L'Arabie saoudite se prépare à accueillir une réunion avec huit autres pays arabes pour discuter des relations avec la Syrie. Il s'agit de discuter du retour de Damas au sein de la Ligue arabe et la normalisation des relations avec le régime Assad. La veille de la réunion, le Qatar a cependant qualifié de "spéculations" les déclarations sur ce retour, arguant que les raisons de l'expulsion de la Syrie étaient toujours d'actualité.
L'Arabie saoudite se prépare à accueillir une réunion régionale pour discuter des relations avec la Syrie, au moment où la réconciliation historique entre Ryad et Téhéran sous l'égide de Pékin redistribue les cartes au Moyen-Orient. La réunion doit se tenir à Jeddah, dans l'ouest du royaume, et réunir les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG, Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, Arabie saoudite et Émirats arabes unis) l'Égypte, l'Irak et la Jordanie.
Signe du rapprochement entre l'Iran et l'Arabie saoudite, une délégation iranienne est arrivée mercredi dans le royaume pour préparer la réouverture de missions diplomatiques. Dans le même temps, le ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Mokdad a été reçu par son homologue saoudien Fayçal ben Farhane, pour la première visite du genre depuis le début de la guerre en Syrie en 2011.
Le dernier sommet de la Ligue arabe au Caire, en février 2023.
Damas était isolé sur le plan diplomatique depuis la répression en 2011 d'un soulèvement populaire ayant déclenché un conflit dévastateur qui a pris une dimension plus complexe au fil des ans, avec l'intervention de plusieurs pays et groupes armés étrangers.
Mais de plus en plus de pays arabes sont désormais en faveur d'un retour de la Syrie dans la Ligue arabe, dont elle a été suspendue fin 2011, comme les Émirats arabes unis. La rencontre de Jeddah se tient à cinq semaines du prochain sommet ordinaire de la Ligue arabe prévu le 19 mai en Arabie saoudite.
La réunion de vendredi portera sur les échanges de points de vue concernant "le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe", avait déclaré mardi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères qatari, Majed Al-Ansari. Elle "vise à surmonter autant que possible les divergences du Golfe sur la Syrie", a affirmé à l'AFP un diplomate arabe à Ryad.
"Les Saoudiens essaient au moins de s'assurer que le Qatar ne s'opposera pas au retour de la Syrie dans la Ligue arabe", a-t-il ajouté. "Il est possible que Fayçal Mokdad assiste à la réunion", a indiqué un autre diplomate arabe sous couvert d'anonymat.
Le ministre syrien des AE a été reçu mercredi par son homologue saoudien à Jeddah.
Or jeudi soir, le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, a déclaré que les questions sur un retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe "ne sont que des spéculations", les raisons de son expulsion étant toujours d'actualité. "Rien n'a été proposé, la décision appartient au peuple syrien", a-t-il affirmé dans une interview télévisée à la veille de la réunion de Jeddah.
Depuis le début de la guerre en Syrie, le Qatar a soutenu des groupes d'opposition et a été un important donateur pour les réfugiés syriens.
Le conflit a fait environ 500.000 morts, déplacé ou poussé à l'exil plus de la moitié de la population et dévasté le pays. "La guerre s'est arrêtée, mais les Syriens sont toujours déplacés", a encore dit le responsable qatari. "Nous ne voulons pas imposer de solutions au peuple syrien, et il faut qu'il y ait un règlement politique." "Nous n'entreprendrons aucune démarche en l'absence d'un règlement politique", a-t-il ajouté.
Roger Barake, avec AFP
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