Ukraine: les réactions internationales, un an après l'invasion russe
Ce vendredi 24 février marque le premier -triste- anniversaire du début de l'invasion russe en Ukraine. Pour l'occasion, de nombreux chefs d'État n'ont pas manqué de réagir, majoritairement en faveur de l'Ukraine. Sauf bien-sûr le n°2 de la Russie, Dmitri Medvedev, pour qui son pays n'hésitera pas à aller jusqu'aux frontières polonaises si nécessaires.

Russie

L'ex-président et numéro deux du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev a juré vendredi la "victoire", assurant, pour le premier anniversaire de l'offensive contre l'Ukraine, que son pays était prêt à aller jusqu'aux frontières de la Pologne.

"Nous atteindrons la victoire. Nous voulons tous que cela se produise le plus vite possible. Et ce jour viendra", a-t-il dit dans un message publié sur Telegram.

Il faut "repousser les frontières des menaces contre notre pays le plus loin possible, même s'il s'agit des frontières de la Pologne" voisine de l'Ukraine, a ajouté M. Medvedev.

Cela supposerait que la Russie s'empare de l'intégralité du territoire ukrainien, ce qui semblait être l'objectif initial de son offensive. Mais après avoir échoué aux portes de Kiev et avoir essuyé revers sur revers, l'armée russe se concentre désormais sur l'est et le sud de l'Ukraine.

Pologne

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki est à Kiev pour donner un signal "clair" de soutien à l'Ukraine, à l'occasion du premier anniversaire de l'invasion russe, a déclaré vendredi sur Twitter le porte-parole du gouvernement polonais.

"Un an après le début de la guerre russe, le Premier ministre Mateusz Morawiecki s'est rendu à Kiev pour donner un signal clair d'un soutien supplémentaire à la défense de l'Ukraine contre la Russie", a tweeté Piotr Muller.

France

Emmanuel Macron a adressé vendredi un message de "solidarité" aux Ukrainiens après un an de guerre menée par la Russie, appelant de ses vœux leur "victoire" et la "paix".

"Ukrainiennes, Ukrainiens, La France se tient à vos côtés. À la solidarité, à la victoire et à la paix", a affirmé le président français sur Twitter dans un message diffusé également en ukrainien et en anglais.

L'Élysée a également tweeté, en ce jour anniversaire, une photo nocturne du perron éclairé de la présidence française avec un drapeau ukrainien bien en évidence au milieu des drapeaux français et européens.

États-Unis

Si aucun officiel américain n'a encore fait de déclarations, la Maison Blanche a annoncé vendredi un renforcement des sanctions destinées à frapper durement l'économie de la Russie et à réduire l'accès de Moscou à des technologies sensibles, comme les semi-conducteurs.

Les sanctions, qui ciblent des secteurs comme les banques et l'industrie de la défense, toucheront "plus de 200 personnes et entités, y compris des acteurs russes et de pays tiers à travers l'Europe, l'Asie et le Moyen-Orient qui soutiennent l'effort de guerre de la Russie", a déclaré la Maison Blanche. Une série de mesures doit également viser la capacité de Moscou à contourner les sanctions précédentes.

Allemagne

Vladimir Poutine "n'atteindra pas ses objectifs impérialistes" en Ukraine, a déclaré vendredi, de son côté, le chancelier allemand Olaf Scholz dans un message vidéo à occasion du premier anniversaire de l'invasion russe.

"Plus tôt le président russe réalisera qu'il n'atteindra pas ses objectifs impérialistes, plus grandes seront les chances d'une fin prochaine de la guerre", a-t-il affirmé.

"Poutine a toutes les cartes en main. Il peut mettre fin à cette guerre", a ajouté M.Scholz.

"Le président russe a échoué. Vladimir Poutine a tablé sur la division et le contraire s'est passé", a déclaré le chancelier. "L'Ukraine est plus unie que jamais. L'Union Européenne est solidaire", a-t-il ajouté.

M.Scholz a assuré Kiev du "soutien" de Berlin.

"La détermination et le courage des Ukrainiens pour défendre leur liberté nous impressionnent tous. L'Allemagne les soutiendra, aussi longtemps et aussi fortement que nécessaire", a ajouté le chef du gouvernement allemand.


Il a toutefois assuré que son pays ferait "tout pour éviter une escalade de la guerre entre la Russie et l'OTAN".

Pour sa part, le président allemand Frank-Walter Steinmeier a exprimé vendredi ses "doutes" sur le "rôle constructif" que la Chine peut jouer pour la paix en Ukraine, après la publication de la position chinoise en 12 points.

"Toute proposition constructive, qui nous rapproche d'une paix juste, est la bienvenue. Il est encore douteux que la Chine, puissance mondiale, veuille jouer un tel rôle constructif", a-t-il dit lors d'une cérémonie à Berlin à l'occasion du premier anniversaire de l'invasion russe.

Union européenne

Le président russe Vladimir Poutine "n'a pas rempli un seul" de ses objectifs en Ukraine après son invasion du pays, a affirmé vendredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

"Un an après le début de sa guerre brutale, Poutine n'a pas rempli un seul de ses objectifs stratégiques". N'étant pas parvenu à "'effacer l'Ukraine de la carte, il est confronté à une nation plus vigoureuse que jamais", a déclaré Mme von der Leyen a déclaré devant des journalistes à Tallinn.

Otan

L'Ukraine "vaincra sans aucun doute" dans sa guerre contre la Russie malgré "une année sombre de désespoir", a déclaré vendredi le chef de l'Otan, Jens Stoltenberg,

"La liberté n'est pas gratuite. Nous devons nous battre pour elle tous les jours. Aujourd'hui, c'est le peuple ukrainien qui se bat courageusement pour sa liberté. Et malgré une année sombre de désespoir et de destruction, sa détermination et son courage l'emporteront sans aucun doute", a-t-il déclaré devant des journalistes à Tallinn.

Royaume-Uni

Par ailleurs, le roi Charles III a dénoncé vendredi "les souffrances inutiles" infligées à l'Ukraine en raison de l'"attaque d'envergure non provoquée" lancée par la Russie il y a un an, sortant de manière exceptionnelle de la réserve que s'imposent les souverains britanniques.

"Cela fait maintenant un an que le peuple ukrainien souffre de manière inimaginable d'une attaque d'envergure non provoquée contre sa nation", a déclaré dans un communiqué le souverain qui avait reçu le président ukrainien Volodymyr Zelensky en visite à Londres le 8 février.

Italie

Quant à la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, elle a estimé vendredi, à l'occasion du premier anniversaire de l'invasion russe, que "le monde libre a une dette" envers les Ukrainiens qui combattent "pour la liberté et la démocratie".

"L'Ukraine n'est pas et ne sera pas seule parce qu'elle défend aussi les valeurs de liberté et de démocratie", a déclaré dans un message vidéo Mme Meloni, qui s'est rendue mardi à Kiev pour rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

C'est sur ces valeurs que "naît l'identité européenne", et elles "représentent les fondements du droit international, sans lequel seule la force militaire compterait et chaque État du monde entier risquerait de se voir envahir par son voisin", a-t-elle poursuivi.

"Nous ne pouvons pas le permettre et il est de notre devoir de travailler pour parvenir à une paix juste. Le monde libre a une dette envers les femmes et les hommes ukrainiens", a insisté la cheffe du gouvernement de droite italien. "L'Italie est à leurs côtés", a-t-elle conclu.

Japon

Enfin, le Groupe des Sept va appeler vendredi à s'abstenir d'envoyer de l'aide militaire à la Russie, lors d'un sommet virtuel vendredi, a déclaré le Premier ministre japonais.

"Compte tenu du soutien militaire à la Russie par des pays tiers qui a été signalé, le G7 a l'intention d'appeler à ce que ce soutien cesse", a déclaré Fumio Kishida à des journalistes, quelques heures avant que le Japon ne préside la réunion.

Avec AFP

Voir aussi notre éditorial sur l'Ukraine et le dossier vidéo spécial Ukraine: une guerre en Europe
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