Israël a attaqué vendredi avant l'aube le sud du Liban et Gaza, disant viser des cibles du Hamas en représailles aux tirs de plusieurs dizaines de roquettes contre son territoire. Des avions israéliens survolaient différentes régions libanaises durant la matinée et pouvaient être entendus par les riverains de Beyrouth jusqu'au Liban-Sud.

Les raids aériens ont commencé peu avant minuit à Gaza et les bombardements sur le Liban vers 04h00 heure (heure locale). L'armée israélienne a affirmé avoir "frappé des cibles, notamment des infrastructures terroristes appartenant au Hamas dans le sud du Liban". Plus tard dans la matinée, l'armée hébreu a indiqué avoir visé trois cibles au Liban et dix dans la bande de Gaza. Selon l’Agence nationale libanaise, le bombardement a causé des dommages à une étable à la suite de la chute d'une roquette près d'un poste de contrôle militaire à l'entrée de Rachidiya, au sud de Tyr, qui n'a pas explosé complètement. Le bombardement a également causé des dommages à un transformateur électrique dans la région de Ras Al-Ain, ainsi que dans une pompe à eau près de la ville, ainsi que des dommages aux maisons et aux voitures résultant de la pression causée par le bombardement.



De violentes explosions ont été entendues dans la région de Tyr, dans le sud du Liban. Un habitant du camp de réfugiés palestiniens de Rachidiyé, proche de Tyr, Abou Ahmad, a dit à l'AFP que "deux obus au moins sont tombés près du camp". Un correspondant de l'AFP dans cette région a indiqué qu'un obus était tombé sur le toit d'une maison dans une plantation proche du camp, faisant des dégâts matériels.



Ces tirs ont eu lieu au lendemain de l'irruption violente de la police israélienne dans la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam, afin d'en déloger des Palestiniens qui s'y étaient barricadés.



"Payer le prix fort"

L'armée israélienne a dit avoir la certitude que les tirs de roquettes du Liban, non revendiqués, étaient "palestiniens", et probablement selon elle l'œuvre du Hamas ou du Jihad islamique.

"Notre riposte [...] fera payer le prix fort" aux ennemis d'Israël, a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu à l'issue d'une réunion du cabinet de sécurité.

La Force intérimaire des Nations unies (Finul), déployée dans le sud du Liban, a pris contact avec les autorités israéliennes et libanaises, et a appelé "toutes les parties à cesser toutes leurs actions".


"Les deux parties ont dit qu'elles ne voulaient pas de guerre", a assuré la Finul dans un communiqué.

L'armée israélienne a affirmé pour sa part qu'elle "n'autorisera pas l'organisation terroriste Hamas à opérer à partir du Liban et elle tient l'État libanais pour responsable de tout tir dirigé [vers Israël] à partir de son territoire."

Condamnant "dans les termes les plus forts possibles l'agression israélienne épouvantable contre la bande de Gaza assiégée et le Liban" le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a dit tenir Israël "entièrement responsable des conséquences d'une agression aussi grave".

Le ministère de la Santé de Gaza a fait état de "dégâts partiels" à l'hôpital pédiatrique al-Dorra (dans l'est de la ville de Gaza) à la suite des raids israéliens et a condamné un acte "inacceptable". Interrogée par l'AFP sur ces allégations, l'armée israélienne n'a pas répondu immédiatement à cette demande.



"Explosion pour explosion"

"A chaque explosion répondra une explosion [...] et toute attaque contre Al-Aqsa ou les fidèles [musulmans] trouvera un réponse", a affirmé le Jihad islamique.

Israël et le Liban restent techniquement en état de guerre après différents conflits. La ligne de cessez-le-feu est contrôlée par la Finul.

Le ministère libanais des Affaires étrangères a assuré que le Liban voulait préserver "le calme et la stabilité" dans le Sud. Il a appelé la communauté internationale à "faire pression sur Israël pour arrêter l'escalade".

En visite au Liban, le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a déclaré que les Palestiniens ne resteraient "pas les bras croisés" face aux "agressions" d'Israël contre la mosquée Al-Aqsa.

"Si les sionistes pensent qu'ils peuvent souiller la mosquée Al-Aqsa, ils doivent comprendre (...) que cela pourra faire flamber la région tout entière", a prévenu Hachem Safieddine, un dirigeant du Hezbollah, cité par la chaîne du mouvement.

Dans la bande de Gaza, l'armée israélienne a mené plusieurs raids aériens dans la nuit, visant des tunnels, une mitrailleuse lourde et des ateliers de fabrication d'armes appartenant au Hamas. En riposte, plusieurs salves de missiles ont été tirées à partir de la bande de Gaza, apparemment interceptées par la défense antiaérienne israélienne.
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