J’ai toujours été nulle en calcul, mais qui aime ne compte (heureusement) pas!
J’avais partagé avec mes amours d’amies, en avant-première, le texte publié lundi dernier; amies hilares qui ont réclamé... un orgasme collectif!

Elles ne voulaient pas que je prenne mon pied seule, égoïstement. Il y en a même eu une retardataire qui a pris le train en marche à l’aube et s’est débrouillée pour nous rattraper! Oui, j’ai des amies qui ont chacune son brin de folie, mais nous formons un Quinté Plus compact et toujours gagnant.

Comme je suis la plus âgée, il me plaît de faire valoir mon autorité d’aînesse, mais j’avoue qu’elles ne me prennent presque jamais au sérieux sauf lorsque je parle médecine ou que je dispense mes conseils à la Dr Ruth. Parce que ces deux domaines requièrent de l’expérience, eh oui!

Depuis lundi dernier, je suis sous une perfusion de bulles alcoolisées. J’ai l’impression que mon nouveau statut de sexygénaire sera fêté durant un mois, fêtes de Noël et du Nouvel An inclus. Et puis les filles commencent à m’envier tant je suis bien dans ma nouvelle peau qui a littéralement mué. Les quadras veulent zapper l’étape quinqua et les quinquas veulent abréger leur mandat *illico presto* pour me rejoindre. Décidément! J’ai vingt ans dans la tête et quarante ans dans le corps. Pour le cœur, je n’ai pas trouvé de quoi le peser. Un avantage qui me permet d’avoir vingt ans ou quarante ans, mais jamais les deux à la fois. J’ai toujours été nulle en calcul.



J’avais achevé mon récit sur une nouvelle jouissive qui ne s’est toujours pas confirmée. L’enturbanné est-il «coincé» au Liban ou pas? En revanche, tout le monde s’attend à des incidents sécuritaires majeurs dans ce qui nous fait encore office de pays. Alors on sursaute déjà à la moindre porte qui claque.

Il y a aussi le boum bis du dernier variant en date du Covid (Omicron) – qui se multiplie plus rapidement que les pains et a, donc, une supériorité sur Jésus-Christ himself – qui avait fait une hécatombe parmi mes amis l’an dernier. La peur de l’autre s’est tellement ancrée en nous que se faire un hug entre deux protagonistes masqués équivaut à une mission presque impossible. En attendant d’avoir un VRAI vaccin (qui remplisse la fonction d’un vaccin!) qui nous empêcherait de contracter le virus ET de le transmettre à autrui, l’option d’un simple baiser est à écarter.


Du coup, une idée farfelue m’est venue à l’esprit: celle de dresser une liste avec les noms des personnes à embrasser le jour où poser mes lèvres sur une joue (ou ailleurs) sans masque sera possible. Comme ça, personne ne risque de s’offusquer. Puis il faudra définir les priorités: qui embrasser avant qui. L’idée à elle seule me donne de l’espoir. Côté divertissement, je fais partie d'un groupe de lecture original sur WhatsApp dans lequel toutes sortes de journaux, de magazines et de livres sont balancés en format PDF. Un piratage en bonne et due forme, mais ceci m’amuse énormément, d’autant plus qu’en feuilletant les magazines que je ne lis plus depuis deux bonnes années, j’ai beaucoup appris sur la vie des people et surtout sur la mode. Il s’en passe des choses en dehors de ce quart de pays!

Je viens de faire un petit tour sur Facebook du côté des memories qui sont en général assez évocateurs de mes nombreux états d’âme de décembre,et je suis tombée sur un texte que j’aurais pu écrire là tout de suite sans lui ôter une virgule, n’était-ce la situation cauchemardesque à laquelle nous faisons face au Liban. Hmmm, après réflexion, je garderai bien le yacht, la truffe sous la cendre et toutes les vies dans une vie que je ne vivrai plus aujourd’hui ni demain, non plus par choix, mais par obligation. C’est là que j’ai ressenti, avec un serrement au cœur, à quel point choisir sa vie était plus gratifiant que de la subir…

Pour la deuxième semaine du reste de ma vie...
Après avoir durant de longues années (qui me semblent si lointaines, un peu comme si elles faisaient partie d’une autre vie) vogué sur des yachts privés, côtoyé des présidents, écumé les étoiles du guide Michelin, séjourné dans les plus beaux Relais et Châteaux du monde, parcouru des centaines de kilomètres pour déguster une «truffe sous la cendre»; lorsque rien de tout cela ne m’a jamais impressionnée, que je n’y ai pris qu’un plaisir toujours très relatif et que je me suis finalement choisi la quiétude d’une bulle plus authentique, beaucoup plus proche de la nature et assez loin des hommes; je ne peux m’empêcher de regarder avec un sourire amusé ceux qui sont encore et toujours à la recherche d’une reconnaissance à travers les étiquettes, labels, «marqueurs » de luxe, et autres «name-dropping» ...
Je suis si heureuse d’avoir privilégié le parcours de l’être à celui du paraître...

Je signe et persiste, sans aucune compromission, pour la dernière phrase uniquement. En revanche, les Relais et Châteaux, les croisières et tout ce qui en découle, je voudrais bien m’y frotter encore une dernière fois, ne serait-ce que pour revisiter cette vie qui me semble n’avoir jamais existé tant elle relève actuellement de l’utopie pure et simple. Proche de la science-fiction.

Comment en sommes-nous arrivés là? Ce basculement dans notre train de vie est d’une violence inouïe. Oui, je suis littéralement traumatisée à l’idée de devoir rationner mes tablettes de chocolat parce qu’on n’en trouve plus et si par chance il y en a, leur prix équivaut aujourd’hui à une boîte de caviar. Beluga.
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