-américaine au niveau de la faille de Saint-André. Celles-ci se chevauchent (se convergeant) de deux façons : océan-continent lorsqu'une plaque océanique plonge sous une plaque continentale (comme le cas de l'Indonésie), ou océan-océan lorsqu'une plaque océanique plonge sous une autre plaque océanique (comme dans les îles Mariannes). Elles peuvent aussi se séparer (se diverger) : les deux plaques tectoniques s'éloignent l'une de l'autre. C’est le résultat d'une importante effusion magmatique à travers une sorte de trou appelé point chaud, apparu entre les deux morceaux de plaque comme il est le cas des plaques américaine et eurasienne au niveau de l’Islande. Le mouvement de ces plaques est dû à l’activité du magma en fusion dans le manteau inférieur de la Terre : en circulant, le magma liquide pousse les plaques qui se mettent en mouvement.
La deuxième cause des manifestations sismiques est le volcanisme. Les séismes qui surviennent à la suite d’activité de volcans actifs sont généralement moins forts que les séismes causés par la tectonique des plaques puisqu’ils sont souvent relativement proches de la surface. Leur principale cause est l'accumulation de magma dans la chambre magmatique d'un volcan. Ce type de séismes est prévisible et accompagne généralement une éruption volcanique. Les sismographes enregistrent une multitude de microséismes (trémor) dus à des ruptures dans les roches comprimées ou au dégazage du magma qui annoncent l’évènement.
Les équipes de secours syriennes transportent une victime ramassée dans les décombres à Hama (AFP)
La troisième cause des séismes est l’activité humaine, dits induits. Les secousses sont notamment déclenchées par les constructions de tunnels, la mise en eau des lacs de retenue et les projets de géothermie ou de fracturation.
Toutes ces contraintes mettent à l’épreuve la plasticité et l’élasticité des roches. Quand la force appliquée est trop dure, cette dernière se fracture libérant de grandes quantités d’énergie accumulées au fil des ans, faisant trembler terres et mers.
Quel que soit le type de séisme, certaines mesures de sécurité doivent être suivies lorsque la terre tremble :
Mesure à prendre après le séisme :
Lundi à l’aube, à 3h20, les Libanais ont été réveillés par une très forte secousse qui a fait trembler leurs domiciles quarante secondes durant. Une éternité lorsqu’on est en mode panique. Épouvantés, nombreux sont ceux qui ont quitté précipitamment leurs demeures pour se réfugier dans des espaces ouverts, indifférents à la pluie et à l’orage qui grondait. Un séisme de magnitude 7,8 sur l’échelle de Richter venait de frapper la Turquie près des frontières syriennes, à 350 km du territoire libanais, d’après un communiqué publié par le Centre national de géophysique du Conseil national de la recherche scientifique au Liban (CNRS).
Son épicentre se situe dans la région de Pazarcik, dans le sud-est de la Turquie, non loin de la frontière avec la Syrie, sur la Grande faille du Levant qui traverse également le Liban. La secousse tellurique ressentie au pays du Cèdre était d’une magnitude de 4,8 sur l’échelle de Richter. Toujours selon le même communiqué, les répliques ressenties par la suite représentent un phénomène naturel (20 déjà recensées). Elles restent bien moins importantes que la violente secousse de l’aube et ne commandent pas de mesures de précaution, ce qui n’est pas le cas, bien entendu, lors d’un séisme.
La nature des faits
Au Liban, la terre a toujours tremblé. Depuis l’Antiquité. Le pays est traversé par la faille de Yammouné qui le divise en deux parties, coulissantes l’une sur l’autre. C’est donc une zone d’activité sismique importante, mais qui reste modérée, quand bien même le pays a connu des tremblements historiques destructeurs. « La faille de Yammouné est actuellement active et glisse de 5 millimètres par an, explique à Ici Beyrouth Mark Saadeh, expert en géologie, en précisant qu’elle a été réveillée par les activités sismologiques qui se sont produites au niveau de la Grande faille du Levant. Longue de 1200 km, celle-ci s’étale depuis le Golfe d’Aqaba qui donne sur la Mer rouge, jusqu’à la Turquie, traversant ainsi le Liban –c’est la faille de Yammouné avec ses trois ramifications- et la Syrie.
Des répliques de plus en plus faibles sont à attendre dans les quelques prochains jours, mais elles n’ont rien d’alarmant du fait de la distance avec l’épicentre.
Selon l’expert, nous n’aurions pas tous ressenti la secousse de la même façon. « Plus on vit à un étage élevé, plus le logement va vaciller, explique-t-il. Pour avoir une idée de son intensité, il faut multiplier le nombre d’étages par 0.1».
Bien que la secousse qui a fait trembler le pays soit la plus forte depuis le séisme de Chéhim en 1956 (magnitude 5.5), il est impossible de prédire si de nouveaux épisodes sismiques vont se produire. « Il est possible par contre d’estimer, à une centaine d’années près, le prochain tsunami qui pourrait ravager le littoral libanais, affirme Mark Saadeh. « Le dernier tsunami date de 551 et aurait tué trente mille personnes à Beyrouth. Les études datent son retour de cycle à 1500 ans, donc d'ici à une centaine d’années », ajoute-t-il.
Qu’est-ce qu’un séisme ?
Il serait utile de rappeler qu’un séisme est la manifestation, sous forme de vibrations du sol, de la fracture en profondeur de roches. Ladite fracture est causée par une accumulation, sur une longue période, d’énergie compressive ou extensive sur certaines roches de la croute terrestre jusqu’au moment où celles-ci atteignent leur seuil de rupture mécanique. Cette rupture se passe au niveau du foyer sismique en profondeur, mais c’est l’épicentre (point situé à la surface et à la verticale du foyer) qui va être le point de propagation des ondes de choc.
Trois causes majeures peuvent être à l’origine de tels évènements : la tectonique des plaques, le volcanisme et l’activité humaine.
Dans le premier cas, il s’agit des mouvements des plaques tectoniques constituant la lithosphère terrestre (enveloppe solide externe de la Terre composée de la croute et de la partie supérieure du manteau terrestre) souvent appelées plaques lithosphériques. L’activité tectonique sur la planète se passe entre 15 plaques lithosphériques majeures et 40 plaques lithosphériques mineures qui interagissent ensemble en coulissant (se décrochant), à l’instar des plaques pacifique et nord-américaine au niveau de la faille de Saint-André. Celles-ci se chevauchent (se convergeant) de deux façons : océan-continent lorsqu'une plaque océanique plonge sous une plaque continentale (comme le cas de l'Indonésie), ou océan-océan lorsqu'une plaque océanique plonge sous une autre plaque océanique (comme dans les îles Mariannes). Elles peuvent aussi se séparer (se diverger) : les deux plaques tectoniques s'éloignent l'une de l'autre. C’est le résultat d'une importante effusion magmatique à travers une sorte de trou appelé point chaud, apparu entre les deux morceaux de plaque comme il est le cas des plaques américaine et eurasienne au niveau de l’Islande. Le mouvement de ces plaques est dû à l’activité du magma en fusion dans le manteau inférieur de la Terre : en circulant, le magma liquide pousse les plaques qui se mettent en mouvement.
La deuxième cause des manifestations sismiques est le volcanisme. Les séismes qui surviennent à la suite d’activité de volcans actifs sont généralement moins forts que les séismes causés par la tectonique des plaques puisqu’ils sont souvent relativement proches de la surface. Leur principale cause est l'accumulation de magma dans la chambre magmatique d'un volcan. Ce type de séismes est prévisible et accompagne généralement une éruption volcanique. Les sismographes enregistrent une multitude de microséismes (trémor) dus à des ruptures dans les roches comprimées ou au dégazage du magma qui annoncent l’évènement.
Les équipes de secours syriennes transportent une victime ramassée dans les décombres à Hama (AFP)
La troisième cause des séismes est l’activité humaine, dits induits. Les secousses sont notamment déclenchées par les constructions de tunnels, la mise en eau des lacs de retenue et les projets de géothermie ou de fracturation.
Toutes ces contraintes mettent à l’épreuve la plasticité et l’élasticité des roches. Quand la force appliquée est trop dure, cette dernière se fracture libérant de grandes quantités d’énergie accumulées au fil des ans, faisant trembler terres et mers.
Quel que soit le type de séisme, certaines mesures de sécurité doivent être suivies lorsque la terre tremble :
- Ne pas utiliser les ascenseurs
- S’éloigner des fenêtres, des étagères et des armoires
- Se protéger sous une table en bois solide ou dans l’embrasure d’une porte ou encore près d’un mur porteur et attendre que les secousses se terminent
- Ne pas allumer les appareils électriques
- Si en voiture : se garer dans un endroit loin des poteaux, des arbres et des immeubles
- Si dans la rue : s’éloigner des poteaux, des arbres et des immeubles. Éviter de se réfugier dans les magasins ou dans les entrées d’immeubles
Mesure à prendre après le séisme :
- Faire attention aux fuites de gaz naturel, de mazout ou d’eau.
- Éviter les balcons et les fenêtres
- Éviter d’utiliser les ascenseurs
- Garder son téléphone et des papiers d’identité près de soi
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