L'Arménie a déclaré jeudi vouloir recourir à l'ONU pour prévenir un "génocide" des Arméniens de l'enclave du Nagorny Karabakh qu'elle se dispute avec l'Azerbaïdjan, accusant les soldats de la paix russes de ne pas remplir leur mission.
Erevan affirme que Bakou bloque depuis des semaines l'unique route reliant le Nagorny Karabakh à l'Arménie, provoquant une crise humanitaire. Bakou rejette ces accusations.
"Les dirigeants militaires et politiques de l'Azerbaïdjan préparent un nettoyage ethnique et un génocide du peuple du Nagorny Karabakh", a lancé jeudi le Premier ministre arménien Nikol Pachinian lors d'une réunion gouvernementale.
"Les soldats de maintien de la paix russes sont des garants de la sécurité de la population de Karabakh et s'ils ne peuvent pas l'assurer, ils doivent eux-mêmes se tourner vers le Conseil de sécurité de l'ONU pour prévenir un génocide", a-t-il estimé.
M. Pachinian a dit avoir ordonné au chef de la diplomatie arménienne Ararat Mirzoïan de lancer "des mécanismes internationaux pour prévenir un génocide, notamment dans le cadre de l'ONU".
M. Mirzoïan est chargé de "commencer des négociations avec le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (Filippo Grandi - NDLR) sur le retour des Arméniens dans les territoires du Karabakh occupés par l'Azerbaïdjan et les régions voisines", a indiqué le Premier ministre.
La Russie s'est défendue plus tard dans la journée, affirmant que ses "casques bleus (...) font tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher l'escalade et stabiliser la situation". "Et ils le font dans leur périmètre d'action", a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
Lors de son compte-rendu hebdomadaire, elle a rappelé que Moscou "tentait" de résoudre les tensions "de façon diplomatique", avec "des efforts scrupuleux, un travail titanesque visant à la mise en œuvre de tous les accords".
Région montagneuse majoritairement peuplée d'Arméniens et ayant fait sécession de l'Azerbaïdjan à l'effondrement de l'Union soviétique, le Nagorny Karabakh continue d'empoisonner les relations entre Erevan et Bakou.
Le premier conflit, au début des années 1990 au moment du démantèlement de l'URSS, qui a fait 30.000 morts, s'est soldé par une victoire arménienne avec le soutien de Moscou.
Mais l'Azerbaïdjan a pris sa revanche à l'automne 2020 à l'occasion d'une deuxième guerre, qui a fait 6.500 morts et lui a permis de reprendre de nombreux territoires.
Malgré la présence de militaires russes, les heurts au Karabakh et à la frontière azerbaïdjano-arménienne restent fréquents et menacent de faire dérailler la fragile trêve conclue après la guerre de 2020.
Mercredi, Bakou avait accusé Erevan d'avoir tiré sur ses positions à la frontière entre les deux pays du Caucase et dans la région de Nagorny Karabakh.
L'Arménie se montre de plus en plus critique du rôle de la Russie, son allié traditionnel, un test pour l'influence régionale de Moscou, embourbé dans son invasion de l'Ukraine.
Roger Barake, avec AFP
Erevan affirme que Bakou bloque depuis des semaines l'unique route reliant le Nagorny Karabakh à l'Arménie, provoquant une crise humanitaire. Bakou rejette ces accusations.
"Les dirigeants militaires et politiques de l'Azerbaïdjan préparent un nettoyage ethnique et un génocide du peuple du Nagorny Karabakh", a lancé jeudi le Premier ministre arménien Nikol Pachinian lors d'une réunion gouvernementale.
"Les soldats de maintien de la paix russes sont des garants de la sécurité de la population de Karabakh et s'ils ne peuvent pas l'assurer, ils doivent eux-mêmes se tourner vers le Conseil de sécurité de l'ONU pour prévenir un génocide", a-t-il estimé.
M. Pachinian a dit avoir ordonné au chef de la diplomatie arménienne Ararat Mirzoïan de lancer "des mécanismes internationaux pour prévenir un génocide, notamment dans le cadre de l'ONU".
M. Mirzoïan est chargé de "commencer des négociations avec le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (Filippo Grandi - NDLR) sur le retour des Arméniens dans les territoires du Karabakh occupés par l'Azerbaïdjan et les régions voisines", a indiqué le Premier ministre.
La Russie s'est défendue plus tard dans la journée, affirmant que ses "casques bleus (...) font tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher l'escalade et stabiliser la situation". "Et ils le font dans leur périmètre d'action", a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
Lors de son compte-rendu hebdomadaire, elle a rappelé que Moscou "tentait" de résoudre les tensions "de façon diplomatique", avec "des efforts scrupuleux, un travail titanesque visant à la mise en œuvre de tous les accords".
Région montagneuse majoritairement peuplée d'Arméniens et ayant fait sécession de l'Azerbaïdjan à l'effondrement de l'Union soviétique, le Nagorny Karabakh continue d'empoisonner les relations entre Erevan et Bakou.
Le premier conflit, au début des années 1990 au moment du démantèlement de l'URSS, qui a fait 30.000 morts, s'est soldé par une victoire arménienne avec le soutien de Moscou.
Mais l'Azerbaïdjan a pris sa revanche à l'automne 2020 à l'occasion d'une deuxième guerre, qui a fait 6.500 morts et lui a permis de reprendre de nombreux territoires.
Malgré la présence de militaires russes, les heurts au Karabakh et à la frontière azerbaïdjano-arménienne restent fréquents et menacent de faire dérailler la fragile trêve conclue après la guerre de 2020.
Mercredi, Bakou avait accusé Erevan d'avoir tiré sur ses positions à la frontière entre les deux pays du Caucase et dans la région de Nagorny Karabakh.
L'Arménie se montre de plus en plus critique du rôle de la Russie, son allié traditionnel, un test pour l'influence régionale de Moscou, embourbé dans son invasion de l'Ukraine.
Roger Barake, avec AFP
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