Pour Moscou, la Suède et la Finlande sont désormais «des cibles légitimes»
Moscou prend plutôt mal la volonté de la Finlande et de la Suède d'intégrer rapidement l'Otan, en réaction à l'invasion de l'Ukraine. Une fois membres de l'alliance, les deux pays nordiques deviendront des "cibles légitimes" de "représailles" de la Russie, a ainsi menacé le 28 mars l'ambassadeur russe à Stockholm. Le lendemain, ce dernier a été convoqué par la Suède.

La Finlande et la Suède vont devenir des "cibles légitimes" de "représailles" de la Russie une fois qu'elles seront membres de l'Otan, a mis en garde mardi l'ambassadeur russe à Stockholm, relançant la rhétorique des menaces de Moscou.

"Après l'adhésion de la Finlande et de la Suède, la longueur totale des frontières entre la Russie et l'Otan va presque doubler", fait valoir l'ambassadeur Viktor Tatarintsev dans un texte mis en ligne sur le site de la mission russe en Suède.

"S'il semble encore à quelqu'un que cela améliorera d'une manière ou d'une autre la sécurité de l'Europe, soyez certains que les nouveaux membres du bloc hostile deviendront une cible légitime pour les mesures de représailles russes, y compris celles de nature militaire", avertit le diplomate dans un long réquisitoire contre l'adhésion à l'alliance.

La Finlande devrait intégrer l'Otan prochainement (AFP)

L'avertissement intervient alors que Moscou avait semblé mettre de côté ces derniers mois les menaces visant les deux capitales nordiques depuis leur décision historique en mai dernier de demander à adhérer à l'alliance atlantique.


Les candidatures, qui tournent la page de décennies de neutralité puis hors des alliances militaires, sont une conséquence directe de l'invasion russe de l'Ukraine.

Mercredi, la Suède a annoncé la convocation de l'ambassadeur russe à Stockholm pour ses propos.

"Le ministère des Affaires étrangères va convoquer l'ambassadeur russe pour dénoncer clairement cette tentative transparente d'influence", a affirmé le chef de la diplomatie suédoise Tobias Billström.

"Seule la Suède décide de sa politique de sécurité nationale, personne d'autre", a-t-il insisté dans une déclaration écrite à l'AFP.

Rémi Amalvy, avec AFP
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