Le Liban à l’OIT: Non à l’intégration des réfugiés syriens
Le ministre des Affaires sociales, Hector Hajjar, a souligné lors de la session annuelle du conseil d'administration de l'Organisation internationale du travail (OIT) qu'«il est du droit inaliénable du Liban de ne pas accepter d’intégrer les déplacés syriens» au sein de la société libanaise.

Le ministre des Affaires sociales, Hector Hajjar, a saisi l’occasion de la session annuelle du conseil d’administration de l’Organisation international du travail (OIT), qui s’est tenue il y a quelques jours à Genève, pour prononcer un véritable réquisitoire contre la classe politique libanaise et les agences internationales, réaffirmant avec force «le refus (par le Liban) de voir les déplacés syriens intégrés à la société libanaise, de manière directe ou indirecte».

M. Hajjar a plaidé cette cause auprès des responsables de l’OIT et de plusieurs personnalités actives dans le domaine de la protection sociale, sans compter l’agence de l’ONU pour les réfugiés.

Le Liban, rappelle-t-on, n’est pas signataire de la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés. Venus en masse au Liban après le début de la guerre civile en Syrie, en 2011, les Syriens sont officiellement considérés comme des «personnes temporairement déplacées». Vivant dans des conditions précaires, ces déplacés ne montrent en général aucune volonté de retour, soutenus en ce sens par les instances onusiennes qui considèrent que les conditions de sécurité adéquates pour le retour en Syrie ne sont pas remplies.


Ce soutien onusien vaut aux déplacés une sourde hostilité d’une partie de la population libanaise qui considère qu’ils vivent désormais «mieux qu’elle» du fait que depuis 2019 la monnaie libanaise a perdu plus de 98% de sa valeur et plus de 80% des Libanais vivent sous le seuil de pauvreté, dont 20% sous le seuil d’extrême pauvreté. En outre, les déplacés syriens accaparent souvent les emplois de la frange la plus pauvre de la population libanaise (petits artisans, ouvriers), tout en vivant eux-mêmes d’expédients.

«Nous avons farouchement affronté, et nous affronterons encore, tous ceux dont l’agenda hypocrite ou dissimulé favorise pareille intégration» des déplacés syriens au Liban , a souligné M. Hajjar, attribuant en partie à cette présence l’effondrement économique dont souffre le Liban, en raison de leur poids sur l’infrastructure du pays.

«La communauté internationale maintient au Liban deux millions de Syriens déplacés, qui représentent aujourd’hui 35% de la population totale, sur le territoire libanais, a relevé le ministre du Travail. C’est le droit inaliénable du Liban de ne pas accepter d’intégrer les Syriens, pour diverses considérations économiques, de densité humaine, de spécificité du Liban et bien d’autres».
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