La commission médicale de la congrégation pour la cause des saints reconnaît un miracle de guérison attribué à l’intercession du patriarche Estéphan Douaihy.
Les cloches de Zghorta ont sonné à la volée, jeudi, à l’annonce, par le diocèse maronite de Ehden-Zghorta et la Fondation du patriarche Estéphan Douaihy que «la congrégation pour la cause des saints est sur le point de déclarer le patriarche Douaihy (1630-1704) bienheureux, après la reconnaissance par la commission médicale d’un miracle de guérison attribué à son intercession».
La guérison reconnue miraculeuse est celle de Rosette Zakhia Karam, une femme mariée qui souffrait d’une polyarthrite séronégative qui lui avait fait perdre une grande partie de son autonomie. Sa guérison s’était produite instantanément après une prière en famille devant la statue du patriarche Douaihy qui se dresse sur la place de l’église de Ehden, et la prise d’une pincée de la terre entourant le socle de la statue avec son café. Quasi-invalide, Rosette Karam s’était immédiatement sentie mieux et avait franchi une grande distance à pied pour se rendre chez sa sœur, à deux kilomètres de l’église.
Selon le postulateur de sa cause, le père Boulos Azzi, «ce n’est pas le premier miracle dû à l’intercession du patriarche Douaihy, mais c’est celui qui est le plus médicalement documenté». Pour rappel, le patriarche Douaihy a été proclamé vénérable par le pape Benoît XVI, en juillet 2008.
Père de l’histoire maronite
Né le 9 août 1630 (fête de saint Étienne) à Ehden (Liban-Nord), Estéphan Douaihy est une figure majeure de la tradition maronite. Il est considéré comme étant «le père de l’histoire maronite» et «le pionnier du sentiment national libanais». C’est l’un des sens que revêt sa béatification aux yeux de son Église.
Sa réputation de sainteté a commencé de son vivant. Destiné au sacerdoce et formé à son adolescence au Collège maronite de Rome, il fut atteint au cours de ses études d’une grave maladie des yeux, au point que ses supérieurs songèrent à le renvoyer au Liban. Mais il en guérit miraculeusement à la suite d’un vœu qu’il fit à la Mère de Dieu. Interrogé par ses proches et amis, il n’en révéla à personne la nature, mais il le tint sa vie durant, dit-on, «souriant de sa facilité».
Toujours est-il qu’après sa guérison, il retrouva une vue d’aigle qui ne faiblit plus jamais. Prêcheur doué, il fut également un auteur prolifique, en dépit d’une vie mouvementée. Son œuvre à la fois littéraire, historique, théologique est consacrée à l’Église maronite. Il jeta la base d’une histoire de cette communauté ecclésiale qui demeure jusqu’à présent comme une référence incontournable.
Élu patriarche à un jeune âge (40 ans), en raison de sa vive intelligence et de sa piété, Estéphan Douaihy, qui avait été auparavant évêque maronite de Chypre, régna sur la chaire de Saint Maron de 1670 à 1704, date de sa mort à Qannoubine, dans la Vallée sainte, où il est enterré dans la grotte de sainte Marina.
Son patriarcat fut des plus durs. Il fut longtemps pourchassé par les Ottomans, maîtres du Mont-Liban depuis près de deux siècles, et essuya de nombreuses persécutions, tantôt du pacha de Tripoli, tantôt des tyrannies et extorsions des gouverneurs Hamadé. Pour leur échapper, il séjourna par intermittence, des années durant, dans les régions centrales du Mont-Liban (le Kesrouan et le Chouf), tout en administrant avec sagesse les affaires de l’Église maronite. C’est lui, en particulier, qui, en 1695, dans ses années de maturité, accueillit les trois fondateurs de l’Ordre libanais maronite, venus d’Alep – où il avait servi durant les années de son sacerdoce –, vivre en ermites dans la Vallée sainte.
«Une logique du moment»
Outre ses brillantes qualités intellectuelles, de nombreux miracles lui ont été attribués de son vivant. Ainsi, il guérit un enfant malade – qui deviendra plus tard le patriarche Philippe Gemayel –, arrêta et empêcha des catastrophes naturelles comme un incendie, des pluies torrentielles et des chutes de rochers.
«Pourquoi maintenant?» s’interroge Mgr Maroun Nasser Gemayel, évêque maronite de France et d’Europe et biographe du patriarche Douaihy, avant de répondre: «Il y a une logique du moment, un kairos, seul connu de Dieu. Nous sommes sans doute à un moment où l’Église maronite a besoin d’un patriarche qui soit aussi un saint.»
Et d’ajouter: «Le patriarche Douaihy a été formé à la romaine. Il est l’élève du Collège maronite, mais il porte aussi en lui toute la tradition orientale, syriaque et antiochienne. Il unit en lui les deux traditions orientale et occidentale, ce que Jean-Paul II appelle les deux poumons de l’Église. C’est aussi un historien, qui a su lire l’histoire de l’Église maronite à travers l’histoire de l’expansion maronite au Moyen-Orient. Dieu a peut-être jugé que c’est l’homme du moment.»
Ce patriarche, Estéphan Douaihy, sera le premier patriarche à être élevé à la gloire des autels, si l’on excepte le patriarche Jean Maron que l’Église maronite situe à l’origine de son existence historique, mais dont la figure est mal connue.
Les cloches de Zghorta ont sonné à la volée, jeudi, à l’annonce, par le diocèse maronite de Ehden-Zghorta et la Fondation du patriarche Estéphan Douaihy que «la congrégation pour la cause des saints est sur le point de déclarer le patriarche Douaihy (1630-1704) bienheureux, après la reconnaissance par la commission médicale d’un miracle de guérison attribué à son intercession».
La guérison reconnue miraculeuse est celle de Rosette Zakhia Karam, une femme mariée qui souffrait d’une polyarthrite séronégative qui lui avait fait perdre une grande partie de son autonomie. Sa guérison s’était produite instantanément après une prière en famille devant la statue du patriarche Douaihy qui se dresse sur la place de l’église de Ehden, et la prise d’une pincée de la terre entourant le socle de la statue avec son café. Quasi-invalide, Rosette Karam s’était immédiatement sentie mieux et avait franchi une grande distance à pied pour se rendre chez sa sœur, à deux kilomètres de l’église.
Selon le postulateur de sa cause, le père Boulos Azzi, «ce n’est pas le premier miracle dû à l’intercession du patriarche Douaihy, mais c’est celui qui est le plus médicalement documenté». Pour rappel, le patriarche Douaihy a été proclamé vénérable par le pape Benoît XVI, en juillet 2008.
Père de l’histoire maronite
Né le 9 août 1630 (fête de saint Étienne) à Ehden (Liban-Nord), Estéphan Douaihy est une figure majeure de la tradition maronite. Il est considéré comme étant «le père de l’histoire maronite» et «le pionnier du sentiment national libanais». C’est l’un des sens que revêt sa béatification aux yeux de son Église.
Sa réputation de sainteté a commencé de son vivant. Destiné au sacerdoce et formé à son adolescence au Collège maronite de Rome, il fut atteint au cours de ses études d’une grave maladie des yeux, au point que ses supérieurs songèrent à le renvoyer au Liban. Mais il en guérit miraculeusement à la suite d’un vœu qu’il fit à la Mère de Dieu. Interrogé par ses proches et amis, il n’en révéla à personne la nature, mais il le tint sa vie durant, dit-on, «souriant de sa facilité».
Toujours est-il qu’après sa guérison, il retrouva une vue d’aigle qui ne faiblit plus jamais. Prêcheur doué, il fut également un auteur prolifique, en dépit d’une vie mouvementée. Son œuvre à la fois littéraire, historique, théologique est consacrée à l’Église maronite. Il jeta la base d’une histoire de cette communauté ecclésiale qui demeure jusqu’à présent comme une référence incontournable.
Élu patriarche à un jeune âge (40 ans), en raison de sa vive intelligence et de sa piété, Estéphan Douaihy, qui avait été auparavant évêque maronite de Chypre, régna sur la chaire de Saint Maron de 1670 à 1704, date de sa mort à Qannoubine, dans la Vallée sainte, où il est enterré dans la grotte de sainte Marina.
Son patriarcat fut des plus durs. Il fut longtemps pourchassé par les Ottomans, maîtres du Mont-Liban depuis près de deux siècles, et essuya de nombreuses persécutions, tantôt du pacha de Tripoli, tantôt des tyrannies et extorsions des gouverneurs Hamadé. Pour leur échapper, il séjourna par intermittence, des années durant, dans les régions centrales du Mont-Liban (le Kesrouan et le Chouf), tout en administrant avec sagesse les affaires de l’Église maronite. C’est lui, en particulier, qui, en 1695, dans ses années de maturité, accueillit les trois fondateurs de l’Ordre libanais maronite, venus d’Alep – où il avait servi durant les années de son sacerdoce –, vivre en ermites dans la Vallée sainte.
«Une logique du moment»
Outre ses brillantes qualités intellectuelles, de nombreux miracles lui ont été attribués de son vivant. Ainsi, il guérit un enfant malade – qui deviendra plus tard le patriarche Philippe Gemayel –, arrêta et empêcha des catastrophes naturelles comme un incendie, des pluies torrentielles et des chutes de rochers.
«Pourquoi maintenant?» s’interroge Mgr Maroun Nasser Gemayel, évêque maronite de France et d’Europe et biographe du patriarche Douaihy, avant de répondre: «Il y a une logique du moment, un kairos, seul connu de Dieu. Nous sommes sans doute à un moment où l’Église maronite a besoin d’un patriarche qui soit aussi un saint.»
Et d’ajouter: «Le patriarche Douaihy a été formé à la romaine. Il est l’élève du Collège maronite, mais il porte aussi en lui toute la tradition orientale, syriaque et antiochienne. Il unit en lui les deux traditions orientale et occidentale, ce que Jean-Paul II appelle les deux poumons de l’Église. C’est aussi un historien, qui a su lire l’histoire de l’Église maronite à travers l’histoire de l’expansion maronite au Moyen-Orient. Dieu a peut-être jugé que c’est l’homme du moment.»
Ce patriarche, Estéphan Douaihy, sera le premier patriarche à être élevé à la gloire des autels, si l’on excepte le patriarche Jean Maron que l’Église maronite situe à l’origine de son existence historique, mais dont la figure est mal connue.
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