Il y a quelques jours un vent de panique souffla sur le pays : l’internet va être coupée à la source car le Liban n’a pas payé son dû à la société qui gère le câble maritime qui nous relie au réseau international. Fausse alerte heureusement. Mais ceci va arriver tôt ou tard. L’électricité publique est passée par là et, elle, n’a pas connu une aussi heureuse issue. Toujours la même raison : nous n’avons plus de devises pour régler ni le fuel, ni la maintenance, ni les fournisseurs. De sorte, par ailleurs, que la Banque mondiale, qui nous promet un crédit pour importer le gaz égyptien et l’électricité jordanienne, hésite car elle se demande comment nous allons rembourser ce prêt.
Le fait est que cette mauvaise gouvernance, qui sévit dans tous les domaines, s’appuie ici sur une mesure aussi désastreuse qu’inutile, et elle s’appelle la subvention. Une calamité qui nous a déjà coûté 10 milliards de dollars durant les deux années passées, payés par la Banque centrale, c’est-à-dire l’argent des Libanais. On a distribué aux citoyens l’argent de ces mêmes citoyens, mais selon un dispositif chaotique sans savoir qui a reçu combien lors de cette redistribution des richesses.
D’abord, la subvention a ceci de pernicieux qu’elle profite davantage aux riches qu’aux pauvres, pour la simple raison que les premiers consomment bien plus que les seconds. Un nanti qui chauffe en permanence son chalet à Fakra profite du mazout subventionné beaucoup plus qu’un 2-pièce-cuisine à Bourj Hammoud.
Deuxième effet secondaire : une subvention génère immanquablement un marché noir et des profiteurs bien placés. C’est pour cela d’ailleurs qu’elle se perpétue dans le temps au-delà de toute logique.
Historiquement, le Liban a connu quelques cas de subvention prolongée qui, même dans des périodes fastes, furent mal placés. La plupart ont été interrompus, dont la production du sucre et épisodiquement la culture du blé. A subsisté la subvention de la culture du tabac, mais c’est parce que son protecteur est Nabih Berri.
Pour revenir au cas présent, quelle serait alors l‘alternative pour, à la fois, assurer le service public d’une façon pérenne et aider les moins nantis à y accéder ? Il n’y en a qu’une : faire payer les consommateurs selon un tarif au moins égal au coût de production – mais en le modulant par tranches pour alléger la facture des pauvres, supposés être de petits consommateurs. Cette mesure sera complétée par une assistance sociale dont le mécanisme, soit dit en passant, traîne depuis un an dans les dédales du pouvoir.
Le département concerné aura ainsi assez de revenus pour payer ses fournisseurs sans le risque, à chaque secousse, de ramener le pays au Moyen Age. Chose faite malheureusement.
Une dernière objection populiste surgit parfois de quelques politiciens disant : oui mais même des pays développés subventionnent parfois tel secteur de production (comme l’agriculture) ou aide telle tranche de la population. Vrai, sauf que cette pratique se réduit de plus en plus, restreinte en cela par les règles de l’OMC (Organisation mondiale du commerce). Une autre différence est qu’elle est pratiquée dans un Etat de droit, bien géré, plus ou moins nanti, muni d’une seule autorité souveraine.
Quatre attributs que nous n’avons pas.
Le fait est que cette mauvaise gouvernance, qui sévit dans tous les domaines, s’appuie ici sur une mesure aussi désastreuse qu’inutile, et elle s’appelle la subvention. Une calamité qui nous a déjà coûté 10 milliards de dollars durant les deux années passées, payés par la Banque centrale, c’est-à-dire l’argent des Libanais. On a distribué aux citoyens l’argent de ces mêmes citoyens, mais selon un dispositif chaotique sans savoir qui a reçu combien lors de cette redistribution des richesses.
D’abord, la subvention a ceci de pernicieux qu’elle profite davantage aux riches qu’aux pauvres, pour la simple raison que les premiers consomment bien plus que les seconds. Un nanti qui chauffe en permanence son chalet à Fakra profite du mazout subventionné beaucoup plus qu’un 2-pièce-cuisine à Bourj Hammoud.
Deuxième effet secondaire : une subvention génère immanquablement un marché noir et des profiteurs bien placés. C’est pour cela d’ailleurs qu’elle se perpétue dans le temps au-delà de toute logique.
Historiquement, le Liban a connu quelques cas de subvention prolongée qui, même dans des périodes fastes, furent mal placés. La plupart ont été interrompus, dont la production du sucre et épisodiquement la culture du blé. A subsisté la subvention de la culture du tabac, mais c’est parce que son protecteur est Nabih Berri.
Pour revenir au cas présent, quelle serait alors l‘alternative pour, à la fois, assurer le service public d’une façon pérenne et aider les moins nantis à y accéder ? Il n’y en a qu’une : faire payer les consommateurs selon un tarif au moins égal au coût de production – mais en le modulant par tranches pour alléger la facture des pauvres, supposés être de petits consommateurs. Cette mesure sera complétée par une assistance sociale dont le mécanisme, soit dit en passant, traîne depuis un an dans les dédales du pouvoir.
Le département concerné aura ainsi assez de revenus pour payer ses fournisseurs sans le risque, à chaque secousse, de ramener le pays au Moyen Age. Chose faite malheureusement.
Une dernière objection populiste surgit parfois de quelques politiciens disant : oui mais même des pays développés subventionnent parfois tel secteur de production (comme l’agriculture) ou aide telle tranche de la population. Vrai, sauf que cette pratique se réduit de plus en plus, restreinte en cela par les règles de l’OMC (Organisation mondiale du commerce). Une autre différence est qu’elle est pratiquée dans un Etat de droit, bien géré, plus ou moins nanti, muni d’une seule autorité souveraine.
Quatre attributs que nous n’avons pas.
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