Condamnation americano-européenne des «horribles atteintes» au peuple iranien
Dans le cadre de la Conférence de Munich sur la sécurité, un communiqué américano-européen s'insurge contre les atteintes "horribles" du régime iranien contre le mouvement de contestation qui ébranle la République islamique depuis bientôt cinq mois.

Dans un communiqué relayé par la chaîne Al-Hadath, les Européens et les Américains ont stigmatisé les atteintes "horribles" au peuple iranien perpétrées par le régime des mollahs de Téhéran dans le cadre de la répression des manifestations qui se poursuivent plus de cinq mois après la mort de Mahsa Amini le 16 septembre dernier. L'attitude de Téhéran continue de se durcir, en particulier avec les femmes qui ne respectent pas la loi de la République islamique sur le port du voile. Il reste que les manifestations se poursuivent de manière épisodique dans certaines villes, notamment à l'occasion de la prière du vendredi.

 


"Insulte" au voile

Par ailleurs, une femme iranienne est poursuivie en justice pour "insulte" au voile musulman après avoir jeté son foulard par terre lors d'un événement public, a annoncé samedi un média local. Une courte vidéo de l'incident, devenue virale et diffusée par Hamshahri, un quotidien local de Téhéran, montre une femme quitter une estrade et jeter son foulard au sol sous les applaudissements de l'assemblée.



Après le début de la contestation, de plus en plus de femmes ont été vues tête nue en public, notamment dans les grandes villes, ou ôtant leur foulard lors de manifestations. Mais rares sont celles poursuivies par l'Autorité judiciaire, qui a cependant annoncé le 10 janvier vouloir faire appliquer de nouveau une loi prévoyant de sévères sanctions, comme l'exil, pour les personnes ne respectant pas l'obligation du port du voile.

Dans ce cadre, des voix dissidentes commencent se faire entendre au sein même du régime. De même, deux anciens dirigeants, l'ancien président Mohammad Khatami et l'ex-Premier ministre Mir Hossein Moussavi, ont réclamé des réformes début février. Par ailleurs, le leader sunnite baloutche  Mawlawi Abdul Hamid, a déclaré son soutien aux manifestations. "Il n’y a pas de dirigeant nommé par Dieu. Tout comme les califes bien guidés, ils ont tous été choisis par le peuple!" a-t-il déclaré.

 

Maxime Pluvinet avec AFP
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