Les chenilles processionnaires refont leur apparition au Liban et représentent une menace pour l’environnement et la santé publique. Ces insectes nuisibles peuvent causer de graves dommages aux arbres et provoquer des réactions allergiques chez les humains et les animaux.
Dans les régions boisées du Liban, les chenilles processionnaires sont une source de préoccupation pour les habitants et les autorités locales. La processionnaire du pin (Thaumetopia wilkinsoni) a un impact important sur l’environnement et les écosystèmes forestiers. En effet, ces insectes se nourrissent des aiguilles de pins, ce qui peut causer des dommages importants aux forêts et aux jardins. Les arbres infestés de chenilles processionnaires peuvent être affaiblis et leur croissance peut en être affectée, ce qui risque finalement les rendre plus vulnérables à d’autres maladies ou organismes ravageurs. De plus, lorsque les chenilles quittent un arbre pour en coloniser un autre, elles laissent souvent derrière elles une substance collante et blanche appelée «nid» qui peut recouvrir les branches et les feuilles, perturbant ainsi la photosynthèse et la croissance de l’arbre.
Selon Nabil Nemer, entomologiste spécialiste de la processionnaire du pin et professeur à l’Université Saint-Esprit Kaslik (USEK), «la processionnaire du pin ne peut pas être considérée comme invasive puisqu’elle est indigène». «Mais il est indéniable qu’elle cause plusieurs problèmes, poursuit-il. Au niveau de la santé, elle provoque des réactions allergiques, et sur le plan environnemental, elle est à l’origine de ravages forestiers.»
«D’habitude, cette chenille est présente en nombres modérés dans les régions de basse altitude, c’est-à-dire celles situées en-dessous de 800 mètres, explique M. Nemer. Aujourd’hui, l’aire de répartition de la processionnaire s’étend jusqu’à 1.500 mètres d’altitude. Ce phénomène est dû au réchauffement climatique, qui rend les températures plus favorables à son développement. C’est la raison pour laquelle en Europe, elle est considérée comme un indicateur du réchauffement climatique. En général, les hivers froids tuent une bonne partie de ces chenilles, ce qui, avec l’aide des oiseaux prédateurs, permet de réguler les populations. Mais, ces dernières années, les températures hivernales ont augmenté, favorisant ainsi la survie de l’espèce qui pullule de plus en plus. En cas de surpopulation, les chenilles qui, d’habitude, ne s’attaquent qu’aux pins sauvages (Pinus brutia), pourraient changer d’hôte et attaquer les pins à pignons (Pinus pinea) pour se nourrir. Le plus dangereux reste le fait que ces chenilles transmettent cette capacité à changer d’hôte à leur descendance.»
Il n’en reste pas moins que les chenilles processionnaires ont un rôle écologique important. Elles se nourrissent principalement des feuilles des arbres, ce qui semble nocif. Mais cela contribue à la régulation de la croissance des arbres et à la circulation des nutriments dans le sol. Par conséquent, l’élimination complète des chenilles processionnaires peut avoir des retombées indésirables sur l’environnement.
Gare aux poils urticants
Les poils urticants des chenilles processionnaires représentent le principal danger. De fait, ceux-ci se détachent facilement et flottent dans l’air, provoquant des réactions allergiques graves chez les humains et les animaux. Les symptômes les plus courants comprennent des éruptions cutanées, des démangeaisons, des douleurs, des nausées et des vomissements. «Pour remédier aux réactions urticantes liées à ces poils, il faut se laver avec de l’eau et du savon, explique Roland Tomb, dermatologue et doyen de la faculté de médecine de l’Université Saint-Joseph. En cas de réactions allergiques sévères, des antihistaminiques seront administrés, sur avis médical, ou encore des crèmes à base de cortisone pour soulager la douleur et arrêter la réaction inflammatoire.»
Il est donc conseillé de prendre les mesures nécessaires pour éviter tout contact avec ces chenilles et leurs poils urticants, surtout pour protéger les enfants qui, curieux, risquent de vouloir les toucher. Les animaux domestiques peuvent également en être affectés, en particulier les chiens qui aiment courir dans les bois.
Lutter contre les chenilles processionnaires
Il existe plusieurs méthodes qui permettent d’éliminer les chenilles processionnaires. La plus simple consiste à couper les branches infestées et à les brûler immédiatement. Cela doit être fait avec précaution, car les poils urticants peuvent également se détacher des branches et flotter dans l’air. Les arbres doivent être inspectés régulièrement, en particulier pendant les mois d’hiver, lorsque les chenilles se rassemblent en colonies pour se protéger du froid.
Une autre méthode consiste à installer des nichoirs à oiseaux pour attirer les prédateurs de la processionnaire du pin tels que la mésange charbonnière (Parus major) ou le geai des chênes (Garrulus glandarius).
Il est également possible d’utiliser des insecticides pour éliminer les chenilles. C’est la solution qu’a adoptée le ministère libanais de l’Agriculture, «d’autant que cette chenille ravage aussi les champs de blé, d’où la nécessité de l’éliminer de façon rapide et efficace», explique Abbas Hajj Hassan, ministre de l’Agriculture. Conscient du risque lié aux pesticides, le ministère n’a recours à cette méthode qu’en cas d’extrême urgence dans les zones les plus touchées, d’autant qu’elle peut affecter d’autres insectes et animaux. Il est donc important de mettre en place des stratégies de gestion intégrée pour minimiser l’impact des chenilles processionnaires sur l’environnement et la santé publique.
Une autre solution consiste à recourir à des plantes qui constituent des répulsifs naturels, notamment l’eucalyptus, le laurier rose, le thym, le buis, le pyrèthre, la tanaisie, le genévrier commun, l’érable sycomore, le lierre, le romarin et le cyprès de Leyland.
Contrairement à certaines idées reçues, il ne faut surtout pas tirer sur les nids de chenilles processionnaires, puisque cela entraîne une libération massive de leurs poils urticants, qui persistent plusieurs mois dans l’air, augmentant ainsi les risques de réactions allergiques.
À toutes ces méthodes s’ajoute la sensibilisation du public. Les écoles et les communautés locales peuvent jouer un rôle important à ce niveau en organisant des ateliers et des conférences.
Dans les régions boisées du Liban, les chenilles processionnaires sont une source de préoccupation pour les habitants et les autorités locales. La processionnaire du pin (Thaumetopia wilkinsoni) a un impact important sur l’environnement et les écosystèmes forestiers. En effet, ces insectes se nourrissent des aiguilles de pins, ce qui peut causer des dommages importants aux forêts et aux jardins. Les arbres infestés de chenilles processionnaires peuvent être affaiblis et leur croissance peut en être affectée, ce qui risque finalement les rendre plus vulnérables à d’autres maladies ou organismes ravageurs. De plus, lorsque les chenilles quittent un arbre pour en coloniser un autre, elles laissent souvent derrière elles une substance collante et blanche appelée «nid» qui peut recouvrir les branches et les feuilles, perturbant ainsi la photosynthèse et la croissance de l’arbre.
Selon Nabil Nemer, entomologiste spécialiste de la processionnaire du pin et professeur à l’Université Saint-Esprit Kaslik (USEK), «la processionnaire du pin ne peut pas être considérée comme invasive puisqu’elle est indigène». «Mais il est indéniable qu’elle cause plusieurs problèmes, poursuit-il. Au niveau de la santé, elle provoque des réactions allergiques, et sur le plan environnemental, elle est à l’origine de ravages forestiers.»
«D’habitude, cette chenille est présente en nombres modérés dans les régions de basse altitude, c’est-à-dire celles situées en-dessous de 800 mètres, explique M. Nemer. Aujourd’hui, l’aire de répartition de la processionnaire s’étend jusqu’à 1.500 mètres d’altitude. Ce phénomène est dû au réchauffement climatique, qui rend les températures plus favorables à son développement. C’est la raison pour laquelle en Europe, elle est considérée comme un indicateur du réchauffement climatique. En général, les hivers froids tuent une bonne partie de ces chenilles, ce qui, avec l’aide des oiseaux prédateurs, permet de réguler les populations. Mais, ces dernières années, les températures hivernales ont augmenté, favorisant ainsi la survie de l’espèce qui pullule de plus en plus. En cas de surpopulation, les chenilles qui, d’habitude, ne s’attaquent qu’aux pins sauvages (Pinus brutia), pourraient changer d’hôte et attaquer les pins à pignons (Pinus pinea) pour se nourrir. Le plus dangereux reste le fait que ces chenilles transmettent cette capacité à changer d’hôte à leur descendance.»
Il n’en reste pas moins que les chenilles processionnaires ont un rôle écologique important. Elles se nourrissent principalement des feuilles des arbres, ce qui semble nocif. Mais cela contribue à la régulation de la croissance des arbres et à la circulation des nutriments dans le sol. Par conséquent, l’élimination complète des chenilles processionnaires peut avoir des retombées indésirables sur l’environnement.
Gare aux poils urticants
Les poils urticants des chenilles processionnaires représentent le principal danger. De fait, ceux-ci se détachent facilement et flottent dans l’air, provoquant des réactions allergiques graves chez les humains et les animaux. Les symptômes les plus courants comprennent des éruptions cutanées, des démangeaisons, des douleurs, des nausées et des vomissements. «Pour remédier aux réactions urticantes liées à ces poils, il faut se laver avec de l’eau et du savon, explique Roland Tomb, dermatologue et doyen de la faculté de médecine de l’Université Saint-Joseph. En cas de réactions allergiques sévères, des antihistaminiques seront administrés, sur avis médical, ou encore des crèmes à base de cortisone pour soulager la douleur et arrêter la réaction inflammatoire.»
Il est donc conseillé de prendre les mesures nécessaires pour éviter tout contact avec ces chenilles et leurs poils urticants, surtout pour protéger les enfants qui, curieux, risquent de vouloir les toucher. Les animaux domestiques peuvent également en être affectés, en particulier les chiens qui aiment courir dans les bois.
Lutter contre les chenilles processionnaires
Il existe plusieurs méthodes qui permettent d’éliminer les chenilles processionnaires. La plus simple consiste à couper les branches infestées et à les brûler immédiatement. Cela doit être fait avec précaution, car les poils urticants peuvent également se détacher des branches et flotter dans l’air. Les arbres doivent être inspectés régulièrement, en particulier pendant les mois d’hiver, lorsque les chenilles se rassemblent en colonies pour se protéger du froid.
Une autre méthode consiste à installer des nichoirs à oiseaux pour attirer les prédateurs de la processionnaire du pin tels que la mésange charbonnière (Parus major) ou le geai des chênes (Garrulus glandarius).
Il est également possible d’utiliser des insecticides pour éliminer les chenilles. C’est la solution qu’a adoptée le ministère libanais de l’Agriculture, «d’autant que cette chenille ravage aussi les champs de blé, d’où la nécessité de l’éliminer de façon rapide et efficace», explique Abbas Hajj Hassan, ministre de l’Agriculture. Conscient du risque lié aux pesticides, le ministère n’a recours à cette méthode qu’en cas d’extrême urgence dans les zones les plus touchées, d’autant qu’elle peut affecter d’autres insectes et animaux. Il est donc important de mettre en place des stratégies de gestion intégrée pour minimiser l’impact des chenilles processionnaires sur l’environnement et la santé publique.
Une autre solution consiste à recourir à des plantes qui constituent des répulsifs naturels, notamment l’eucalyptus, le laurier rose, le thym, le buis, le pyrèthre, la tanaisie, le genévrier commun, l’érable sycomore, le lierre, le romarin et le cyprès de Leyland.
Contrairement à certaines idées reçues, il ne faut surtout pas tirer sur les nids de chenilles processionnaires, puisque cela entraîne une libération massive de leurs poils urticants, qui persistent plusieurs mois dans l’air, augmentant ainsi les risques de réactions allergiques.
À toutes ces méthodes s’ajoute la sensibilisation du public. Les écoles et les communautés locales peuvent jouer un rôle important à ce niveau en organisant des ateliers et des conférences.
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